Pagina:Nicarete ovvero La festa degli Alòi.djvu/66

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Nota a pagina 44:


ARIANNE.


Nella versione francese i versi detti da Nicarete furono così tradotti dall’egregio P. T. Saturnin:

Arianne éperdue et seule sur la rive,
vainement se lamente et mêle à ses sanglots
un nom que nul n’entend, puis d’une voix plaintive
semble prendre à témoin l’immensité des flots.
Son œuil de pleurs voilé, suit au loin dans l’éspace
comme pour l’enchainer par ses derniers adieux,
un navire... une voile... une ombre qui s’efface...
hélas! — Tout est néant, dit-elle, hommes et Dieux! —
A ce blasphème, un Dieu que le pampre couronne,
s’approche, et tendrement: — «Arianne, pourquoi
pleurer? Si pour Nimpha ton mari t’abandonne,
j’en délaisserais cent pour m’attacher à toi.»
«Viens, viens, longtemps encore Avril sur ton visage
fixera les attraits qui captivent les cœurs,
l’Amour suivra tes pas, et pour te rendre hommage
l’Olympe aura des Dieux, la terre aura des fleurs. — »
Au son de cette voix qui l’enchante et l’appelle,
Arianne se tait et se dresse aussitôt;
sous les pleurs jaillissants son regard étincelle,
et pour pouvoir sourire elle étouffe un sanglot.
Puis sur le sein du Dieu charmant qui l’en supplie
doucement inclinée, Arianne à son tour,
délaisse pour Pamant le mari qui l’oublie
et près d’un immortel va s’enivrer d’amour.