Pagina:Baretti - Prefazioni e polemiche.djvu/281

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Neutonianisme pour les danies, tire avec les dents de vos lettres sur Newton, et son très maudit Congrès de Cithère\ Il écrivit aussi je ne sais combien de petits volumes sur la peinture, aidé par un peintre-architecte de ses amis, qui entendait fort bien la théorie de ses deux métiers. J’ai oublié son nom. La matière des petits volumes, á ce que des peintres m’ont dit, est passablement bonne; mais la langue et le style en sont exécrables du dernier exécrable. A l’égard de son caractère personnel, jamais le monde n’a vu de plus suffisant freluquet, d’Adonis plus doucereux. Son style sentait le freluquet et l’Adonis manqué, de méme que sa personne. Vous qui l’avez connu fort intímement, vous devez savoir qu’on aurait pu dire de lui ce qu’un vieux major savoyard dit jadis d’un certain monsieur de son pays, lorsqu’on lui manda de Rome la nouvelle qu’il avait été canonisé: — Il était un peu fripon au piquet: du reste c’était un fort bon homme.

Mais á propos de ce Dante, que l’ ignorant Algarotti méprisait si fort, vous nous assurez que les italiens ne le lisent plus(’). Savez-vous que cela est dit avec un petit peu plus d’impudence que de vérité? Que font dono les italiens de ces éditions au delá de la douzaine qu’ils en ont fait depuis le commencement de ce siècle? En voici une parmi mes livres, faite in Venezia, 1772, presso Giambattista Pasquali, en trois volumes de poche pour notre commodité. Croyez-vous que ce Pasquali aurait voulu la faire, s’ il n’eút pas été sur d’avance d’en vendre les exemplaires? Vous le croyez bien bète, vous qui ne le connaissez pas; mais moi qui le connais, je puis vous dire que c’est un fin merle, de mèrrie que cet autre imprimeur de Venise appelé Antonio Zatta, qui, quoiqu’il ne sache pas seulement signer son nom, a pourtant assez entendu ses intérèts pour nous donner en 1752 une autre édition de Dante en cinq volumes in 4", fort bien imprimée et décorée de très belles estampes. Hélas, monsieur de V^oltaire, parlez-moi de Corneille,

(i) Voyez encore les lettres de monsieur de Voltaire imprítnées á la suite de son Commentcirf historique.