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analisi critiche e rassegne 385


Camillo Supino - Le crisi economiche, 1 vol. gr. in-8º de XI-202 pp., Milan, Hoepli, 1907.


La question des crises est une de celles auxquelles les économistes s’intéressent le plus. Non seulement les crises ont une importance pratique considérable, mais l’étude en est des plus fécondes pour qui veut arriver à comprendre les lois fondamentales de la vie économique des sociétés: cela, pour les mêmes raisons qui font que la physiologie retire un profit particulièrement grand de l’étude des phénomènes pathologiques qui se manifestent dans la vie des êtres organisés.

J’ajouterai que la question des crises devient une question très générale quand on les définit comme fait M. Supino. Certains auteurs réservent le nom de crises à ces perturbations qui s’étendent à des pays tout entiers et qui, dans ces pays, affectent, non pas une branche de la production seulement, une catégorie donnée de «sujets économiques», mais un grand nombre de branches de la production simultanément, et des catégories multiples d’individus. M. Supino prend le mot «crises» dans un sens plus large. Pour lui, il y a crise toutes les fois qu’une altération des processus économiques normaux entraîne des dommages pour une industrie, pour une région d’un pays, pour une classe sociale. Ainsi entendues, les crises demeureront, contrairement a l’opinion de quelques auteurs, des fait sexceptionnels: mais elles apparaîtront, cepedant, comme très fréquentes.

Pour M. Supino, les crises consistent essentiellement dans une rupture de l’équilibre entre la production et la consommation, ou, d’une manière plus précise, dans une rupture de cet équilibre par un excès de production. Les crises, des lors, sont caractéristiques d’une certaine organisation de l’économie, ne saurait y avoir de crises là où il n’y a pas d’échanges: il ne saurait guère y en avoir, non plus, là où les échanges se font en nature. Les crises surgissent seulement quand la spécialisation des producteurs est très poussée, quand des marchés très vastes se sont constitués - par conséquent, quand la monnaie intervient dans les échanges et elles sont à craindre surtout avec l’usage du crédit. Toutes sortes de causes, au reste, peuvent les engendrer: M. Supino en trouve parmi les phénomènes de la consommation, parmi les phénomènes de la production, parmi ceux de la circulation et parmi ceux de la distribution.

Dans cette partie de son travail que je viens de résumer, M. Supino a étudié les crises sans s’attacher plus à tel genre qu’à tel autre. Dans les quelques chapitres qui viennent ensuite,

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