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analisi critiche e rassegne 375


Et entre l’un et l’autre il n’y a, comme on le voit, qu’une question de plus ou de moins. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au de là, va-t-on dire. Nous sommes en plein pragmatisme, en plein agnosticisme scientifique. Nous y serions si nous oublions nos prémisses.

Et c’est ce qu’ont fait ceux qui ont cru pouvoir enrôler Mach parmi les pragmatistes. Mais s’il vous plait, à quelle condition l’effort d’adaptation de la science peut-il être qualifié d’heureux? A une seule, c’est que les relations assignées par la science correspondent aux relations des sensations, qui sont l’absoiument réel. Toute correction dans la science, toute vérité nouvelle qui fait passer au rang d’erreur la vérité ancienne est un progrès dans cette adaptation, dans cette correspondance, dans cette ana lyse des sensations, donc dans cette conquête de l’absolu. L’analyse des sensations est indéfinie, sans doute: l’approximation vers la vérité l’est aussi. La science n’étant jamais achevée, la vérité ne sera jamais absolue et définitive: c’est encore vrai. Mais la science grandit constamment en vérité. Il ne faut pas interpreter Mach en ramenant la vérité à l’erreur, mais bien l’erreur a la vérité, puisque la pensée est une «adaptation progressive des faits aux choses et des choses aux faits».




Abel Rey - La théorie de la Physique chez les physiciens contemporains. — Paris, F. Alcan, 1907.


Pour comprendre l’esprit de cet ouvrage il convient de rappeler d’abord les conclusions qu’une philosophie nominaliste a cru pouvoir rattacher à la critique moderne de la Science et de la Physique en particulier.

En faisant de l’expérience le dernier critérium de la vérité on aboutit nécessairement à reconnaître que la valeur des résultats scientifiques est toujours relative et approchée. Ainsi p. ex. la mesure d’une longueur n’est pas un nombre rigoureusement défini, mais un interval que l’on tache de réduire par des approximations successives. De même une loi physique ne saurait exprimer un rapport exact que l’experience a le tort de vérifier d’une manière imparfaite; une loi c’est seulement une formule approchée, représentant les données experimentales, entre les limites mêmes des erreurs d’observation. Partant dans l’énonce de toute loi, l’esprit du savant introduit quelque chose d’arbitraire qui ne ressort pas de l’expérience; et, d’après M. Mach, le rôle