Pagina:La fine di un regno (Napoli e Sicilia) II.djvu/52

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fare. In data 5 luglio scrisse a Cavour questa caratteristica lettera, unico documento inedito di quella missione, esistente nell’archivio segreto di Cavour:

Naples, le 5 Juillet 1859.

Mon cher et excellent ami,

J’ai coupé court à notre correspondance particulière, parce que tu n’as plus le temps de me lire. Je dois néanmoins aujourd’hui te dire un mot au sujet de l’ordre, que tu m’as donné de rester ici, fondé sur l’espoir que tu as toujours d’un changement dans la politique Anglaise, vis à vis de Naples.

J’admets ce changement, mais il n’aboutira à rien, ou tout au plus à faire rompre encore les rélations diplomatiques. Il n’y a rien à espérer de ce Gouvernement, si on ne l’exige pas par la force, ainsi tant que l’Angleterre n’aura pas une flotte dans le port de Naples, tant qu’elle ne fera pas demander ce qu’elle voudra par le Commandant de cette flotte, sous la menace d’un bombardement, elle fera toujours la sotte figure, qu’elle vient tout récemment de faire. Or comme elle ne prendra jamais assez à coeur les intérêts de ce malheureux pays, qu’elle a constamment trompé dans son attente, elle n’usera jamais de ce seul et unique moyen d’obtenir.

C’est malheureux, mais c’est ainsi, et dès lors, que peut-on espérer du Ministère Palmerston, si non l’échec qu’il a subi lors de la rupture des rélations diplomatiques, ou bien celui tout chaud du Ministère Forj, lequel n’a pas même obtenu la neutralité, puisque Naples l’avait proclamée avant l’arrivée de Sir Elliot.

C’est dommage car dans ce moment l’Angleterre aurait un bien beau rôle à jouer en imposant au Roi de Naples la Constitution, que la population réclame. Au point où est la guerre, peu importe à l’Angleterre que la neutralité succombe sous la constitution puisqu’avant que celle-ci fonctionne, et surtout avant que le contingent Napolitain soit en ligne avec l’armée Franco-Sarde, la guerre sera finie. Ainsi tandis que l’Angleterre obtiendrait le but qu’elle se propose par le maintien de la neutralité Napolitaine, elle en atteindrait un autre bien autrement important pour elle, celui de contrebalancer puissamment par un fait Italien, l’influence de la France en Italie, et d’acquérir par ce même fait, une prépondérance majeure dans le Congrès, qui règlera définitivement les affaires d’Italie. En effet en assurant le régime représentatif dans les deux Siciles, l’Angleterre prépare la voie à ce que ce régime, qui est déjà le nôtre, devienne celui de la Confédération Italienne, et par le fait de la promulgation de ce régime à Naples elle rend à l’Italie neuf millions d’Italiens, qu’elle en sépare actuellement par la protection dont elle entoure les plus odieux des Gouvernements. La démission de Filangieri, qui va replonger plus bas que jamais ce pays, serait une excellente occasion pour l’Angleterre de faire cet acte de vigueur, qui la réhabiliterait dans l’esprit des Italiens. Mais, je te le répète, elle continuera comme par le passé, et elle obtiendra les mêmes résultats négatifs pour elle, et de plus en plus fâcheux pour cet intéressant et si malheureux pays.