Pagina:Rivista di Scienza - Vol. II.djvu/327

Da Wikisource.

l’école économique autrichienne 319


déterminera la valeur de la récolte tout entière; cette valeur sera égale à cinq fois l’utilité en question.

On notera que parmi les emplois que l’on peut faire des biens il faut considérer, non seulement ceux qui consistent à utiliser ces biens directement, mais encore ceux qui consistent à les utiliser indirectement, et en particulier cet emploi qui consiste à les échanger. Si un fabricant devait employer à son usage personnel les objets qu’il fabrique, ceux-ci, à l’ordinaire, n’auraient pour lui aucune valeur. Ils en ont une cependant, et c’est parce que notre fabricant est assuré de vendre ses produits un certain prix tout au moins.

On s’explique maintenant le paradoxe que j’indiquais tantôt. Certains biens n’ont aucune valeur, quoiqu’ils servent a satisfaire des besoins vitaux: c’est que nous en sommes très abondamment pourvus, si abondamment, que nous ne souffririons aucunement d’en céder une petite quantité. Et l’on peut comprendre aussi ce fait d’observation, connexe au précédent, que la valeur totale d’un bien diminue — cela arrive à partir d’un certain point — quand la quantité en augmente.

Comment un individu qui, par son travail ou avec son argent, peut se procurer des biens divers réglera-t-il ses acquisitions? Qu’est-ce du moins que son intérêt lui prescrit? Cet intérêt lui prescrit — c’est là une chose bien évidente, et même une tautologie — de se procurer ces biens qui lui seront le plus utiles, et de se les procurer en telle quantité que son bien-être soit porté au plus haut point. Il suit de là que les utilités marginales des biens qu’il se procurera, pour des dépenses, des sacrifices égaux, devront être égales autant que possible. Il faudra, si possible, que l’utilité marginale des aliments que je me procure avec une heure de travail ou avec un franc soit égale à l’utilité marginale de ce que je me procure, avec une heure de travail ou avec un franc, en fait de vêtements, de moyens de chauffage, etc.

De ce qui précède, il résulte que l’utilité marginale des biens est plus basse pour ceux qui ont beaucoup de biens, pour ceux qui sont riches que pour ceux qui sont pauvres. Une livre de pain, un litre de vin ajoutent moins au bien-être du riche qu’à celui du pauvre. En ce sens, la valeur du pain ou du vin est moindre pour le riche. Mais en même temps, s’il s’agit d’obtenir des biens par l’échange — moyen-