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LE BOURRU BIENFAISANT 211


M. Géronte. (A monsieur Dalancour, vivement) Tais-toi. (à madame Dalancour, brusquement) Restez à la maison avec votre mari.

Mde. Dalancour. Ah, monsieur!

M. Dalancour. (Avec transport) Ah, mon cher oncle!

M. Géronte. (Sérieux, mais sans emportement, et les prenant l’un et l’autre par la main) Ecoutez. Mes épargnes n’étoient pas pour moi; vous les auriez trouvées un jour; vous les mangez aujourd’hui, la source en est tarie; prenez-y garde: si la reconnoissance ne vous touche pas, que l’honneur vous y engage.

Mde. Dalancour. Votre bonté...

M. Dalancour. Votre générosité...

M. Géronte. Cela suffit.

Marton. Monsieur.

M. Géronte. (A Marton) Tais-toi, bavarde.

Marton. Monsieur, vous êtes en train de faire du bien: ne ferez-vous pas aussi quelque chose pour mademoiselle Angélique?

M. Géronte. (Vivement) A propos, où est-elle?

Marton. Elle n’est pas loin.

M. Géronte. Son prétendu y est-il?

Marton. Son prétendu?

M. Géronte. Oui; est-ce qu’il est courroucé? Est-ce qu’il ne veut plus me voir? Seroit-il parti?

Marton. Monsieur... son prétendu... y est.

M. Géronte. Qu’ils viennent ici.

Marton. Angélique et son prétendu?

M. Géronte. (Vivement) Oui, Angélique et son prétendu.

Marton. Tant mieux. Tout-à-l’heure, monsieur. (en s’approchant de la coulisse) Venez, venez, mes enfans; n’ayez pas peur.

SCÈNE X.

Monsieur Dalancour, Valère, Dorval, monsieur Géronte Angélique. madame Dalancour, Marton.

M. Géronte. (Voyant Valère et Dorval) Qu’est ce que cela? Que veut-il cet autre?