Pagina:Berchet, Giovanni – Poesie, 1911 – BEIC 1754029.djvu/29

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lui tous ceux contre lesquels il avait des griefs, avec leurs descendants.
La plupart des auteurs rèels de cette vieille offense étaient morts, mais ils
avaient laissée une postérité nornbreuse; car sur le compte qui en fut fait,
il se trouva qu’elle s’élevait á 739 individus máles et á presque autant
de femmes. Les premiers furent garottés et rangés immobiles, sur des files
allignèes, dans un espace enclos de murailles. Les femmes furent placées
au dehors des murs. Ali entra alors dans l’eneeinte et brula la cervelle au
premier des gardikiotes qui se presenta á lui. Ses satellites suivirent son
exemple, et tous les prisonniers furent massacrés sur la place, á l’oui’e
de leurs filles et de leurs femmes. On les laissa pourrir oú ils étaient tombés,
et leurs ossements y sont encore. Le monstre se contenta de faire murer
la porte de l’enceinte, et d’ y mettre au dessus une inscription portant
que ce lieu ne serait rouvert que lorsque les agents qu’il avait envoyés
dans toutes les parties de la Grèce, pour y découvrir et y saisir les autres
gardikiotes qui l’avaient offensé, seraient de retour avec les victimes qui
lui manquaient encore» {Edimbourg Review, n. i.xiv, october 1819).
(8) Sur la piaine d’Aghia. — «Au mois de mars 1814, Ali surprit la
petite ville d’Aghia, située sur le territoire de Parga; il en massacra tous
les habitants, á l’exception des enfants et des femmes, qu’il envoya au
marché des esclaves pour y ètre vendus. Il ordonna d’élever un fort
pour la garde de sa conquète, et marcila en ennemi déclaré contre Parga
mème... Tous les parganiotes, hommes et femmes sortirent á la ren contre,
et l’accueillirent par un feu si vif (les femmes chargeant et tendant aux
hommes des mousquets), qu’après une lutte sanglante, oú périt un de ses
neveux, Ali fut obligé de se retirer v (. Edimbourg Review).
(9) Il y dresse un monumenl funèbre. — «Dans cette circonstance
(á la bataille d’Aghia), les parganiotes déployèrent leur bravoure ordinarne. Leur poitrine soutint seule le choc des barbares, et le commandant
des troupes d’Ali, qui était un de ses neveux les plus chéris, périt dans
l’action... Ali lui éleva un monument sur le territoire qu’ il venait d’occuper.
Ce monument, exposé aux regards des parganiotes, leur disait qu’ il avait
été élevè, non pas á la gioire du guerrier tombé dans la bataille, mais pour
leur rappeler sans cesse qu’un jour des flots de sang le baigneraient, afin
d’apaiser les manes du mort et la fureur de l’oncle» {Exposé des faits etc.).
(10) Nous ètions á ces saints jours de tristesse. — Ce fut durant les
jours oú l’èglise grecque célèbre la semaine sainte, que les parganiotes
abandonnèrent leur ville (voyez V Exposé des faits etc.).
(11) Soleil de l’ heureuse Schérie ! — Schèrie, Phèacie et Corcyre sont
les trois noms, plus ou moins anciens, par lesquels l’íle de Corfou est
désignée dans les poètes et les historiens grecs.