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ce sont les crises générales qu’il considère principalement. Il en décrit la marche. Il montre comment au développement de ces crises correspondent de certains mouvements dans les prix, dans les chiffres du commerce international, dans l’encaisse des banques et dans le taux de l’escompte. Il parle de la périodicité des crises générales, et discute les trois explications — psychologique, physique et proprement économique — qui en peuvent être données. Il indique enfin les conséquences des crises générales, et les remèdes qui existent contre elles.

M. Supino consacre quelques chapitres, pour finir, aux crises spéciales — crises agraires, crises de la propriété immobilière urbaine, crises industrielles, crises commerciales, crises de Bourse, crises monétaires et crises du crédit — . Il nous fait connaître les causes qui donnent à chacune de ces espèces des crises ses caractères propres: pour les crises de Bourse, par exemple, c’est le fait que les titres qui se négocient en Bourse sont facilement transportables, et peuvent donner lieu à une grande quantité de transactions; c’est le fait qu’aux spéculations de la Bourse peuvent participer des gens qui n’ont aucune connaissance des affaires, et des gens, aussi, qui n’ont pas de capitaux, etc. Il distingue, également, parmi ces espèces des variétés: ainsi il y a des crises monétaires qui sont dues aux variations de la production des métaux précieux, d’autres qui sont dues à la façon dont s’établit, dans le commerce international, la balance des comptes, d’autres qui proviennent de changements opérés dans les législations monétaires.

Les quelques réserves que le travail de M. Supino me paraît appeller se rapportent à ses considérations sur l’étiologie des crises. Parmi les causes des crises, M. Supino place des phénomènes comme l’augmentation de la population ou l’augmentation des capitaux — qui sont des phénomènes continus; et il n’explique pas assez bien, à mon avis, comment de tels phénomènes peuvent provoquer des perturbations momentanées dans l’économie. D’autre part, je doute que M. Supino ait eu raison d’accueillir les idées de certains auteurs qui veulent que la distribution inégale du revenu limite la consommation et contribue, par là, à créér, la surproduction (v. pp. 59 et suiv.).

A part ces remarques — et quelques autres qui ne porteraient que sur des détails — le travail de M. Supino ne mérite que des éloges. M. Supino est admirablement informé de tout ce qui a été écrit sur les crises, et il sait fort bien choisir, dans cette littérature, ce qui vaut la peine d’être retenu, ou discuté. Les faits ne lui sont pas moins connus que les théories: il en cite un très grand nombre, soit à titre d’exemple, soit pour justifier les vues qu’il émet. Sur tous les points qu’il examine — et il n’en est pas un qu’ il ait omis parmi ceux qui appartiennent à