Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Lettre W

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N. B. Cherchez par V ou par OU les mots qui ne serait pas ici.

WAAG, en latin Cusus, Vagus, riv. de Hongrie, sort des monts Karpathes et se forme dans le comitat de Liptau par la réunion du Waag-Blanc et du Waag-Noir, coule à l’O. ou au S., par Sankt-Miklos, Trencsin, Neustadt, Leopoldstadt et Kœmœrn, et tombe dans le Danube à Kœmœrn, par la r. g., après un cours d’env. 400 kil. Elle reçoit la Neitra à gauche, l’Arva et la Thurocs à droite.

WAAST (S.), Vedastus, prêtre du diocèse de Toul, fut chargé par son évêque d’instruire Clovis qui se préparait à embrasser le Christianisme. Il devint évêque d’Arras et seconda S. Remy dans le diocèse de Reims. Il mourut en 540 et fut inhumé près d’Arras, dans le lieu où fut élevée depuis l’abbaye de St-Waast. On l’hon. le 6 févr.

WABASH, riv. des États-Unis, naît dans l’O. de l’État d’Ohio, entre dans celui d’Indiana, qu’elle sépare de l’État d’Illinois, passe à Vincennes et se jette dans l’Ohio, par la r. dr., après 700 kil. de cours.

WACE (Maître), dit aussi Guace ou Wistace, et appelé à tort du prénom de Robert, poète anglo-normand, né à Jersey vers 1090, m. vers 1180, fut clerc-lisant à la cour d’Angleterre sous Henri I, Henri II et Henri Court Mantel, puis alla vivre à Caen et devint chanoine de Bayeux, On a de lui : 1o Le Brut d’Angleterre ou Artus de Bretagne, composé vers 1155 et publié à Paris en 1543, et à Rouen, de 1836 à 1838, par Leroux de Lincy : c’est une traduction en vers de 8 syllabes de l’Histoire des Bretons de Geoffroy de Monmouth ; 2o le roman du Rou (Rollon), partie en vers alexandrins, partie en vers de 8 syllabes, imprimé à Rouen, 1827, avec notes, par Fréd. Pluquet : c’est la chronique des ducs de Normandie. On lui attribue aussi la Chronique ascendante des ducs de Normandie (dans les Mém. de la Société des Antiquaires, t. 1, 1825) et une Vie de S. Nicolas, poëme de 1500 vers, publié en 1834, dans les Mélanges de la Soc. des Bibliophiles.

WACHAU, Vge situé à 10 kil. S. E. de Leipsick, donna son nom à la 2e journée de la sanglante bat. de Leipsick (18 octobre 1813), où les Français conservèrent l’avantage : Drouot et Poniatowsky eurent les honneurs de cette journée.

WADAY, roy. d’Afrique, dans le Soudan, entre le Darfour à l’E. et le Baghermé à l’O., par 14°-15° lat. N. et 16°-21° long. E., est habité par un peuple guerrier et inhospitalier; c’est là que le voyageur Vogel trouva la mort en 1856.

WADDING (le P. Luc de), franciscain irlandais, né en 1588 à Waterford, m. à Rome en 1657, vint jeune en Espagne, entra chez les Cordeliers, enseigna la théologie à Salamanque, puisa Rome, remplit diverses missions près du St-Siége et laissa, entre autres ouvrages : Presbeia, sive Legatio Philippi III et IV ad Paulum V, Gregorium XV et Urbanum VIII, Louvain, 1624; Annales ordinis Minorum, Rome, 1628-51, 8 v. in-f., et 1731-45, 19 v. in-f.; Scrip-


tores ordinis Minorum, 1650. On lui doit une édition des Œuvres de J. Duns Scot, avec sa Vie.

WADOWICE, v. de Galicie, ch.-l. de cercle, à 45 kil. O. de Lemberg; 2000 hab. — Le cercle, entre le territoire de Cracovie au N., les cercles de Bochnia et de Sandec à l’E., la Hongrie au S., la Moravie à l’O., a 75 kil. sur 45 et env. 300 000 hab.

WÆNGLER, philologue. V. PAREUS.

WÆSTERAS, v. et lan de Suède. V. VÆSTERAS.

WAFFLARD (Alexis), auteur dramatique, né à Versailles en 1787, m. en 1824, fut quelque temps employé dans les bureaux de la Guerre, puis, ayant perdu son emploi, se livra aux lettres. Il a donné (presque toujours avec des collaborateurs) diverses pièces très-spirituelles, entre autres Haydn ou le Menuet de bœuf, 1811; le Voile d’Angleterre ou la Revendeuse, avec Moreau, 1814; un Moment d’imprudence et le Voyage à Dieppe, avec Fulgence, 1821 ; les Deux ménages, avec Picard, 1822.

WAGRAM, village de la Basse-Autriche, à 10 kil. N. E. de Vienne; 500 hab. Napoléon y remporta sur l’archiduc Charles une victoire décisive les 5 et 6 juillet 1809 : il donna le titre de Prince de Wagram à Berthier, qui y avait puissamment contribué.

WAHABITES, secte arabe, répandue dans la plus grande partie du Nedjed (où Derreyeh est leur place principale) et dans le Lahsa, vers le golfe Persique, admet l’authenticité du Coran et prétend suivre dans toute leur pureté les préceptes de l’Islamisme, mais refuse à Mahomet, ainsi qu’aux imams descendants d’Ali, tout caractère divin. Les Wahabites se distinguent par des mœurs simples, proclament l’égalité absolue, repoussent toute autre prééminence que celle des muftis et se donnent le nom de frères. Ils se livrent sans scrupule au brigandage et à la piraterie, croyant effacer l’odieux de cette vie par les pratiques de leur religion. — Cette secte a pris naissance au sein de l’Yémen, vers le milieu du XVIIIe s.; elle eut pour chef le cheik Mohammed-ben-Abd-el-Wahab, c.-à-d. fils d’Abd-el-Wahab (d’où le nom de Wahabites), qui fut surtout secondé par un autre cheik fort puissant nommé Sehoud. La nouvelle doctrine, présentée comme une réforme de l’Islamisme, se répandit promptement dans toute l’Arabie, en Égypte, dans la Turquie d’Asie, et les Wahabites se rendirent partout redoutables. Après avoir repoussé une expédition dirigée contre eux par le pacha de Bagdad (1801), ils s’emparèrent de la Mecque et de Médine, puis franchirent l’isthme de Suez (1803), menaçant le Caire; mais ils furent arrêtés par les Mamelouks. Rentrés en Arabie, ils prirent Médine (30 juillet), et, bien que Mohammed, leur chef, eût péri assassiné au milieu de ses triomphes (oct. 1803) ; ils n’en continuèrent pas moins leurs conquêtes : en 1808, sous la conduite d’Abdallah, fils de Sehoud, ils envahirent la Syrie et prirent Damas; mais en 1812, Méhémet-Ali, pacha d’Égypte, alla les chercher jusqu’en Arabie et remporta sur eux quelques avantages; enfin, Ibrahim, fils de Méhémet, à qui son père avait laissé le soin de terminer la guerre, parcourut tout le Nedjed, prit Derreyeh, leur capitale, fit prisonnier Abdallah et le conduisit à Constantinople, où le sultan ordonna sa mort (1818). Depuis, la puissance des Wahabites n'a pu se relever.

WAHAL (le), Vahalis, bras mérid. du Rhin, se détache du fleuve au fort de Schenk, entre Doorneburg et Millmgen, passe à Nimègue et à Thiel, s'unit à la Meuse près de l'île de Voorn, passe à Bommel, s'unit une 2e fois à la Meuse à Gorkum et se jette avec elle dans la mer du Nord, après un cours de 80 kil.

WAIBLINGEN, petite v. du Wurtemberg (Neckar), à 14 kil. N. E. de Stuttgart, faisait partie des domaines de Frédéric de Hohenstaufen, frère de l'emp. Conrad. Le nom de cette ville fut pris pour cri de guerre par les partisans de la maison de Hohenstaufen à la bataille de Weinsberg, en 1141. Légèrement altéré, ce nom devint celui de Gibelin. V. ce mot.

WAIFRE ou OUAIFRE, duc d'Aquitaine, 745-768, fils de Hunald, avait donné asile à Grifon, frère de Pépin et de Carloman, et attira ainsi les armes des Héristal sur la France du midi (760). Il soutint neuf ans une lutte vigoureuse contre Pépin, et fut enfin tué par ses propres domestiques dans les bois qui étaient devenus son seul asile, 768.

WAIGATZ, île et détroit de Russie. V. Vaigatch.

WAILLY (Noël Fr. de), savant grammairien, né en 1724 à Amiens, m. en 1801, vint de bonne heure à Paris, s'y fit une réputation comme instituteur, publia de bons ouvrages classiques, fut membre de l'Institut dès sa formation et prit une part active à l'édition du Dict. de l'Académie de 1798. Il a laissé une excellente grammaire intitulée : Principes généraux et particuliers de la langue française, 1754, et un Nouveau Vocabulaire français, ou Abrégé du Dictionnaire de l'Académie, 1801, souvent réimprimé. Il avait adopté dans ses ouvrages les réformes orthographiques proposées par Dumarsais, Voltaire et Duclos. — Son fils, Augustin de W., né à Paris en 1770, m. en 1821, fut un des plus brillants élèves de Ste-Barbe, puis de l'école Polytechnique, fut nommé proviseur du Lycée Napoléon lors de la fondation de cet établissement (1805), et le porta au plus haut point de prospérité. Outre des éditions améliorées des ouvrages de son père, il a donné un Dictionnaire de rimes, 1812, et une traduction en vers des Odes d'Horace, 1818. — Augustin a laissé trois fils qui se sont aussi distingués dans les lettres : Alfred de W., professeur de rhétorique, puis proviseur au Lycée Napoléon (collège Henri IV), inspecteur général, enfin recteur de l'Académie de Bordeaux, auteur de Dictionnaires classiques estimés, d'une élégante traduction en vers de Callimaque et de poésies diverses encore inédites; Gustave et Jules de W., auteurs de comédies, de drames et de vaudevilles qui ont eu du succès.

WAILLY (Ch. de), de la famille des précédents, architecte, élève de Blondel et de Servandoni, né à Paris en 1729, m. en 1795, donna les plans de l'hôtel d'Argenson et du théâtre de l'Odéon à Paris, du château des Ormes en Touraine, du palais Spinola à Gênes, refusa les offres brillantes de Catherine II, qui voulait l'attirer en Russie, fut admis à l'Académie d'architecture en 1767 et nommé membre de l'Institut dès sa création. Il excellait dans la distribution et l'ornement des intérieurs.

WAITZEN, v. de Hongrie (Pesth), sur la r. g. du Danube, à 36 kil. N. de Bude; 12 600 hab. Évêché. Collège piariste, école de sourds-muets.

WAKEFIELD, v. d'Angleterre (York), à 16 kil. S. de Leeds ; 25 000 hab. Maison d'aliénés et de correction. Lainages, bonneterie, teinturerie, houille. Il y fut livré en 1460, dans la guerre des Deux-Roses. une bataille sanglante dans laquelle Richard, duc d'York, fut vaincu et tué par les troupes de Henri VI.

WAKEFIELD (Gilbert), critique anglais, né à Nottingham en 1756, m. en 1801, entra dans la carrière ecclésiastique, mais sans approuver les doctrines du clergé anglican, fut instituteur à Warrington, puis professeur de belles-lettres à Hackney; quitta l'enseignement en 1791 pour les travaux littéraires et la politique, se lia avec Fox et Wilberforce, défendit, de concert avec eux, les idées libérales, blâma la guerre contre la France, et publia dans ce sens des pamphlets qui le firent incarcérer (1798). Il mourut du typhus peu après sa sortie de prison. On lui doit des éditions estimées d’Horace, Virgile, Lucrèce, Bion, Moschus; des commentaires sur des poésies de Th. Gray (1786) et de Pope (1798); un Delectus tragœdiarum græcarum, 1794, et un recueil d'observations philologiques intitulé : Sylva critica, 1789-98. Comme philologue, il ne fut pas moins hardi que Bentley. Parmi ses écrits théologiques, on remarque ses Recherches sur les opinions des écrivains des trois premiers siècles concernant la personne de Jésus-Christ (1784).

WALCH (Jean George), philologue et théologien, professeur à l'Université d'Iéna, né en 1693 à Meinungen, m. en l775, a laissé, entre autres ouvrages, une Hist. critique de la langue latine (en lat.), un Dictionnaire philosophique, l’Hist. de la controverse sur la procession du S.-Esprit (lat.), et a donné une édit. compléta des OEuvres de Luther. — Son fils, Chrétien W., 1726-84, professa la théologie à Gœttingue et la philosophie à Iéna, et publia, au point de vue protestant, entre autres : Hist. de la religion luthérienne, Iéna, 1753 ; Hist. des hérésies et des schismes, 1757-65, ouvrage qui s'arrête au XIe siècle; Hist. moderne de la Religion, 1771-83.

WALCHEREN, Valacria, île du roy. de Hollande (Zélande), à l'embouch. de l'Escaut, est séparée de Beveland-Sud, par le détroit de Sloe : 18 kil. sur l4; 30 000 h. ; villes principales : Middelbourg et Flessingue. Superbes digues. Territoire fertile et bien cultivé, mais climat malsain : le sol est au-dessous du niveau de la mer. Les Anglais tentèrent une célèbre expédition contre cette île en 1809, tandis que Napoléon était occupé par sa campagne de Wagram ; mais Clarke et Bernadotte la firent échouer.

WALCKENAËR (le baron), polygraphe, né en 1771, à Paris, d'une famille appartenant à la riche bourgeoisie, m. en 1852, fut appelé sous les drapeaux en 1793, mais ne remplit que des fonctions administratives, se fit admettre à l'École polytechnique dès la création; publia en 1798 un Essai sur l'histoire de l'espèce humaine, ouvrage ambitieux qu'il ne tarda pas à condamner lui-même; s'essaya dans le roman, mais sans grand succès, puis se tourna vers l'érudition : il donna en 1807 l'édition princeps du livre de Dicuil, de Mensura orbis, remporta en 1811 un prix à l'Institut pour un mémoire sur les anciens habitants des Gaules et fut admis dès 1813, dans ce corps savant. Il entra dans l'administration après le retour des Bourbons, fut successivement maire du 5e arrondissement de Paris, secrétaire général de la préfecture de la Seine (1816), préfet de la Nièvre, puis de l'Aisne; rentra dans la vie privée en 1830, fut attaché en 1839 à la Bibliothèque royale comme trésorier, puis, comme conservateur des cartes géographiques, et fut élu en 1840 secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions. Walckenaër fut à la fois littérateur, naturaliste, géographe, biographe. En littérature, il a produit deux romans, Charles et Angelina, ou l'île de Wight (1799), et Eugénie (1803), et de curieuses Lettres sur les contes de fées (1836). En histoire naturelle, il a donné la Faune parisienne des insectes (1805), qu'il compléta par l’Hist. naturelle des insectes, par l’Histoire et le Tableau des aranéides (1805), et par l’Hist. naturelle des Insectes aptères (1837). En géographie, il a publié, outre une Nouvelle collection de voyages (1826-31, 21 v.), le Monde maritime (1819), exposition neuve et savante de ce qu'on savait sur l'Australie et la Polynésie, des Recherches sur l'intérieur de l'Afrique septentrionale (1821), enfin la Géographie historique et comparée des Gaules (1839), son ouvrage capital. En biographie, outre un grand nombre de notices insérées dans la Biographie universelle, il a publié l’Histoire de la vie et des ouvrages de La Fontaine (1820), l’Hist. de la vie et des poésies d’Horace (1840) ; des Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné (1842 et ann. suiv., 5 vol. in-8), ouvrage inachevé. M. Naudet a lu à l’Académie des inscriptions une Notice historique sur Walckenaër. — V. VALCKENAER.

WALDBOURG (Baronnie de), anc. état d’Allemagne, dans le cercle de Souabe, entre l’Iller et le Rhin, fait auj. partie du roy. de Wurtemberg. Les barons de Waldbourg avaient la charge héréditaire de maître d’hôtel (truchsess) de l’Empire.

WALDECK (Principauté de), état du Nord de l’Empire allemand, formé de 2 parties inégales : 1o la principauté de Waldeck proprement dite, enclavée dans l’ancienne Hesse électorale et dans les gouvts de Minden et d’Arensberg de la Prusse Rhénane ; 2o le comté de Pyrmont ; capit. générale, Gorbach ; autres lieux : Arolsen (résid. du prince), Waldeck, bourg de 900 h. La Principauté a env. 1200 kil. carrés et 60 000 h. dont 6500 seulement pour le comté de Pyrmont. Pays montagneux et peu fertile. Fer, plomb, cuivre, albâtre, marbre ; eaux minérales célèbres, à Pyrmont. — Le prince de Waldeck a 1 voix au Conseil fédéral de l’Empire allemand. Le gouvernement est monarchique constitutionnel. La famille de Waldeck fait remonter son origine à Witikind ; elle porta longtemps le titre de comte, et devint princière en 1862.

WALDECK (Georges Fréd., prince de), général allemand, né en 1620, m. en 1692, servit les États de Hollande, puis Léopold I, qui le fit feld-maréchal et prince (1682), eut part à la grande victoire remportée sur les Turcs devant Vienne par Sobieski (1683), retourna en Hollande, où il fut nommé maréchal général des armées des Provinces-Unies, et fut battu à Fleurus en 1690 par le maréchal de Luxembourg. — Son petit-neveu, mort en 1750, commandait les troupes hollandaise à Fontenoy (1745). — Chrétien Auguste, prince de W., né en 1744, servit l’Autriche contre les Turcs, puis contre la France, perdit un bras au siège de Thionville (1792), prit part à l’attaque des lignes de Wissembourg, reprit le fort Louis, remplaça Mack en Flandre (1794), puis passa en Portugal en 1797, pour y prendre le commandement des troupes, mais y mourut dès l’année suivante.

WALDEMAR. V. VALDEMAR et MARGUERITE.

WALDENBURG, ville du Wurtemberg (Saxe), à 45 kil. N. O. d’Elwangen, est le ch.-l. de la principauté de Hohenlohe-Waldenburg : 1050 hab.

WALDENBURG, v. de Silésie, ch.-l. de cercle, à 70 k. S. O. de Breslau ; 3000 hab. Houillères.

WALDPOTT (Henri de), 1er grand maître de l’Ordre Teutonique. V. TEUTONIQUE (Ordre).

WALDSTÆTTES, c.-à-d. État des Forêts. On réunit sous cette dénomination les 4 cantons suisses de Schwitz, Uri, Unterwald et Lucerne, qui sont couverts de forêts. — On nomme quelquefois Lac des Waldstættes le Lac des Quatre-Cantons. V. ce nom.

WALDSTEIN. V. WALLENSTEIN.

WALI, titre que portaient au moyen âge les gouverneurs arabes de l’Espagne, lieutenants des califes.

WALID I (ABOUL ABBAS), 6e calife ommiade d’Orient, de 705 à 715. Il succéda à son père Abdel-Melek en 705, vit la domination arabe s’étendre du détroit de Gibraltar aux frontières de la Tartarie, mais ne dut l’illustration de son règne qu’à ses lieutenants. Walid fit agrandir le temple des Juifs à Jérusalem, reconstruisit le temple de Médine, et fonda à Damas une grande mosquée, un caravansérail et un hôpital pour les voyageurs. — Walid II (Aboul Abbas), 11e calife ommiade d’Orient, fils d’Yezid II, succéda en 743 à son oncle Hescham, se livra aux plus abominables excès et fut chassé après 14 mois de règne (744).

WALKER (John), grammairien anglais, né en 1732 à Friern-Bamet (Hartford), m. en 1807, se distingua surtout par la beauté de son élocution, fit avec grand succès des cours de débit oratoire, et composa des ouvrages qui devinrent classiques, entre autres les Éléments de l’élocution (1781), et un Dictionnaire critique de prononciation (1798).

WALKYRIES, WALLA. V. VALKIRIES, VALLA.

WALLACE (W.), chef écossais, né en 1276 dans le comté de Renfrew, m. en 1305, est un des héros populaires de l’Écosse. Il forma de bonne heure le projet d’affranchir sa patrie du joug des Anglais, tua à 19 ans le fils du gouverneur anglais de la forteresse de Dundee, s’enfuit dans les bois, forma une bande à la tête de laquelle il attaqua les troupes d’Édouard I, se fit ensuite nommer régent d’Écosse pour Baliol, qui était prisonnier en Angleterre, battit Ormesby, gagna une victoire sur les bords du Forth (1297), reprit Berwick et envahit les comtés septentrionaux de l’Angleterre (1298), mais fut à son tour vaincu à Falkirk par la faute des nobles écossais. Réfugié dans les montagnes, il préparait de nouveaux moyens de défense lorsqu’il fut livré par un des siens ; conduit à Londres et chargé de chaînes, il fut décapité à Tower-hill (1305).

WALLENSTADT, bg de Suisse (St-Gall), sur le lac de son nom, à 40 kil. N. O. de Coire ; 1800 hab. — Le lac est très-petit ; il offre des sites pittoresques.

WALLENSTEIN ou WALDSTEIN (Albert Venceslas Eusèbe de), fameux général des Impériaux, né en Bohême en 1583, d’une ancienne et noble famille, se distingua dès le commencement de la guerre de Trente ans (1618-21), et reçut en don de l’emp. Ferdinand II des domaines immenses, qui avaient été confisqués sur les rebelles de la Bohême. Il leva à ses frais une armée de 50 000 hommes, puis, se concertant avec Tilly, refoula les Danois dans le pays d’Osnabrück et de Münster, battit Mansfeld au pont de Dessau, le poursuivit jusqu’en Hongrie, défit les Turcs et Bethlem-Gabor qui prêtaient du secours au général vaincu, força Bethlem-Gabor à la paix, puis regagna le Brandebourg, qu’il conquit ainsi que le Holstein, le Slesvig, le Mecklembourg, la Poméranie, et réduisit Christian IV à signer le traité de Lubeck (1629). Grâce à ses efforts, le triomphe de la cause catholique semblait assuré, lorsque Ferdinand, qui dans sa reconnaissance l’avait déjà nommé duc de Friedland et de Mecklembourg, cédant aux plaintes portées de tous côtés contre ce général, qui s’était en effet rendu coupable de toutes sortes d’exactions, et qui prenait des allures de dictateur, le congédia brusquement (1630). Wallenstein affecta de ne point ressentir cet outrage : il se retira dans ses domaines, où il déployait un luxe royal. Cependant l’arrivée de Gustave-Adolphe et les revers éprouvés par Tilly réduisirent Ferdinand à venir implorer son appui. Wallenstein ne céda à ses prières qu’après une longue résistance, et en se faisant accorder des privilèges exorbitants : il stipula notamment qu’il pourrait avoir sous ses ordres une armée de 100 000 hommes dont il nommerait ou révoquerait à son gré tous les officiers, et que l’empereur ne paraîtrait pas au milieu de ses troupes sans son autorisation. En peu de temps il reprit la Bohême, força Gustave-Adolphe à quitter la Bavière, le suivit en Saxe, et lui livra la célèbre bataille de Lutzen, où périt le héros suédois (1632). Mais il ne tarda pas à se rendre suspect par ses démarches ultérieures et surtout par son refus de s’éloigner de la Bohème, malgré les ordres de l’empereur ; bien qu’il eût encore battu les Suédois à Steinau, forcé le comte de Thorn à se rendre avec 6000 hommes, refoulé Bernard de Saxe vers le Ht-Palatinat (1633), l’empereur Ferdinand, persuadé qu’il conspirait et méditait une défection, le mit en secret au ban de l’empire, et le fit assassiner à Égra, au moment où il allait se réfugier chez les Suédois (1634). La conspiration de Wallenstein contre l’empereur a longtemps été contestée ; il paraît auj. hors de doute que ce général voulut se rendre indépendant en Bohême : il avait fait part de son plan à Piccolomini, l'un de ses officiers affidés, et avait exigé des principaux chefs de ses troupes un serment qui les liait à la défense de sa cause personnelle. Sarrasin a écrit l’Hist. de la conspiration de Wallenstein. Schiller a fait de ce général le héros d'une admirable trilogie. Fœrster a publié ses Lettres, 1828, et a donné sa Vie, Potsdam, 1834.

WALLER (Edmond), poète anglais, né en 1605, m. en 1687, plut à Jacques I par ses saillies, épousa à 23 ans une riche veuve, devint lui-même veuf à 25 ans, et adressa, mais en vain, ses vœux à une fille du comte de Leicester, Dorothée Sidney, qu'il a célébrée dans ses vers. Il prit d'abord parti contre la cour dans le parlement de 1640 et défendit vivement Hampden, qui était son oncle; mais en même temps il se prononça pour le maintien de la juridiction ecclésiastique, et se fit ainsi un renom de modération et d'impartialité; puis, se tournant décidément du côté de Charles I, il ourdit avec son beau-frère Tomkins un complot royaliste qui n'eut point de succès; il obtint la vie de Cromwell par des révélations et des bassesses, mais il n'en fut pas moins condamné à une amende de 10 000 livres sterling et a une année de prison ; rendu à la liberté, il se réfugia en France, où il se lia avec St-Évremond. Un panégyrique de Cromwell, qu'il fit en beaux vers, lui valut son retour et la restitution de ses biens. Il fit de même la paix avec Charles II lors de la Restauration, qu'il chanta aussi, et fut membre de tous les parlements sous ce prince jusqu'à sa mort. Waller avait beaucoup d'esprit; Charles II lui reprochant un jour d'avoir mieux loué Cromwell que lui, il répondit ingénieusement : « C'est que les poètes réussissent mieux dans la fiction que dans la réalité. » Comme poète, il a fait faire de grands progrès à la versification anglaise. Ses OEuvres ont été publiées à Londres, 1729, grand in-8. Ses poésies brillent plus par la forme que par le fond : sa versification est pure, facile, élégante et harmonieuse.

WALLERIUS (Jean Gottschalk), naturaliste suédois, 1709-85, professa la chimie, la métallurgie et la pharmacie à l'Université d'Upsal, et devint membre de l'Académie des sciences de Stockholm. Il a publié, entre autres ouvrages : Mineralogia systematice proposita, 1747, trad. par le baron d'Holbach; Chemia physica, 1760 ; Systema mineralogicum, 1775 ; Elementa metallurgiæ, 1778; Meditationes physico-chemicæ de origine mundi, trad. en 1791; Elementa agriculturæ physicæ et chemicæ, trad. en 1766-1774.

WALLIA, roi des Visigoths. V. VALLIA.

WALLIS (John), mathématicien anglais, né en 1616, m. en 1703, étudia à Cambridge, entra dans l'Église, s'opposa aux doctrines des Indépendants et n'en obtint pas moins, après leur triomphe, la chaire savilienne de géométrie à l'Université d'Oxford, où plus tard il devint garde des archives. Wallis a étendu la doctrine des Indivisibles de Cavalieri : son Arithmétique des infinis, publiée en 1655, a pu mettre sur la voie des calculs différentiel et intégral; il a introduit le 1er les exposants fractionnaires, il fut aussi un des créateurs de l'enseignement des sourds-muets.

WALLIS (George Olivier, comte de), feld-maréchal autrichien, né à Vienne en 1671, d'une famille irlandaise, m. en 1743, se signala en Sicile par la prise de Messine, commanda sur le Rhin (1733), dans l'Italie septentrionale et en Hongrie; il perdit contre les Turcs, en 1739, la bataille décisive de Krotska, qui amena la paix défavorable de Belgrade, ce qui le fit disgracier.

WALLIS (Samuel), navigateur anglais, continua les explorations du commodore Byron (1766-68), visita Taïti, découvrit les îles qui portent son nom (V. ci-après), ainsi que diverses terres entre le cap de Bonne-Espérance et Batavia, et laissa les matériaux d'une relation, qui a été publiée dans le recueil de Hawkesworth, Londres, 1773.

WALLIS (îles), archipel du grand Océan Équinoxial, dans la Polynésie, au N. E. des îles Fidji, par 13° 18' lat. S. et 179° long. O., se compose de 12 îles, dont les plus grandes sont Ouvea et Nukuatea. Découvertes en 1767 par Samuel Wallis. Les habitants ont conclu en 1842 un traité de commerce avec la France.

WALLONS. On nommait ainsi jadis les habitants de cette partie des Pays-Bas où l'on parlait l'ancien français dit wallon, que l'on croit dérivé du gaulois (appelé waal en hollandais). Le Pays wallon, au N. et à l'E. de la Flandre française, comprenait la plus grande partie de ce qui forme auj. la Belgique, savoir : les Flandres occid. et orient, (dites ensemble Flandre wallone), la prov. de Namur, le Hainaut, le pays de Liège, le Limbourg et même le Luxembourg. Ce pays fournissait d'excellents soldats, qui faisaient la force des armées espagnoles dans les Pays-Bas : on les nommait Gardes wallones.

On appelait en Hollande Églises wallones certaines églises fondées en faveur des religionnaires français du pays wallon qui s'étaient réfugiés en Hollande pour y pratiquer librement la Réforme.

WALPOLE (Robert), 1er comte d'Orford, ministre anglais, né en 1676 à Houghton (Norfolk), m. en 1745, siégea à la Chambre des Communes à partir de 1700, y prit place parmi les whigs, devint membre du conseil du prince George de Danemark (1705), puis ministre de la guerre (1708) et trésorier de la marine (1709); fut renversé du pouvoir à la chute de Marlborough, se vit en même temps expulsé de la Chambre et condamné comme concussionnaire et corrupteur, mais n'en fut pas moins réélu par le bourg de Lynn et rappelé au ministère par George I (1714). D'abord payeur général de l'armée, il devint bientôt après premier lord de la trésorerie et chancelier de l'échiquier. Il obtint la condamnation du ministère précédent (Bolingbroke, Oxford, etc.), et fit rendre le bill de septennalité (1716); mais il ne put faire adopter l'amortissement de la dette publique. Donnant alors sa démission (1717), il fit pendant quelque temps une opposition redoutable, mais il se réconcilia bientôt avec la cour, devint de nouveau 1er lord de la trésorerie et chancelier de l'échiquier (1721), et fut nommé par George I, lors du départ de ce prince pour le Hanovre, seul secrétaire d'État (1723). Il grandit encore en faveur sous George II (1727-42), sous lequel il fut 12 ans le ministre dirigeant. Le système de Walpole était d'étendre autant que possible la prérogative de la couronne et de ne point faire la guerre ; son grand moyen de gouvernement fut la corruption : il se vantait de savoir le tarif de chaque conscience; il sut en effet par ce honteux moyen garder fort longtemps la majorité dans les chambres. Mais, ayant voulu, contre le vœu de la nation, maintenir la paix avec l'Espagne (1739), il perdit beaucoup de son crédit et se vit obligé de se retirer en Î742; il fut nommé par George II, qui le regrettait, pair d'Angleterre et comte d'Orford. On a de lui quelques opuscules politiques. Coxe a publié des Mém. sur la vie et l'administration de R. Walpole, Londres, 1798.

WALPOLE (Horace), 3e fils du ministre, 1718-97, fut pourvu dès 1733 de riches sinécures, siégea, mais sans éclat, à la Chambre des Communes, et finit par hériter de la fortune et des titres de son neveu (comte d'Orford). Il est connu par sa belle résidence de Strawberry-Hill, ou il avait établi une imprimerie pour imprimer ses propres ouvrages; par sa liaison avec Mme du Deffant, qu'il avait connue dans un voyage à Paris en 1765, et avec laquelle il ne cessa de correspondre ; enfin par la protection qu'il accorda aux gens de lettres. Il prit lui-même rang parmi les écrivains comme poète, historien, publiciste, romancier et auteur dramatique. On a de lui : Ædes Walpoliana, 1752 (il y décrit le palais de son père à Houghton) ; Doutes sur la vie et le règne de Richard III, 1768 (il y tente l'apologie de ce tyran); la Mère mystérieuse, tragédie monstrueuse, qui ne fut jamais représentée; Anecdotes de la peinture en Angleterre, 1761; le Château d'Otrante, roman noir, qui fraya la route à ceux d'Anne Radcliffe; Mémoires sur George II, 1822; Mém. sur George III, 1845, et une Correspondance fort étendue et pleine d'intérêt, qui le place à la tête des épistolaires anglais (Londres, 1843 et 1856). H. Walpole a aussi écrit en français avec beaucoup d'aisance et d'esprit.

WALSH (W.), poëte anglais, ami de Pope, né en 1663, mort en 1710, était écuyer de la reine Anne. Il a composé un dialogue à la défense des femmes sous le titre d’Eugénie, et un autre dialogue intitulé Esculape, ou l’Hôpital des fous, tous deux trad. en français par F. de La Flotte ; des Poëmes galants, des odes, des élégies, etc. (qu'on trouve dans la Collection of minor poets, 1749).

WALSINGHAM (Fr.), un des principaux ministres d’Élizabeth, né en 1536, m. en 1590, fut d'abord le protégé de W. Cécil, devint secrétaire d'État et membre du conseil privé en 1572, fut envoyé en France pour y négocier l'union d’Élisabeth et du duc d'Alençon, ou plutôt pour lier des relations avec les Calvinistes, mais ne put réussir dans sa mission, fut néanmoins employé comme plénipotentiaire au congrès d'Utrecht (1578), puis alla en Écosse en 1583 pour y assurer le triomphe de la Réforme et l'influence de l'Angleterre. De retour à Londres, il découvrit le complot Babington, et opina pour qu'on fit le procès à Marie Stuart ; toutefois, désigné comme un des juges (1587), il se récusa. Il fonda à ses frais la Bibliothèque du roi à Cambridge. Digges a publié le corps des négociations de Walsingham sous le titre de Le Complet ambassadeur, 1655. in-fol. (trad. en franç, sous celui de Mémoires et instructions pour les ambassadeurs, par Boulesteis de La Contie, Amst., 1700). On lui attribue à tort le livre intitulé Arcana aulica ou Manuel de Walsinqham.

WALTER (Théoph.), anatomiste, né en 1734 à Kœnigsberg, m. en 1818, avait disséqué plus de 8000 cadavres ; il professa l'anatomie à Berlin, forma une superbe collection d'anatomie (qui fut achetée 400 000 francs par le roi de Prusse), et laissa plusieurs ouvrages sur cette science (Manuel de myologie, Berlin, 1777; Traité des os secs du corps humain, 1798, etc.). — Son fils, Fréd. Auguste, 1764-1826, professeur d'anatomie au collège de médecine et de chirurgie de Berlin, a publié la description de son Musée anatomique, 1796.

WALTER DE PLETTENBERG. V. PLETTENBERG.

WALTER RAWLEIGH, SCOTT. V. RAWLEIGH et SCOTT.

WALTON (Bryan), orientaliste anglais, 1600-61, évêque de Chester, donna en 1654 une Introductio ad lectionem linguarum orientalium, et dirigea l'édition de la Biblia polyglotta de Londres, 1657, 6 vol. in-fol. (en hébreu, samaritain, chaldéen, avec les versions grecque, latine, arabe, persique, etc.), avec 2 vol. de Supplément, 1659. Cette Bible, estimée au point de vue philologique, est à l’Index à Rome.

WALTON (Isaac), biographe et poëte, né à Stafford en 1593, m. en 1683, s'est fait un nom par son Parfait pêcheur à la ligne, Londres, 1653.

WAMBA, roi des Visigoths. V. VAMBA.

WANDELAINCOURT (l'abbé Hubert), né en 1731 a Rupt-en-Voivre, près de Verdun, mort en 1819, lut précepteur des enfants du duc de Clermont-Tonnerre, puis sous-directeur de l’École militaire de Paris, il fut nommé en 1791 évêque constitutionnel de la Hte-marne, siégea à la Convention et au Conseil des Anciens et donna sa démission d'évêque en 1801. Il a publié des ouvrages de politique, de controverse, de morale, d'éducation, parmi lesquels on remarque son Cours de latinité, et son Cours complet d'éducation, Rouen 1782, 8 vol. in-12.

WARASDIN. V. VARADIN.

WARBURTON (W.), savant prélat anglais, né en S638 à Newark-sur-Trent, mort en 1779, était fils d'un procureur. Il embrassa la carrière ecclésiastique, fut chapelain du prince de Galles (1738), puis du roi (1753-54), doyen de Bristol et enfin évêque de Glocester (1760). Il a écrit sur toutes sortes de sujets; on remarque surtout : son traité de l’Alliance entre l'Église et l'État, ou la Nécessité d'une religion établie, 1736 (trad. en franç. par Silhouette, 1742); la Divine légation de Moïse, 1738-41, et 1766, 5 vol. in-8, ouvrage qui lui fit une grande réputation de science, mais où l'on trouve des paradoxes insoutenables (un fragment de cet ouvrage, qui renferme des recherches sur les hiéroglyphes, a été traduit sous le titre d’Essai sur les hiéroglyphes des Égyptiens, 1744) ; un Aperçu de la philosophie de Bolingbroke, 1775. Ses OEuvres complètes ont été imprimées à Londres, 1788, 7 vol. in-4, et 1811, 12 vol. in-8. On doit aussi à Warburton des éditions critiques de Shakespeare et de Pope. Ce savant se fit beaucoup d'ennemis par son ton acerbe et tranchant.

WARÈGUES. V. VARÈGUES.

WARMELAND, anc. prov. de Suède, forme auj. le lan ou gouvt de Carlstad.

WARNA. V. VARNA.

WARNACHAIRE, maire du palais en Bourgogne sous Thierry II, livra Brunehaut à Clotaire II, qui la fit périr dans d'affreux supplices (613), et obtint en récompense la promesse de n'être jamais révoqué. Il resta en effet maire jusqu'à sa mort, en 626.

WARNEFRIDE (Paul). V. PAUL WARNEFRIDE.

WARNOW, riv. du duché de Mecklembourg-Schwerin, sort de plusieurs petits lacs voisins de Parchim, arrose Rostock et se jette dans la mer Baltique près de Warnemünde, après un cours de 150 k.

WARREN HASTINGS. V. HASTINGS.

WARRINGTON, v. d'Angleterre (Lancastre), sur la Mersey, à 29 kil. E. de Liverpool; 22 000 hab. Dissenting academy (école pour les sectes dissidentes); établissements de bienfaisance. Grand commerce.

WARTA (la), riv. de l'Europe orientale, naît près de Kramolov, dans la voivodie de Cracovie, parcourt la voivodie de Kalicz, puis entre dans les États prussiens, traverse les provinces de Posen et de Brandebourg et se jette dans l'Oder, par la r. dr., à Kustrin, à 26 kil. N. de Francfort-sur-l'Oder, après avoir reçu la Proszna, la Netze, l'Obra, et avoir baigné les villes de Kollœ, Posen, Schwerin, Landsberg; cours, 750 k.

WARTBOURG, château fort du grand duché de Saxe-Weimar, à 2 kil. d'Eisenach. Les landgraves de Thuringe y tinrent leur cour pendant longtemps; ils y donnèrent en 1207 un célèbre tournoi poétique, auquel prirent part les Minnesingers les plus célèbres. Luther fut enfermé un an au château de Wartbourg, enl521, par l'électeur de Saxe Frédéric; mais ce n'était que dans le but de le soustraire aux dangers qui le menaçaient : c'est là qu'il traduisit la Bible.

WARTON (Joseph), littérateur, né en 1722 à Dunsfold (Surrey), m. en 1800, était fils d'un des professeurs d'Oxford. Il obtint divers bénéfices, devint en 1766 chef de l'école de Winchester, et fut un des rédacteurs de l’Adventurer de Hawkesworth. Il a composé des Odes (1746), dont la meilleure est l’Ode à l'Imagination, une traduction en vers anglais des Églogues et des Géorgiques de Virgile (1753), ainsi que de l’Énéide; trois Essais sur la poésie pastorale, didactique, épique (1748-53); un Essai sur le génie et les écrits de Pope (1756-92), et a donné une bonne édition de ce poëte (1797, 9 vol. in-8). — Son frère, Thomas W., professeur d'histoire au collège Pembroke à Oxford, a écrit une Histoire de la poésie anglaise depuis la fin du XIe siècle jusqu'au XVIIIe, 1744-81, 3 vol. in-8, beau travail, plein d'érudition et de critique. Il a aussi composé des poésies que quelques-uns comparent pour l'énergie à celles de Milton; il en préparait une édition complète lorsqu'il mourut subitement. Elles ont été réunies à Oxford en 1802.

WARWICK, Caer Guarvic en gallois, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Warwick, sur une colline au pied de laquelle coule l'Avon, près du canal de Warwick-et-Birmingham, à 150 kil. N. O. de Londres; 10 000 hab. Ville belle et bien bâtie: château féodal des Warwick, très-fortifié; église Ste-Marie, hôtel de ville; chemin de fer, musée d'histoire naturelle. Filature hydraulique, manuf. de chapeaux, fonderie. — Le comté de Warwick a pour bornes ceux de Leicester au N. E., de Stafford au N. O., d'Oxford et de Glocester au S., de Southampton au S. E., de Worcester à l'O.; 77 kil. du N. au S. sur 54; 402 000 hab. Fer, grès, houille, marne, argile bleue, etc.; grande industrie (Birmingham et Coventry sont dans ce comté). — Jadis habité par les Cornavii, ce pays fit dans la suite partie du roy. de Mercie.

WARWICK (Richard NEVIL, comte de), dit le Faiseur de rois, était gendre de Richard Beauchamp, comte de Warwick, favori de Henri V, qui avait été gouverneur de Henri VI, puis ambassadeur au concile de Constance (1414), et qui dirigea l'inique procédure contre Jeanne d'Arc. Il succéda vers 1453 au titre de son beau-frère, Henri Beauchamp, et prit alors le nom de Warwick, fit épouser sa tante à Richard, duc d'York, que bientôt il excita à réclamer la couronne, gagna pour ce prince la bataille de St-Alban où il prit Henri VI (1455), battit encore l'armée lancastrienne à Northampton (1460), barra la route de Londres à Marguerite d'Anjou après la victoire qu'elle avait gagnée à Wakefield, écrasa les troupes royales à Towton, et fit proclamer roi le fils du duc d'York sous le nom d'Édouard IV (1461). Il jouit quelque temps d'un crédit sans bornes ; mais, quand Édouard, au lieu de contracter un mariage que Warwick avait négocié avec une belle-sœur de Louis XI, se fut uni à Élisabeth Woodville, sa faveur baissa. Dès lors il excita secrètement des révoltes qui mirent Édouard en danger et le força ainsi à réclamer son appui; répondant alors à son appel, il vint à son secours et le délivra des rebelles, mais en le retenant dans une espèce de captivité. Édouard avant trouvé un appui dans le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, qui avait épousé sa sœur, Warwick se vit contraint de lui rendre la liberté. Il s'enfuit alors en France près de Louis XI, se réconcilia avec Henri VI et Marguerite d'Anjou, maria sa fille au fils de cette princesse, et, après avoir fait appel au parti de Lancastre, débarqua en Angleterre avec une petite troupe : il rassembla bientôt une armée de 60 000 hommes, vainquit Édouard à Tewkesbury, le força à fuir et à se réfugier en Hollande, proclama derechef Henri VI, qu'il tira de la Tour de Londres et se fit nommer gouverneur du roi. Mais son triomphe fut court : Édouard revint au bout de huit mois avec des secours que lui avait fournis le duc de Bourgogne, réunit à son tour une armée formidable et le battit à Barnet (1471) : Warwick resta sur la place. Cette catastrophe a été mise sur la scène par Laharpe dans sa tragédie de Warwick.

WASA, maison royale de Suède. V. VASA

WASHINGTON (George), un des fondateurs de la république des États-Unis, né en 1732 à Bridge-Creek (Virginie), m. en 1799, fut d'abord ingénieur-arpenteur, puis prit du service comme officier de milice pendant la guerre des Anglais contre les Français au Canada (1754-1760), fit preuve de talent et se retira avec le grade de colonel. Lors de la rupture des colonies anglaises avec l'Angleterre, il fut un des sept députés de la Virginie au congrès de Boston (1774); l'année suivante, il reçut le commandement en chef des troupes insurgées (1775). Il suppléa à l'absence de ressources par une prudence, une constance et une capacité rares, et, soutenu par quelques secours français, résista non sans peine aux généraux anglais Howe, Clinton, Burgoyne, Cornwallis ; après des succès variés, il finit par enfermer ce dernier dans York-Town et le força à une capitulation (1781), que suivirent la paix de Versailles (1783) et la reconnaissance de l'indépendance américaine par l'Angleterre. Washington alors opéra le licenciement de l'armée sans trouble, puis remit sa commission le généralissime, rentra dans la vie privée et se retira dans son domaine de Mount-Vernon. Dès qu'un gouvernement régulier eut été établi (1789), il fut élu à l'unanimité président de l'Union pour quatre ans; il fut réélu en 1793 à la même unanimité pour quatre nouvelles années : il maintint la paix avec l'Europe que la Révolution française mettait en feu et resta neutre pendant la guerre de la France et de l'Angleterre, mais il perdit un peu de sa popularité en s'opposant aux doctrines démagogiques. Il résigna dans le pouvoir en 1797 et mourut deux ans après, regardé universellement comme un des hommes les plus sages et les plus probes qui aient jamais gouverné. Sa mort fut regardée comme une calamité publique : tous les citoyens des États-Unis portèrent le deuil pendant un mois: le Congrès décida qu'un monument serait élevé en son honneur dans la ville fédérale, et cette ville reçut le nom de Washington. M. de Fontanes prononça, par ordre du 1er consul, l’Éloge de Washington dans l'hôtel des Invalides. Sa vie a été écrite par Marshall (trad. en 1807), par Ramsey (trad. en 1811), et par Washington Irving 1855. M. Cornelis de Witt a donné une Histoire de Washington et de la fondation, des États-Unis, Paris, 1855. M. Guizot avait publié dès 1839 : Vie, Correspondance et écrits de Washington, ouvrage rédigé sur des pièces authentiques.

WASHINGTON, capit. des États-Unis, dans le district de Colombia, sur la r. dr. du Potomak, par 79° 22' long. O., 38° 54' lat. N.; 45 000 hab. Ville fédérale, résidence du président et du Congrès. Elle est très-grande, bien percée et admirablement régulière : les rues, fort larges, sont toutes parallèles et se coupent à angle droit; superbes avenues; Capitole, tout en marbre blanc, où le Congrès tient ses séances; hôtel du président; quatre vastes hôtels en briques pour les finances, la marine, la guerre, l'extérieur et l'intérieur; arsenal et caserne de la marine, dépôt d'artillerie, hôtel de ville, cirque, théâtre, etc. Fort qui domine le Potomak, grand pont en bois (1400m). Institut colombien, divisé en 5 classes, Columbian college; société de médecine, de botanique, d'agriculture; société américaine de colonisation; bibliothèque (incendiée en 1851 et rétablie aussitôt); observatoire, par lequel les Anglo-Américains font passer leur 1er méridien; Institution smithsonienne. Fonderie de canons, chantier de construction; fabrique de verre à vitre, papeterie. — Washington a été fondée en 1792 et ainsi nommée en l'honneur du général de ce nom; le siége du gouvernement y a été transféré en 1800. Les Anglais s'en emparèrent en 1814 et brûlèrent le Capitole; il fut restauré en 1815.

WASHINGTON, vaste territoire des États-Unis, à l'extrémité N. O., a été formé en 1853 de la partie N. de l'Orégon, et a pour bornes, au N. l'Amérique anglaise, à l'E. les Monts Rocheux, au S. l'Orégon et à l'O. l'Océan Pacifique; capit., Olympia. Il est arrosé par le Columbia, qui, dans la partie S., le sépare de l'Orégon.

WASSELONNE, Wasselnheim, en allemand, ville d'Alsace-Lorraine, sur la Mossig, à 22 kil. O. de Strasbourg; 4361 hab. Église protestante. Bonneterie, indiennes, savon, papier.

WASSIGNY, ch.-l. de c. (Aisne), à 49 kil. N. O. de Vervins; 1340 hab. Serges, commerce de bois.

WAST (S.). V. WAAST.

WATELET (Henri), riche amateur, né à Paris en 1718, m. en 1786, était receveur général des finances à Paris. Il savait peindre, graver, sculpter, et faisait agréablement les vers. Il fut à la fois Membre de l'Académie française et associé libre de l'Académie de peinture. On a de lui l’Art de peindre, en 4 Chants, Paris, 1760, poëme qui lui ouvrit les portes de l'Académie; un Essai sur les Jardins (1774), qui contribua à répandre le goût des jardins paysagistes, un recueil de comédies et d'opéras, 1784; un Dictionnaire de peinture, gravure, sculpture, ouvrage d'une utilité pratique, qui ne parut qu'après sa mort et qui fut terminé par Lévesque, 1792.

WATERFORD, v. et port d'Irlande (Munster), ch.-l. du comté de son nom, sur la r. dr. de la Suir, à 8 kil. de l'embouch. de cette rivière dans le canal St-George, et à 125 kil. S. O. de Dublin; 30 000 hab. Évêchés catholique et anglican. Cathédrale, palais épiscopal, bourse, douane, théâtre, port et quais superbes. Draps, lainages, ustensiles de fer, verreries, raffineries de sucre, eau-de-vie de grains; armements pour la pêche de la morue. Paquebots pour Dublin, Bristol, Liverpool. Canal de Waterford à Dublin. — Fondée, suivant les uns, dès 155, suivant d'autres, en 852, elle s'appelait d'abord en langue erse Cecun-na-Grioth (c-à-d. Havre du Soleil) ; elle prit ensuite le nom de Port large, et ne reçut celui de Waterford qu'après la conquête de l'Irlande par Henri II, qui s'empara de la ville. En 1003 , Reginald le Danois y construisit un château, qui est le plus ancien de l'île et qui se voit encore. Cromwell fit en vain le siège de Waterford (1649). Cette ville donne le titre de marquis au chef de la famille Beresford, qui a sa résidence dans un lieu voisin, à Curraghmore, sur la Clyde. — Le comté de Waterford, entre ceux de Cork à l'O., de Kilkenny et de Tipperary au N., de Wexford à l'E., et l'Atlantique au S., a 1900 kil. carrés et 180 000 hab. (presque tous catholiques).

WATERLOO, vge de Belgique (Brabant mérid.), sur la lisière mérid. de la forêt de Soignies, à 18 kil. S. de Bruxelles; 900 hab. Il s'y livra le 18 juin 1815, entre Napoléon et les Alliés, commandés par Wellington et Blücker, une grande bataille qui décida de la chute définitive du régime impérial et qui fut suivie d'une seconde invasion de la France. Le théâtre de l'action se trouvait compris entre les 3 villages de Waterloo au N. O., de Mont-St-Jean au N. et de la Belle-Alliance au S. Les étrangers nomment aussi cette bataille : bataille de Mont-Saint-Jean. On y a élevé comme monument commémoratif une pyramide surmontée d'un lion. Les Anglais ont donné le nom de Waterloo à un des plus beaux ponts de Londres.

WATSON (Rob.) historien écossais, né vers 1730 à St-André, m. en 1780, était principal du collège de St-André. On a de lui une Hist. de Philippe II, roi d'Espagne, Édimbourg, 1777, et une Hist. de Philippe III (achevée par Thomson), 1783. Ces deux ouvrages sont écrits avec élégance et clarté, mais suspects de partialité. Ils ont été trad., le 1er par Mirabeau et Durival, 1778, le 2e par Bonnet, 1809.

WATT (James), habile mécanicien, né en 1736 à Greenock en Écosse, m. en 1819, fut d'abord fabricant d'instruments de mathématiques à Glasgow, puis coopéra aux travaux des ports et canaux de l’Écosse et fut nommé conservateur des modèles à l'Université de Glasgow. Il apporta à la machine à vapeur de Newcommen et deBrighton des perfectionnements essentiels (le condenseur, l’emploi exclusif de la vapeur pour faire jouer les pistons, la machine à double effet), et c'est depuis cette époque (1764) que cette machine a pu recevoir ses plus utiles applications. Des envieux lui contestèrent sa découverte; mais, après de longs débats, un arrêt du banc du roi, rendu en 1799, reconnut ses titres. Watt jouit alors d'une renommée européenne et fit une grande fortune. Nommé dès 1785 membre de la Société royale de Londres, il fut élu correspondant (1808), puis associé de l'Institut de France. àrago lui a consacré une Notice biographique.

WATTEAU (Ant.), peintre de genre, né en 1684 à Valenciennes, m. en 1721, peignit longtemps des décors pour l'Opéra (1702), et végéta misérable jusqu'à ce que des protecteurs éclairés, devinant son talent, le mirent à même de concourir à l'Académie : il gagna le prix à l'unanimité, retourna ensuite à Valenciennes pour étudier de nouveau, envoya à l'exposition du Louvre plusieurs tableaux qui le firent admettre à l'Académie, et devint à la mode. Il se rendit en Angleterre en 1720 et mourut à son retour. Les tableaux de Watteau représentent en général des scènes champêtres et riantes; son dessin est correct et facile, son coloris vrai; mais on lui reproche un goût maniéré. Son Œuvre a été publié en 563 planches, qui forment 3 vol.

WATTEVILLE (don Jean de), abbé de Baume, né vers 1613 à Besançon, ville qui dépendait alors de l'Espagne, m. en 1703, fut d'abord militaire, puis chartreux, s'évada de son couvent, se réfugia à Constantinople, y prit le turban, devint pacha, et obtint le gouvernement de plusieurs places en Morée. Voulant rentrer en Europe, il livra à l'Autriche un corps de troupes ottomanes qu'il commandait; il obtint de Rome, sur la recommandation de l'empereur, l'absolution de son apostasie; il fut même pourvu de la riche abbaye de Baume en Franche-Comté (1659), et devint en 1661 doyen du chapitre de Besançon. Chargé de diverses négociations près de la cour de France, il aida Louis XIV à s'assurer la possession de la Franche-Comté, service dont il fut largement payé. — Son frère Charles, baron de Watteville, fut plénipotentiaire d'Espagne aux conférences qui précédèrent le traité des Pyrénées, puis ambassadeur en Angleterre et en Portugal. Pendant qu'il était ambassadeur à Londres, il prit le pas, dans une, cérémonie publique , sur l'ambassadeur de France, le comte d'Estrades : Louis XIV exigea son rappel comme réparation de cette injure.

WATTEWILLER, bg du Ht-Rhin, au pied des Vosges, à 3 kil. N. de Cernay, 1300 h. Eaux minérales. Victoire des Suédois sur les Impériaux (1634).

WATTIGNIES, nom de 2 villages du dép. du Nord, l'un près de Lille, l'autre près de Maubeuge. Jourdan battit les Autrichiens près de ce dernier (1793), et par cette victoire dégagea Maubeuge.

WATTRELOS, bg du dép; du Nord (cant. de Roubaix), à 14 kil. N.E. de Lille; 12 315 hab.(3587 seulement de population agglomérée). Filature de coton.

WATTS (Isaac), ministre non-conformiste, né en 1674 à Southampton, m. en 1748, fut étroitement lié avec l'alderman de Londres Th. Abney, et passa chez lui ses 36 dernières années. On lui doit une Logique (en angl.), ouvrage classique en Angleterre, trad. par E. Jouffroy, 1846, le Perfectionnement de l'entendement (trad. par Superville sous le titre de Culture de l'esprit, 1762), et quelques ouvrages de morale et de piété, entre autres des Hymnes et Chants spirituels, en vers simples et faciles, qu'on fait apprendre aux enfants.

WAT-TYLER, couvreur à Deptford, se mit à la tête de la révolte de 1381, tua un collecteur qui venait chez lui lever la capitation, réunit des masses innombrables, propagea l'insurrection dans les comtés d'Essex, Sussex, Surrey, Kent, marcha sur Londres, qu'il pilla et où il massacra l'archevêque de Cantorbéry et plusieurs hauts dignitaires, s'empara de la Tour sans coup férir, obtint tout ce qu'il voulut, et fut sur le point de tenir entre ses mains le jeune roi Richard II. Ce prince détermina Wat-Tyler à se rendre à une conférence, promettant de nouvelles concessions; mais, comme ce rebelle menaçait le roi, le lord maire le poignarda. Southey a mis ce personnage sur la scène.

WAVRES, bg de Belgique (Brabant mérid.), à 22 kil. S. E. de Bruxelles; 5500 hab. Station. Incendié en partie durant la bataille de Waterloo.

WAZEMMES, gros bourg du dép. du Nord, au S. de Lille, a été en 1858 annexé à cette ville, dont il n'est plus qu'un faubourg.

WEARMOUTH, nom de deux villes d'Angleterre, (Durham), toutes deux sur la Wear, à son embouchure : Bishop-Wearmouth, très-près et à l'O. de Sunderland (14 000 hab.); Monk-Weamouth, en face de la précédente (8000 hab.). Ancien monastère, où résida le vénérable Bède.

WEBER (Ch. Marie de), compositeur, né en 1786 à Eutin (Holstein), m. à Londres en 1826, était fils d’un habile musicien et eut pour maîtres Heuschkel et Michel Haydn. Il écrivit un opéra (la Fille des Bois) à 14 ans, fut de bonne heure à Vienne le rival des Haydn, des Vogler, des Stadler, devint maître de chapelle à Breslau, s’attacha en 1806 au prince Eugène de Wurtemberg, fut chargé de réorganiser et de diriger l’Opéra de Prague (1813), puis s’occupa, sur l’invitation du roi de Saxe, de créer à Dresde un opéra allemand (1816-20), visita successivement Berlin (1822), Paris (1826), et Londres, où il mourut, à peine âgé de 40 ans. Ses chefs-d’œuvre sont : le Freyschütz, donné à Berlin en 1822 (arrangé pour la scène française sous le titre de Robin des Bois, dès 1824), Euryanthe, 1824, Obéron ou le Roi des Elfes, donné à Londres en 1826. Il a laissé nombre de concertos, de cantates, etc. Ce compositeur n’est pas abondant en idées, mais il se distingue par une grande originalité, un vif sentiment des situations romantiques, et par d’habiles combinaisons d’instrumentation. En même temps qu’il se livrait à la composition, Weber cultivait avec quelque succès les arts du dessin : on prétend que c’est lui, et non Senefelder, qui est le véritable inventeur de la lithographie.

WEBSTER, auteur dramatique anglais, contemporain de Shakespeare. Deux de ses pièces, Vittoria Corombona et la Duchesse d’Amalfi, ont été traduites par M. Ernest Lafond (1866, in-18).

WEDGWOOD (Josias), manufacturier anglais, 1730-95, perfectionna la poterie, fonda une fabrique de porcelaines peintes dans le comté de Stafford et obtint des produits supérieurs à ce qui avait été obtenu jusque-là. On lui doit le pyromètre, qui a gardé son nom. Il devint membre de la société royale de Londres.

WEENINX, peintre, élève de Blomaert, né à Amsterdam en 1621, m. en 1660, fut un artiste distingué dans tous les genres. Ses petits tableaux rivalisent avec ceux de Gérard Dow et de Miéris ; ses animaux sont frappants de vérité. Le Louvre a un tableau de lui, les Corsaires repoussés. - Son fils, Jean, né en 1644 à Amsterdam, m. en 1719, traita aussi tous les genres avec bonheur, mais se fit surtout une grande réputation pour les fleurs et les natures mortes. Son dessin est ferme et hardi, sa couleur brillante et harmonieuse. On voit au Louvre 3 tableaux de ce maître.

WEERDT, v. de Belgique (Limbourg), à 20 kil. E. de Ruremonde ; 5400 hab. Belle église, où se trouve le tombeau du comte de Horn. Patrie de Jean de Weerdt. Prise par les Français en 1792.

WEERDT (Sebald de), navigateur hollandais, fit partie d’une expédition de découverte (1598), et laissa son prénom à trois îles du détroit de Magellan (les îles Sebaldines). Nommé vice-amiral en 1602 et chargé du commandement d’une flotte envoyée aux Indes orientales, il périt dès 1603, assassiné dans une grotte de l’île de Ceylan, par ordre du roi du pays. La relation de son Voyage a été traduite du hollandais en latin, dans les Grands voyages de De Bry, et a paru en français dans le Recueil des voyages de la Compagnie des Indes.

WEERDT (Jean de), chef de partisans, né en 1594 à Weerdt, m. en 1652, servit la Bavière, puis l’Autriche dans la guerre de Trente ans, commanda l’armée bavaroise après la mort d’Aldringer, eut part à la victoire de Nordlingue (1634), battit Gassion (1635), dévasta la Picardie (1636), mais se laissa prendre par le duc Bernard de Saxe-Weimar (1638) ; échangé en 1642, il vainquit le général français Rantzau à Tudlingen (1643). Il se retira dans ses terres en Bohême à la paix de Westphalie.

WEGELIN (Jacques), né à St-Gall en 1721, m. à Berlin en 1791, fut d’abord pasteur, puis bibliothécaire et prof. de philosophie à St-Gall, et obtint en 1765 la chaire d’histoire à l’Académie des nobles de Berlin. Il a publié en français les Principales époques de l’Allemagne (1766) ; la Philosophie de l’histoire (1772-79) ; Histoire universelle (1766-80), ouvrages de science profonde, mais diffus et lourds.

WEHLAU, v. de la Prusse propre, au confluent de l’Alle et de la Pregel, à 47 kil. E. de Kœnigsberg ; 3100 h. Fondée en 1636 par les chevaliers Teutoniques. Il y fut conclu en 1657, entre la Pologne et la Prusse, un traité qui sanctionna l’indépendance de la Prusse.

WEHME (la SAINTE-). V. VEHHE.

WEHRAU, bg de Silésie prussienne, sur la Queiss, à 15 kil. N. O. de Bunzlau. Patrie d’A. G. Werner

WEHRGELD (de wehr, guerre, et geld, argent) nom donné par les Germains et les Francs à l’indemnité que le meurtrier était tenu de payer à la famille de sa victime.

WEHRLI (J. J.), instituteur suisse, né en 1790 dans le canton de Thurgovie, mort en 1855. D’abord collaborateur de Fellenberg, il dirigea l’Institut des pauvres à Hofwyll. Il fut mis en 1830 par les autorités thurgoviennes à, la tête d’une école destinée à former des maîtres, et fonda en 1833 une école d’agriculture à Kreutzlingen. Développant simultanément les forces du corps et celles de l’âme, il appliquait ses élèves à, des occupations manuelles qui préparent au travail utile.

WEIL, v. du roy. de Wurtemberg (Neckar), sur la Würm, à 24 kil. S. O. de Stuttgard ; 2000 hab. Jadis ville libre et impériale. Patrie de Keppler.

WEILBOURG, v. et château des États prussiens (Nassau), sur la Lahn, à 50 kil. N. E. de Wiesbaden, 2200 h. ; a donné son nom à une branche de la maison de Nassau, éteinte en 1816.

WEIMAR, capit. du grand-duché de Saxe-Weimar et ch.-l. du cercle de Weimar-Iéna, sur l’Ilm et le chemin de fer de Francfort-sur-le-Mein à Berlin, à 800 kil. N. E. de Paris ; 12 000 hab. Vieux château ; beau palais ducal (avec un parc magnifique) ; belle église, renfermant les tombeaux des ducs et celui de Herder, théâtre, école normale, gymnase, école de peinture et de dessin ; cabinet de tableaux, d’antiques et de médailles ; riche bibliothèque ; institut géographique fondé par Bertuch, société de bienfaisance, société biblique ; etc. Industrie assez médiocre : toiles, papiers peints, livres ; commerce de grains, de laines. - L’empereur Othon II tint une diète à Weimar en 975. Divers incendies ont ravagé cette ville, notamment en 1299, 1424, 1618, 1774 ; elle faillit périr par inondation en 1613. Weimar est renommée par l’appui que ses ducs n’ont cessé de donner aux lettres depuis le dernier siècle, ce qui lui a mérité le nom d’Athènes de l’Allemagne. Gœthe, Schiller, Herder, Wieland, Seckendorf, y ont longtemps séjourné ; Kotzebue y était né.

WEIMAR (duché de SAXE-). V. SAXE-WEIMAR.

WEIMAR (Bernard de SAXE-). V. BERNARD.

WEINSBERG, v. du Wurtemberg (Neckar), sur la Salm, à 5 kil. N. E. d’Heilbronn ; 2000 hab. Anc. château de Burgberg. C’est là que Guelfe III livra à l’emp. Conrad en 1140 le combat où furent employés pour la 1re fois les noms de Guelfes et de Gibelins. On raconte que les femmes, qui avaient, dans le combat, déployé un courage viril, ayant obtenu de Conrad la permission de sortir avec ce qu’elles avaient de plus précieux, emportèrent chacune leur mari.

WEISHAUPT (Adam), chef de la secte des Illuminés, né en 1748 à Ingolstadt en Bavière, étudia chez les Jésuites et obtint en 1772 la chaire de droit canonique à l’Université d’Ingolstadt. Il créa en 1776, sous le nom d’Ordre des Perfectibilistes, une société secrète, qui plus tard devint l’Ordre des Illuminés, et l’organisa sur le plan de celles des Jésuites, prétendant, disait-il, faire servir au bien ce qui jusque-là n’avait fait que du mal. Il admettait, sans distinction, des hommes de toute religion, et exigeait des adeptes une obéissance passive. Il vit bientôt cette association devenir nombreuse et florissante ; mais, ayant voulu étendre son influence jusque sur les affaires publiques, il excita les défiances du gouvernement bavarois, qui, en 1784, interdit l'association et condamna à l'exil ou à la prison tous les affiliés. Il se réfugia à Gotha, dont le duc, un de ses adeptes, le fit conseiller aulique. Il mourut dans cette ville en 1822. On a de Weishaupt : Hist. des persécutions qu'ont éprouvées les Illuminés en Bavière (1181) ; Description de l'ordre des Illuminés (1788); De la vérité et de la perfectibilité morale (1793-97); Pythagore ou l'Art secret de gouverner les peuples (1796).

WEISS, savant allemand plus connu sous le nom latinisé d’Albinus. V. ce nom.

WEISSE (Chrét. Félix), écrivain allemand, né en 1726 à Annaberg en Saxe, m. à Leipsick en 1804, se lia avec les notabilités littéraires de son temps, surtout avec Leasing, se fit d abord connaître par des poésies lyriques et par des traductions de l'anglais et du français, composa des tragédies, des comédies, des opéras comiques, et rédigea la Bibliothèque des Belles lettres, recueil périodique destiné à répandre le goût de la saine littérature; mais il est surtout connu par son Ami des Enfants, publication hebdomadaire qui obtint un grand succès, et qui a servi de modèle à notre Berquin.

WEISSEMBOURG, v. de Bavière (Franconie moyenne) sur la Rézat; 4500 hab. Jadis ville libre et impériale; à la Bavière depuis 1806.

WEISSEMBOURG, v. d'Alsace. V. WISSEMBOURG.

WEISSEMBOURG, (Hongrie). V. STUHL-WEISSEMBOURG.

WEISSEMBOURG-INFÉRIEUR (Comitat de), ou de Carlsbourg, dit aussi comitat d’Albe Inférieur, anc. comitat de la Transylvanie (Pays des Hongrois) entre ceux de Zarand, d'Hunyad et le pays des Saxons au S., le comitat de Kockelbourg à l'E., ceux de Thorenbourg et de Klausenbourg au N., et la Hongrie à l'O.; 115 kil. sur 75; 80 000 hab.; ch. l. Carlsbourg. — Le comitat de WEISSEMBOURG SUPÉRIEUR dit aussi Albe-Supérieur se compose de 7 enclaves éparses dans les pays des Saxons et des Szeklers, et compte env 50 000 hab.; ch. l. Furstenburg.

WEISENFELS, v. des États prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, sur la Saale, à 17 k. S. de Mersebourg; 10 000 bab. Collége, école normale primaire, école de sourds-muets; Anc. château, converti auj. en caserne; église renfermant un cénotaphe de Gustaphe-Adolphe. Velours, soierie, passementerie, orfèvrerie. Anc. résidence d'une branche ducale de Saxe, éteinte en 1746.

WEITRA, bg de l'archiduché d'Autriche (Pays au-dessous de l'Ens), dans le cercle supérieur de Manhartsberg, à 60 k. de Krems; 1800 h. Eaux minérales. Anc. seigneurie, qui appartint aux landgraves de Furstenberg.

WÉLATABES ou WILTSES, peuple slave, habita du VIIe au XIe s. les bords de la Baltique, à l'O. de l'Oder, dans Brandebourg et la Poméranie actuels.

WELCHES, mot corrompu de Gaëls (Gaulois), est le nom primitif des Celtes qui ont formé la population principale de la Gaule et du pays de Galles dans la Grande-Bretagne. On retrouve ce nom : 1° dans le pays de Galles, dont les habitants s'appellent encore auj. Welsh (prononcez Welch); 2° dans une partie des anciens Pays-Bas, situés au N. de la Flandre Française, et qu'on nommait Flandre-Welche : les habitants étaient dits Wallons (synonyme de Welche); 3° dans le Valais et le pays de Vaud en Suisse, dont les habitants parlent un dialecte particulier du roman qu'on nomme le welche. — Le nom de Welche a été employé, surtout par Voltaire, pour désigner des barbares, des hommes illettrés et ignorants.

WELF, duc de Bavière. V. GUELFE.

WELLER (Jacques), savant allemand, né en 1602 a Newkirchen, m. à Dresde en 1664, enseigna la philosophie à Wittemberg, la théologie et les langues orientales à Meissen, et finit par être premier prédicateur de la cour de Dresde. On a de lui des oraisons funèbres et des sermons estimés, mais il est surtout connu par une excellente Grammaire grecque, souvent réimprimée, et qui a été commentée par J. Fréd. Fischer (Leips. 1748).

WELLESLEY (Richard COLLEY, marquis de), comte de Mornington, né en 1760, d'une famille irlandaise originaire de Castille, m. en 1842, était frère aîné de lord Wellington. Gouverneur général des possessions anglaises dans l'Inde en 1797, il combattit à outrance le sultan de Mysore Tippo-Saëb, prit sa capitale Seringapatam, après un siège d'un mois, dans un assaut où périt ce prince, 1799; puis tourna ses armes contre les Mahrattes, conquit en trois mois tout le pays situé entre la Djomna et le Gange, et força à la soumission Sindyah et le radjah de Bérar (1803) : il reçut en récompense le titre de marquis et le droit d'ajouter à ses armoiries l'étendard de Tippo-Saëb; cependant il fut rappelé en 1805, sur une accusation de dilapidation. Ambassadeur en Espagne en 1809, ministre des affaires étrangères en 1810, il combattit sans cesse l'influence française. Lord lieutenant d'Irlande en 1822, puis vice-roi de ce pays (1833), il défendit les catholiques contre les violences des orangistes, et appuya leur émancipation. — Le nom de Wellesley a été donné en son honneur à une province anglaise de la presqu'île de Malacca, située en face de l'île Penang : elle a 364 kil. carrés et compte environ 100 000 hab.

WELLINGTON, v. d'Angleterre (Shrop), sur la Tern, à 20 kil. S. E. de Shrewsbury; 12 000 h. Fer, houille, pierre à chaux, usines, hauts fourneaux, martinets, ustensiles divers. Eaux minérales. — Autre v. d'Angleterre (Somerset), à 65 k. S. O. de Bristol; 5000 hab. Tombeau du chancelier J. Popham. C'est de cette seconde ville que le duc de Wellington tirait son nom : un monument y a été élevé en son honneur.

WELLINGTON (Arthur COLLEY WELLESLEY, duc de), né en 1768 à Duncan-Castle, en Irlande, d'une famille récemment anoblie, m. en 1852, était le 3e fils du vicomte Wellesley. Il reçut les premières notions de l'art de la guerre en France, à l'École militaire d'Angers, entra au service en 1787 comme sous-lieutenant, fut envoyé en 1797 dans l'Inde, dont son frère aîné, lord Wellesley, venait d'être nommé gouverneur, fut, après la prise de Seringapatam, chargé du gouvernement de cette place (1799); dirigea une expédition contre les Mahrattes orientaux et les battit au village d'Assye (Bérar), où il n'avait que 8000 hommes à opposer à 60 000 ennemis (1803); revint en Angleterre en 1805, fut élu député à la Chambre des Communes et nommé 1er secrétaire d'Irlande; commanda une brigade dans l'expédition contre Copenhague (1807), et négocia la capitulation de cette ville; fut envoyé en 1808 en Portugal avec le titre de lieutenant général, défit à Vimeiro le général Junot, qu'il contraignit à signer la convention de Cintra; fut nommé en 1809 commandant en chef de l'armée anglaise en Portugal, força les Français à évacuer ce pays, puis entra en Espagne, livra au roi Joseph et au maréchal Victor, le 27 juillet 1809, la bataille de Talaveyra, qui, bien qu'incertaine, lui valut la pairie et le titre de vicomte de Wellington; fit construire, pour couvrir Lisbonne, les redoutables lignes de Torrès-Védras, qui s'étendaient de la mer au Tage; emporta d'assaut, en 1812, Ciudad-Rodrigo et Badajoz; gagna sur le maréchal Marmont la bataille de Salamanque ou des Arapiles (21 juillet 1812; et entra peu de jours après dans Madrid (12 août), mais se vit contraint, par les savantes manœuvres de Soult, de reculer jusqu'en Portugal; reprit l'offensive en 1813 à la nouvelle de nos désastres en Russie, et fut investi du commandement en chef des armées espagnoles, qu'il réunit à celui des forces anglaises; poursuivit sans relâche nos troupes épuisées, les atteignit à Vittoria, où il remporta une victoire décisive (21 juin 1813), qui lui valut le titre de maréchal et de duc, franchit les Pyrénées et pénétra en France au commencement de 1814, malgré la vigoureuse résistance du maréchal Soult ; obtint l’avantage à Bayonne et à Orthez, mais fut repoussé sous les murs de Toulouse ; quitta l’armée et accourut à Paris à la nouvelle de l’occupation de la capitale par les alliés, représenta l’Angleterre au Congrès de Vienne, et s’y montra l’un des plus modérés parmi les vainqueurs ; fut, au retour de Napoléon, en 1815, nommé par les souverains alliés généralissime des armées européennes coalisées, et livra le 18 juin 1815, avec Blücher, la bataille de Waterloo, que l’Empereur ne perdit que par l’effet de la défection et d’un fatal concours de circonstances (V. BOURMONT et GROUCHY). Il fut, après la fin de la guerre, chargé du commandement en chef de l’armée d’occupation ; en même temps, il recevait de son gouvernement et des souverains alliés des récompenses et des honneurs de toute espèce. Il assista en qualité de plénipotentiaire aux Congrès d’Aix-la-Chapelle et de Vérone ; fut, en 1828, appelé à faire partie du ministère tory formé par sir Robert Peel, et y occupa le poste de premier lord de la Trésorerie ; quitta le pouvoir après la révolution de 1830, s’opposa de toutes ses forces à la réforme parlementaire ; revint aux affaires en 1834 et en 1841, mais ne fit plus guère que prêter à Robert Peel l’appui de son nom. Le duc de Wellington avait un corps et une volonté de fer, ce qui le fit surnommer par ses compatriotes Iron duke (duc de fer). Comme homme de guerre, il se signala moins par l’élan et le génie que par le sang-froid, la prudence, la discipline, la persévérance ; ses lenteurs le faisaient comparer à Fabius Cunctator (le temporiseur). Napoléon a dit de lui : « La fortune a plus fait pour lui qu’il n’a fait pour elle. » Lui-même il avait inscrit sur son blason cette devise : Virtutis fortuna comes. Comme homme politique, Wellington, type de l’aristocratie anglaise, se signala constamment par son antipathie pour les idées libérales et par sa résistance aux innovations. Le recueil de ses dépêches a été publié à Londres en 1838 ; il en a été fait un choix en français, Paris, 1840. Le duc a laissé une Correspondance précieuse pour l’histoire. Sa Vie a été écrite par Maxwell, Wright, Alexandre, et par Brialmont, Bruxelles, 1857 : ce dernier écrit n’est guère qu’une apologie.

WELLS, v. d’Angleterre, un des ch.-l. du comté de Somerset, à 24 kil. S. de Bristol et à 30 kil. S. O. de Bath ; 7000 hab. Évêché, annexé dans le XVIIIe s. à celui de Bath ; cathédrale gothique, avec un superbe portail ; maison épiscopale (semblable à un château fort). Dentelle, bas de laine, soie, papeterie.

WELLS (W. Ch.), médecin et physicien, né en 1753, à Charlestown aux États-Unis (Caroline du Sud), d’une famille écossaise, m. en 1817, servit d’abord dans l’armée hollandaise comme chirurgien, puis vint à Londres en 1788 et y fut reçu membre de la Société Royale. On lui doit un Traité sur la Rosée ; il y donna de ce phénomène l’explication qui est admise aujourd’hui.

WELS, Ovilabis, v. de l’Autriche propre, ch.-l. du cercle de Haussruck, sur le Traun, à 27 k. S. O. de Linz ; 3800 hab. Indiennes, cotonnades, poudre à tirer, martinet à cuivre.

WENCESLAS. V. VENCESLAS.

WENDELIN (Godefroy), astronome belge, 1580-1660, voyagea en France et en Italie, se fit recevoir avocat au parlement de Paris, puis retourna dans son pays, entra dans l’Église et devint doyen du chapitre de Rothnac. Il était en correspondance avec Gassendi, Peiresc, Mersenne, Petau, Naudé, etc. Il confirma la loi de Kepler relative aux satellites de Jupiter, et détermina la parallaxe du soleil. On a de lui : Loxia, seu de Obliquitate solis diatriba, Anvers, 1626 ; Aries, seu Aurei velleris encomium, 1628, poème ; Arcanorum cælestium lampas, 1643.

WENDES, grande division de la race slave, dont on reconnaît le nom dans ceux de Venèdes, Venètes, Hénètes, Antes, Vindiles, Vandales, ainsi que dans Vindobona, et que l’on trouve épars dans diverses régions de l’anc. Germanie, depuis la Baltique jusqu’aux Alpes Carniques et Illyriennes, particulièrement dans la Poméranie, le Brandebourg, la Silésie, la Saxe, la Styrie. la Vénétie et l’Illyrie. Au commencement du VIe s., on trouve les Wendes proprement dits établis surtout dans la Bohême et la Lusace ; vers 568, en Pannonie, où ils sont soumis par les Lombards, puis par les Avares (5S1). Ils se révoltent contre ces derniers au commencement du VIIe s., et, pour résister à leurs attaques, se reconnaissent tributaires des Francs (744). Depuis cette époque, leur nom disparaît peu à peu. On rattache à ce peuple un grand nombre de peuplades, dont les principales sont : les Wélatabes ou Wiltses, les Polabes, les Wagres, les Obotrites, les Havelles. L’idiome usuel en Styrie, en Carinthie, en Carniole et en Croatie est encore aujourd’hui le wende.

WENDIQUE (Cercle), une des divisions du grand-duché de Mecklembourg-Schwerin, a pour ch.-l. Gustrow. V. MECKLEMBOURG.

WENDROCK, pseudonyme. V. NICOLE.

WENER (lac), lac de Suède. V. VENER.

WENTWORTH, V. Strafford, Roscommon, Rockingham.

WENTZEL (C. Fréd.), chimiste de Dresde, 1740-93, était fils d’un relieur. Il devint chirurgien dans la marine hollandaise, puis directeur des mines de Freyberg en Saxe (1780). On estime ses Leçons sur l’affinité, Dresde, 1777 ; il y expose la loi de la double décomposition des sels et la loi des équivalents chimiques, loi qui a conservé son nom.

WEN-WANG, tige de la dynastie chinoise des Tchéou, né vers 1231 av. J.-C. Il avait obtenu de l’emp. Ti-Yle le commandement de toutes les troupes de l’empire, mais sa puissance inspira des craintes au successeur de ce prince, qui le tint trois ans captif. Rendu à la liberté, il se retira dans le Tchéou, son domaine héréditaire, qu’il agrandit considérablement et où il mourut vers 1127, après 50 ans de règne, laissant ses États à son fils Fa (ou Wou-wang), qui ne tarda pas à s’emparer du trône impérial. Wen-wang avait rédigé des commentaires sur les Koua ou lignes brisées de Fo-hi, qui forment, avec les explications de Confucius, le texte de l’Y-king, le 1er des livres sacrés des Chinois.

WEPPES, petit pays de l’anc. Flandre française, auj. dans le dép. du Nord (arr. de Lille), renfermait La Bassée et Ennetières-en-Weppes.

WERDEN, v. du Hanovre. V. VERDEN.

WERF (Van der). V. VAN DER WERF.

WERNER (Jos.), peintre, né a Berne en 1637, m. en 1710, réussit dans la peinture à l’huile et à fresque, mais excella surtout dans la miniature. Il fut employé par Louis XIV et par divers princes d’Allemagne. Il s’était lié à Paris avec le poëte Quinault, et peignit pour lui les Muses sur le Parnasse, la Mort de Didon, Artémise, miniatures. Parmi ses tableaux, on cite Adam et Ève dans le paradis terrestre et l’Union de la Justice et de la Prudence, à, Berne.

WERNER (Abraham Gottlob), minéralogiste, né en 1750 à Wehrau en Silésie, m. en 1817, étudia dans l’école des mines de Freyberg, fut adjoint à la chaire de minéralogie et inspecteur du cabinet des mines de cette ville (1775), se classa de bonne heure par ses écrits et ses leçons à la tête des minéralogistes de son temps, ne voulut jamais, malgré les offres brillantes qui lui furent faites, entrer au service de princes étrangers, et mourut à Dresde. Il était associé de l’Institut. Il a rendu à la minéralogie des services analogues à ceux que la botanique doit à Linné. Ses principaux ouvrages sont : Traité des caractères des minéraux, 1774 ; Nouvelle théorie des filons, 1791 ; Classification et description des montagnes, 1787. Werner classait surtout les minéraux par leurs caractères extérieurs ; il donnait trop peu aux caractères chimiques et cristallographiques. En géologie, il cherchait dans l'action de l'eau la cause de toute formation nouvelle ; à ce titre, il est le père de l'hypothèse neptunienne. Cuvier a prononcé son Éloge à l'Institut.

WERNER (Zacharie), poète, né en 1768 à Kœnigsberg, m. en 1823, mena longtemps une vie fort dissipée. Il fut employé successivement dans les bureaux de l'administration à Varsovie et à Berlin, se fit franc-maçon et mystique, vint à Paris en 1811, puis se rendit à Rome où il abjura le Protestantisme, reçut les ordres sacrés à Vienne, et prêcha dans cette ville avec un succès sans égal. On a de lui des tragédies : la Croix sur les bords de la mer Baltique, Martin Luther, Attila, Le 24 février (traduites dans les Chefs-d'œuvre des Théâtres étrangers), beaucoup de Poésies, et des Confessions (1801), où il donna carrière à son mysticisme.

WERNIGERODE, v. murée des États prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, à 19 kil. S. O. de Halberstadt ; 5500 hab. Anc. ch.-l. du comté de Stolberg-Wernigerode.

WERNSDORF, famille de Saxe, qui a produit plusieurs savants distingués. Le plus connu est J. Christ. Wernsdorf, à qui on doit une excellente édition des Poetæ latini minores, Helmstædt, 1779, 5 v. in-8, reproduite dans les Classiques latins de Lemaire.

WEROWITZ (Comitat de), anc. comitat de Hongrie (Slavonie civile), entre ceux de Schimeg, Baranya, Bacs, Syrmie, Brod, Posega et la Croatie : 150 kil. sur 60; 20 000 hab.; ch.-l. Eszek. Détaché de la Hongrie en 1849, il forme depuis 1853 le comitat d'Eszek, dans la prov. de Croatie-et-Slavonie.

WERRA (la), riv. d'Allemagne, naît au mont Blessberg, dans le Thuringerwald, au N. E. d'Hildburghausen, arrose le duché de Saxe-Meiningen, l'électorat de Hesse, la province de Gœttingue, s'unit près de Münden à la Fulde pour former le Weser; cours, 200 kil. Elle reçoit l'Ulster par sa r. g.

WERT. V. WEERDT.

WERTHEIM, v. murée du grand-duché de Bade, au confluent de la Tauber et du Mein, à 130 kil. N. E. de Carlsruhe ; 4000 hab. Anc. capit. de la principauté de Lœwenstein ; vieux château.

WERTINGEN, vge de Bavière (Souabe), à 40 kil. N. N. O. d'Augsbourg; 1600 hab. Lannes et Murat y battirent les Autrichiens le 8 oct. 1805.

WESEL. v. forte des États prussiens (Prov. Rhénane), au confluent de la Lippe et du Rhin, à 40 k. S. E. de Clèves; 15 000 hab. Port franc. Lainages, tapis, cuirs. Prise par les Français en 1672.

WESER (le), Visurgis, fleuve d'Allemagne, dans la partie N. O. de ce pays, se forme près de Münden de la réunion de la Fulde et de la Werra, arrose Hameln, Minden et Brême, reçoit l'Aller et la Wûmme à droite, la Delme et l'Hunt à gauche et tombe dans la mer du Nord, après un cours de 380 kil. Il s'ensable chaque jour. — De 1810 à 1814, sous Napoléon I, il y eut un dép. français des Bouches-du-Weser, formé de l'Oldenbourg, de la ville de Brême et d'une partie du Hanovre ; ch.-l. Brême.

WESLEY (John), enthousiaste anglais, fondateur de la secte des Méthodistes, né en 1703 à Epworth (Lincoln), m. en 1791, avait pour frère un ministre non-conformiste, Ch. Wesley (auteur d'un poëme sur la bataille de Blenheim et de poésies sacrées). Il reçut les ordres (1725), et se nourrit de lectures ascétiques, prit ensuite avec son frère la direction de quinze jeunes gens d'Oxford avec lesquels il élabora un nouveau système religieux, et les soumit ainsi que lui, à partir de 1729, à un genre de vie réglé dans lequel chaque heure avait son emploi : cette manière de vivre les fit appeler par dérision Méthodistes, dénomination dont ils se firent honneur et qu'ils gardèrent. Wesley passa avec quelques missionnaires eu Amérique pour y faire des prosélytes, et, de retour en Angleterre (1738), organisa définitivement les assemblées ou chapelles de la secte : il avait pris pour modèles les congrégations moraves. On a de lui des Sermons et quelques écrits dont les principaux sont: Médecine primitive, trad. en franç. par Bruysset, 1772; Nature, objets et règlements des sociétés méthodistes (1798), etc. Ses Œuvres complètes forment 32 vol. in-8, Londres, 1774 et ann. suiv. R. Southey a donné sa Vie. V. MÉTHODISTES et WHITEFIELD.

WESSELING (P.), philologue, né en 1692 à Steinfurt (Westphalie), mort en 1764, professa l'histoire et l'éloquence à Deventer, Franeker, Utrecht, dirigea les écoles de Middelbourg, devint recteur de l'Université d'Utrecht et bibliothécaire de cette ville. On lui doit un recueil des anciens Itinéraires romains, avec notes, Amst., 1735; De origine pontificiæ dominationis, 1723; des éditions estimées d’Hérodote, de Diodore de Sicile, et des Observationes diversæ (Amst., 1727), où il rectifie et explique de nombreux textes d'auteurs grecs et latins.

WESSEX (Royaume de), c-à-d. Saxe de l'Ouest, un des 7 États de l'Heptarchie anglo-Saxonne, fondé en 516 par Cerdic, comprenait à peu près les comtés de Berks, Wilts, Hamp et Dorset, et avait pour capit. Winchester. Les rois du Wessex finirent par réunir toutes les possessions anglo-saxonnes ; la dernier fut Egbert, qui prit le titre de roi d'Angleterre.

WEST (Benjamin), peintre américain, né en 1738 à Springfield (Pensylvanie), mort en 1820, passa trois ans en Italie (1760-63) dans la société de Mengs et autres artistes renommés, puis s'établit à Londres où il se plaça à la tête des peintres anglais, fut nommé en 1772 peintre du roi, succéda à Reynolds comme président de l'Académie de peinture, sculpture et architecture, et fut associé étranger de l'Institut de France. Ses chefs-d'œuvre sont : la Mort de Socrate, Oreste et Pylade, Agrippine débarquant avec les cendres de Germanicus, Régulus retournant à Carthage, la mort du général Wolf, Jésus guérissant les malades dans le temple, Lazare, le Christ présenté au peuple par Pilate. Il se distingue par l'entente de la composition, la pureté du dessin. J. Galt a publié la Vie et les études de B. West (en angl.), 1817.

WESTERAS. V. VÆSTERAS.

WESTER BOTTEN, GOTHLAND. V. BOTNIE, GOTHIE.

WESTERMANN (Joseph), général français, né en 1764 à Molsheim (Alsace), était greffier à Haguenau en 1790 et embrassa avec ardeur la cause de la Révolution. Il vint à Paris, se lia avec Danton, coopéra au 10 août (1792), fut nommé adjudant général et envoyé auprès de Dumouriez dans l'Argonne, l'aida dans ses négociations avec le duc de Brunswick, le suivit en Belgique et fut compris dans l'arrêt lancé contre ce général, mais se justifia; fut envoyé en Vendée comme général de brigade et pénétra dans l'intérieur du pays; il se laissa surprendre par les Vendéens à Châtillon, mais les battit à Beaupréau, Laval, Granville, Baugé, eut grande part à l'affaire du Mans et acheva d'écraser les vaincus à Savenay. Il n'en fut pas moins proscrit avec Danton et guillotiné le 5 avril 1794.

WESTERWALD, chaîne de montagnes de l'Allemagne, entre le Lann, la Sieg, le Rhin, commence en Westphalie, traverse l'ancien duché de Nassau et se termine en face de Coblentz.

WEST-FIORD, grand golfe ouvert de l'Atlantique, entre la Norwége et les îies Loffoden : 160 k. sur 100.

WEST-LOTHIAN. V. LINLITHGOW.

WESTMINSTER (c-à-d. le monastère ou l'abbaye de l'Ouest), un des quartiers de Londres, à l'O. de la Cité, sur la r. dr. de la Tamise, formait jadis une ville particulière. On y compte env. 300 000 hab. Westminster est célèbre par son antique et vaste abbaye, bâtie sous Henri III et Édouard I, sépulture des souverains ainsi que des grands hommes de l'Angleterre; elle est encore auj. un titre d'évêché. Près de l'abbaye est le Parlement; les deux chambres y ont chacune leur salle particulière. Ce quartier est aussi le séjour de la cour, de l'aristocratie, des hauts fonctionnaires et des gens riches. Quoique réuni à Londres, Westminster a conservé ses propres magistrats, qui sont indépendants du lord-maire, fit envoie deux membres au Parlement. Elle a une École célèbre.

WESTMORELAND, comté d'Angleterre, entre ceux de Durham et de Cumberland au N., d'York, à l'E., de Lancastre au S. et à l'O., touche à la mer d'Irlande au S. O. ; 64 kil. du N. au S. sur 40; 60 000 h.; ch.-l, Appleby. Lacs célèbres, climat humide. Pâturages, plombagine (dont on fait les crayons renommés); grès, ardoise, porphyre, houille.

WESTPHALIE, contrée de l'Allemagne, à l'O., entre le Weser et le Rhin, ainsi nommée des Westphales, la plus occidentale des trois grandes tribus de la Saxe primitive, a souvent changé d'étendue, ainsi que de forme de gouvernement : ainsi elle a été successivement un duché, un cercle de l'empire d'Allemagne, un des royaumes de la Confédération du Rhin, enfin une province des États prussiens, et a tour à tour appartenu aux ducs de Saxe, aux archevêques de Cologne, à la France et à la Prusse. C'est en Westphalie, surtout dans la partie qui dépendait des archevêques-électeurs de Cologne, que furent en vigueur les tribunaux secrets connus sous le nom de Ste-Vehme; c'est aussi dans ce pays que furent signés les fameux traités dits de Westphalie.

WESTPHALIE (Duché de), nom donné: 1° dans les temps très-anciens à la partie occidentale de la Saxe, entre l'Elbe et le Weser; 2° à une province détachée du duché de Saxe et donnée en 1180 (lors du bannissement de Henri le Lion) à l'archevêque de Cologne par Frédéric Barberousse. Ce duché, à l'E. du comté de la Marck et à l'O. de la principauté de Waldek, avait Arensberg pour principale ville. Il fut donné en 1802 à la Hesse-Darmstadt.

WESTPHALIE (Cercle de). Il avait pour bornes la mer du Nord, les Provinces-Unies et les cercles de Bourgogne, de Basse-Saxe, Ht-Rhin et Bas-Rhin. Il comprenait l'anc. Westphalie à peu près entière et quelques parties de la Lotharingie septentr., de l'Ostphalie et de la Thuringe. Les principaux États du cercle étaient les évêchés de Munster, Paderborn, Liége, Osnabrück, les principautés de Minden, de Meurs, de Verden, de Nassau-Siegen et Nassau-Dillenbourg, le duché de Berg, les comtés de Ravensberg, de Hoya, de Pyrmont, d'Oldenbourg et Delmenhorst, de Schaumbourg, de la Lippe, de Bentheim, de Diepholz, les abbayes de Corvey, de Stablo, les trois villes impériales de Cologne, Aix-la-Chapelle et Dortmund. Ce cercle cessa d'exister en 1806, à la dissolution de l'empire d'Allemagne.

WESTPHALIE (Royaume de), un des quatre roy. de l'anc. Confédération du Rhin, avait pour bornes au N. les duchés de Mecklembourg, à l'E. les royaumes de Prusse et de Saxe, avec les duchés de Saxe et d'Anhalt, au S. les grands-duchés de Francfort et de Hesse-Cassel, à l'O. ce dernier, plus le grand-duché de Berg et les dép. N. E. de l'empire français; capit., Cassel. 11 n'avait de l'ancien cercle de Westphalie que l'évêché de Paderborn, Horn, Bielefeld et quelques autres districts; mais il y joignait partie des cercles du Ht-Rhin et de Basse-Saxe. Il comprenait ainsi en tout le sud du Hanovre (le reste était à l'empire français), le duché de Brunswick, la Hesse-Cassel, les principautés de Magdebourg et de Verden. Ses principales villes, outre Cassel, étaient Paderborn, Marbourg, Heiligenstadt, Gœttingue, Halberstadt, Bernbourg, Hanovre, Brunswick, Magdebourg, Celle, Verden, Saltzwedel. Le royaume de Westphalie fut formé par Napoléon en 1807, dans le but d'offrir au reste de l'Allemagne le modèle d'un État constitué d'après les principes essentiels de la Révolution française; il n'eut qu'un roi, Jérôme, frère de Napoléon. Les Prussiens l'occupèrent après la bat. de Leipsick (1813); en 1814, ses débris retournèrent à leurs souverains primitifs (Hanovre, Prusse, Brunswick, Hesse-Cassel, etc.)

WESTPHALIE (Province de), prov. des États prussiens (Prusse rhénane), a pour bornes au N. le roy. de Hanovre, au N. O. celui de Hollande, à l'O. la province rhénane, au S. le duché de Nassau, la principauté de Waldeck, les deux Hesse, à l'E. la Hesse électorale, le roy. de Hanovre, le duché de Brunswick: 200 kil. sur 200; 1 570 000 hab.; ch.-l., Münster. Elle se divise en 3 régences : Münster, Minden, Arensberg. Elle comprend les anciens évêchés de Munster, Minden, Paderborn, la principauté (jadis abbaye) de Corvey, les comtés de la Marck, Berg, Ravensberg, Tecklembourg, le haut comté de Linange, etc. L'Ems, le Weser, la Lippe, la Ruhr l'arrosent. Jambons renommés, toiles les plus belles de l'Allemagne, tissus de coton, cuirs, tabac, martinets, tréfilerie, papier, verre, etc. La Prusse possédait dès 1613 une partie de ce pays. La guerre de 1806 et 1807 (suivie de la paix de Tilsit) la lui fit perdre; mais en 1814 elle se la fit rendre avec usure.

WESTPHALIE (Paix publique de), règlement fait en 1371 par l'emp. Charles IV, de concert avec divers États de l'Allemagne, dans le but de maintenir la paix, soit entre eux, soit dans le sein de chaque État. On y reconnut les tribunaux vehmiques.

WESTPHALIE (Traité de), nom collectif de deux traités signés en Westphalie, l'un à Osnabrück le 6 août 1648, l'autre à Münster le 8 sept, de la même année et publiés tous deux le 24 oct. suivant. Ces traités mirent fin à la guerre de Trente ans. Le traité de Münster était conclu entre l'empereur et la France; celui d'Osnabrück entre l'empereur et la Suède. Les 2 puissances victorieuses (la France et la Suède) se garantissaient mutuellement leurs acquisitions, et garantissaient à leurs alliés en Empire d'importantes concessions. On doit distinguer 3 sortes de clauses dans le traité de Westphalie :

I. Satisfactions territoriales ou autres.

Les principales étaient : 1° pour la France, confirmation de la possession de la Hte et de la Basse-Alsace, du Sundgau, de Brisach et de Haguenau; reconnaissance de la conquête des Trois-Évêchés; — 2° pour la Suède, possession de la Poméranie citérieure avec Stettin et l'île de Wollin, plus l'expectative de toute la Poméranie et de l'évêché de Camin, Rugen et Wismar; admission aux diètes de l'Empire pour ses possessions en Allemagne; — 3° au Brandebourg, l'archevêché de Magdebourg et les évêchés de Minden, Camin, Halberstadt, sécularisés; 4° au Mecklembourg, les évêchés de Schwérin et de Ratzebourg, etc.; — 5° à l'électeur palatin, restitution de tous ses domaines, moins le Ht-Palatinat, laissé à la Bavière ; — 6° reconnaissance de l'indépendance de la Suisse et de celle des Provinces-Unies.

II. Dispositions religieuses.

1° Confirmation des paix de Passau et d'Augsbourg (1555) ; 2° extension aux Calvinistes des avantages que ces deux actes avaient accordés aux Luthériens; 3° suspension de la juridiction ecclésiastique, tant d'État catholique à État protestant qu'entre deux États protestants; 4° sur les 50 membres de la Chambre impériale, 24 seront protestants ; 6 protestants entreront toujours au Conseil aulique.

III. Dispositions constitutionnelles.

1° Tout état immédiat d'empire a chez lui la supériorité territoriale ; 2° la supériorité territoriale s'étend sur l'ecclésiastique comme sur le civil et le temporel; 3° tout État immédiat a séance et suffrage à la diète; nulle loi ou interprétation de loi, nulle déclaration de guerre d'empire, nulle paix ou alliance d'empire, nulle taxe, levée, construction de forts, etc., ne peut avoir lieu sans le consentement des co-États réunis en diète; 4° les villes impériales jouissent des mêmes privilèges.

Le traité de Westphalie a été la base de l'organisation de l'Allemagne jusqu'à la suppression du corps germanique en 1806. J. G. von Meyern en a publié les actes : Acta pavis Westphaliæ, Gœttingue, 1734, 4 vol. in-fol. Woltmann en a donné l’Histoire, Leipzig, 1808. WEST-POINT, v. des États-Unis (New-York), à 80 kil. N. de New-York. École militaire analogue à notre École polytechnique, et fondée en 1802. West-Point fut fortifiée dans la guerre de l'indépendance.

WEST-RIDING, div. du comté d'York. V. YORK.

WETSTEIN, famille de Bâle, a produit, aux XVIe et XVIIe s., plusieurs savants distingués. Jean Rodolphe (1614-84) et son fils Jean Rodolphe II (1647-1711), enseignèrent le grec et la théologie à Bâle; le 1er fut appelé aux premières charges de son pays et représenta la Suisse aux conférences de Westphalie (1648); le 2e publia quelques traités inédits d'Origène; — J. Henri, frère de J. Rodolphe II, 1649-1726, s'établit à Amsterdam, et y fonda une imprimerie célèbre, d'où sortirent un grand nombre de bons ouvrages, qu'il accompagnait lui-même de savantes notices; — Jean Jacques, neveu des préc., 1693-1754, prof. de théologie réformée à Bâle, fit d'immenses recherches dans les principales bibliothèques de l'Europe afin d'établir le texte du Nouveau Testament : n'ayant pu obtenir de publier à Bâle le résultat de son travail, il se retira en Hollande et y donna, en 1751 et 1752, une édition du Nouveau Testament, en 2 vol. in-fol., avec une riche collection de variantes; — Ch. Ant., fils de J. Henri (1743-97), enseigna la littérature grecque à Leyde, et traduisit en vers latins Hésiode, Théocrite, Coluthus (1774).

WETTER, lac de Suède. V. VETTER.

WETTÉRAVIE, en allem. Wetterau, anc. prov. d'Allemagne, dans le cercle du Bas-Rhin, auj. répartie entre la Hesse, le Nassau, la cité de Francfort et les pays environnants, est ainsi nommée de la Wetter (affluent de la Nidda), qui l'arrose. Elle comprenait le Lahngau inférieur, les 2 Rheingau, le Meingau, Usingen, Wiesbaden, le comté de Kœnigstein, les 2 comtés de Katzenellnbogen, Epstein, Wetzlar, Francfort-sur-le-Mein, Hanau, Mayence.

WETTERHORN, mont. de Suisse (Berne), dans les Alpes Bernoises, au N. du Schreckhorn ; 3916m.

WETTIN, v. murée des États prussiens (Saxe), dans la régence de Mersebourg, sur la Saale, à 35 kil. N. O. de Mersebourg; 3000 h. Elle a donné son nom à la maison qui règne tant sur le royaume que sur les divers duchés de Saxe. V. MISNIE et SAXE.

WETZLAR, v. murée des États prussiens (Prov. Rhénane), ch.-l. de cercle, à 80 kil. E. N. E. de Coblentz; 5500 h. Jadis ville impériale. Elle fut depuis 1688 le siége de la Chambre impériale, qui jugeait des causes entre États d'empire. De 1803 à 1814, elle appartint à l'électeur archichancelier de l'empire germanique (Ch. Théod. Dalberg). Le congrès de Vienne la donna à la Prusse.

WEXFORD, v. et port d'Irlande (Leinster), ch.-l. du comté de Wexford, sur le canal St-Georges, à l'embouchure de la Slaney, à 97 kil. S. de Dublin; 12 000 h. Le port est obstrué par une barre. Bains de mer fréquentés. — Wexford passe pour la plus anc. ville d'Irlande; elle a été bâtie par les Danois. Elle était jadis très-forte; on voit encore quelques traces de ses murailles. Les Anglais s'en rendirent maîtres en 1170; Cromwell l'assiégea et la prit en 1649. Cette ville était autrefois le siège de la grande commanderie des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem dans les îles Britanniques. – Le comté, entre ceux de Wicklow au N., de Kilkenny et de Carlow à l'O., le canal St-Georges au S. et à l'E., a 90 kil. du N. E. au S. O. sur 32 kil. en moyenne, et 210 000 h., presque tous catholiques. Beaux Pâturages, pêcheries.

WEXIOE, v. de Suède (Gothie), ch.-l. du gouv de Kronoberg, à 400 kil. S. O. de Stockholm; 1200 h. Évêché luthérien; bibliothèque. Papier, usines à fer.

WEYMOUTH, v. d'Angleterre (Dorset), sur la Manche, à l'emb. de la Wey, à 16 kil. S. de Dorchester ; 3000 h. Un pont la réunit à Melcombe-Regis. Bains de mer. Marguerite d'Anjou débarqua à Weymouth avec son fils Édouard en 1471, lorsqu'elle venait rétablir sur le trône Henri VI, son mari.

WHAMPOA, port de Chine, dans une île du Pé-kiang, à 3 kil. au-dessous de Canton. C'est là que s'arrêtaient jadis les navires européens. Il y fut signé en 1844 un traité de commerce avec la France.

WHARTON (Thomas, marquis de), homme d'État, né vers 1640, fils de lord Phil. Wharton (parlementaire zélé sous Charles I), fut constamment dans l'opposition sous Charles II et Jacques II, provoqua l'adresse qui invitait le prince d'Orange à prendre les rênes de l'État, devint sous ce prince contrôleur du palais et membre du conseil privé, perdit ses places à l'avènement d'Anne, puis rentra en grâce, fut nommé vice-roi d'Irlande en 1708, quitta ce poste en 1710, mais reçut en 1714 les titres de lord du sceau privé, de marquis de Wharton et Malmesbury. Il mourut l'année suivante. — Son fils, Phil. Wharton (1699-1731) ne se fit remarquer que par sa versatilité, s'attacha alternativement au Prétendant, qui le fit duc de Northumberland, et à Georges I, qui le nomma duc de Wharton. Il a laissé divers écrits et des poésies assez remarquables.

WHIGS, nom donné en Angleterre, à ceux qui se portent comme les défenseurs des libertés publiques : il est opposé à celui de Tories. Ce nom qu'on donnait par mépris en Écosse aux charretiers, et qui parait venir du cri par lequel ils stimulent leurs chevaux (whiggam), fut, à partir de 1680, appliqué aux rebelles écossais qui, sous Charles II, marchèrent contre Édimbourg. Les Royalistes l'étendirent dans la suite à tous les ennemis des Stuarts. La révolution de 1688 fut en grande partie l'ouvrage des Whigs : ils soutinrent de même la maison de Hanovre contre les Jacobites. Les Whigs, qui forment le parti libéral, et les Tories, partisans de la résistance, ont, depuis le règne de George II, donné alternativement des ministres à l'Angleterre, mais les Whigs ont moins souvent été au pouvoir.

WHISTON (W.), théologien et mathématicien, né en 1667 à Norton (Leicester), mort en 1747, fut chapelain de l'évêque de Norwich, puis recteur ou curé dans le comté de Suffolk, succéda à Newton dans la chaire de mathématiques de l'Université de Cambridge, fut destitué pour ses idées hétérodoxes sur la Trinité, s'érigea dès lors en prophète, s'entoura de douze disciples, avec lesquels il prétendait rétablir l'Église primitive, et écrivit une foule d'ouvrages de controverse, dans lesquels il attaquait surtout la Trinité, et propageait l'Arianisme. Il entra à l'âge de 80 ans dans une congrégation d'Anabaptistes. Ses ouvrages les plus célèbres sont une Nouvelle théorie de la terre (1696), qui, bien que louée par Locke et Newton, excita de vives discussions comme entachée d'hérésie ; la Chronologie de l'Ancien Testament et l'Harmonie des quatre évangiles, 1702; le Christianisme primitif rétabli (1711), où il prêche ouvertement l'Arianisme. On lui doit aussi une édition d’Euclide, une traduction estimée de l'historien Josèphe, des Mémoires sur Samuel Clarke et des Mém. sur sa propre vie, 1749-50.

WHITAKER (John), savant anglais, né à Manchester en 1735, mort en 1808, entra dans l'Église anglicane et obtint divers bénéfices. Il se livra à de savantes recherches et publia : Hist. de de Manchester, 1771 ; Hist. des Bretons, 1772-75; Apologie de Marie Stuart, 1787; Origine de l'Arianisme, 1791; le Passage d'Annibal à travers les Alpes, 1794.

WHITE-BOYS (c.-à-d. Garçons blancs), nom donné à des coalitions de paysans qui se formèrent en Irlande en 1761, vient de ce que les membres de l'association portaient, dans leurs expéditions nocturnes, un sarrau blanc par-dessus leurs vêtements. Les White-Boys se montrèrent d'abord dans le Munster et se propagèrent dans l'Ulster : ils réclamaient l'abolition des corvées et la suppression des pâtures qui, en rendant la culture inutile, leur enlevaient tout moyen d'existence. L'insurrection dura plus de trois ans et les insurgés obtinrent en partie satisfaction.

WHITBY, v. et port d'Angleterre (York), sur la mer du Nord, à l’embouch. de l’Esk, à 65 kil. N. E. d’York ; 11 000 hab. Deux bons ports, deux môles. Bassins à sec, chantiers de construction. Aux env., houille, mines d’alun. Cette ville doit son origine à une célèbre abbaye qui date du VIIe s.

WHITEFIELD (George), un des chefs de la secte des Méthodistes, né à Glocester en 1714, mort en 1770, était membre d’un des collèges d’Oxford. Il s’attacha en 1735 à John Wesley et le suivit en Amérique, y fit six autres voyages comme missionnaire, mais se sépara de lui en 1741, et fonda une nouvelle congrégation. Il différait de Wesley en ce qu’il était calviniste rigide, enseignant la prédestination absolue et la réprobation particulière, tandis que Wesley professait les doctrines mitigées des Arminiens. Il mourut à Newbury (près de Boston). On a de lui des Lettres, Sermons, Traités, etc., 1771, qui ont été réunis en 6 vol. in-8, avec l’Hist. de sa Vie.

WHITEHALL, château royal de Londres, fut la résidence des rois depuis Henri VIII jusqu’à Guillaume III. Charles Ier fut exécuté devant ce palais.

WHITEHAVEN, v. et port d’Angleterre (Cumberland), sur la mer d’Irlande, à 55 kil. S. O. de Carliste ; 15 000 hab. Beau port, six môles ; beau théâtre ; chantiers de construction ; toile à voile, corderies. Paquebots pour Dublin. Aux env., vastes houillères (les plus profondes connues). Whitehaven n’était encore qu’un hameau en 1678. Ce port fut surpris en 1778 par le corsaire américain P. Jones.

WHYDDAH. V. OUIDDAH.

WIASMA, v. de Russie. V. VIAZMA.

WIBOURG, v. de Danemark. V. VIBORG.

WICAR (J. B. Joseph), peintre français, né à Lille en 1762, m. en 1834, était fils d’un ouvrier charpentier. Il se fit de bonne heure remarquer par son goût pour le dessin, fut envoyé à Paris avec une pension par sa ville natale, y eut pour maître David, qui l’emmena à Rome en 1785, et dont il resta le fidèle disciple, fut nommé par le Directoire membre de la commission chargée de choisir en Italie les chefs-d’œuvre destinés à nos musées, se fixa en Italie et mourut à Rome. C’est lui qui forma pour le grand-duc de Toscane la magnifique collection de la galerie de Florence et du palais Pitti, dont il donna la description en 1789. Il forma aussi pour son propre compte une précieuse collection des cartons de Raphaël et de Michel-Ange, qu’il légua à la ville de Lille où elle forme le Musée Wicar.

WICHERLEY (W.), auteur comique anglais, né en 1640 à Clive dans le comté de Shrop, m. en 1715, était fils d’un riche propriétaire attaché au parti des Stuarts. Il acheva ses études en France, où il prit goût au théâtre de Molière, et où il se fit catholique, retourna à l’Anglicanisme sous Charles II, à la cour duquel il vécut, fut par son esprit et sa galanterie l’émule des Rochester et des Buckingham, obtint la protection de la duchesse de Cleveland, maîtresse du roi, et fut pourvu de places lucratives ; mais, ayant déplu à sa protectrice en se mariant sans son aveu, il perdit la faveur du roi, fut mis en prison par ses créanciers et ne redevint libre qu’au bout de 7 ans, sous Jacques II, qui paya ses dettes et lui fit une pension de 200 livres sterling. On a de lui quatre comédies fort spirituelles, mais où la licence est quelquefois portée jusqu’au cynisme : l’Amour dans un bois, ou le parc de St-James, qui lui avait valu la protection de la duchesse de Cleveland ; le Gentilhomme maître à danser ; l’Homme au franc procédé, imitation du Misanthrope de Molière ; la Femme de province (1683) : il y reproduit en l’outrant l’Agnès de Molière. On a aussi de lui 2 recueils de poésies 11704 et 1726), qui furent révisés par Pope.

WICK, v. et port d’Écosse, ch.-l. du comté de Caithness, sur la mer du Nord, à l’embouch. de la Wick, à 350 kil. N. d’Édimbourg ; 11 000 h. Deux ports et deux faubourgs : Louisburgt et Pulteney Town. Wick est en Écosse le centre de la pêche aux harengs. Paquebots pour Leith, Aberdeen, Kirkwall et Lerwick.

WICKLOW, v. d’Irlande (Leister), ch.-l du comté de Wicklow, sur la mer d’Irlande, à l’embouch. du Vartrey, à 40 kil. S. E. de Dublin ; 3000 hab. Un roc fortifié la domine et la défend. - Le comté, entre ceux de Dublin.au N., de Wexford au S., de Kildare et de Cartow à l’O., la mer d’Irlande à l’E., a 65 kil. sur 53 et 130 000 hab.

WICKSBURG. V. VICKSBURG.

WICLEF ou WICKLIF (Jean de), hérésiarque anglais, né vers 1324 à Wicklif (York), m. en 1387, fut élu en 1365 principal du collége de Cantorbéry, fondé à Oxford par Islip, archevêque de Cantorbéry, mais fut dépossédé de cet emploi par Langham, successeur d’Islip. Il en appela à Rome ; mais le pape Urbain V prononça contre lui. Wiclef exaspéré attaqua dès lors la puissance papale au spirituel et au temporel, et traita le pape d’Antéchrist : il niait la transsubstantiation, la nécessité de la confession pour qui a la contrition, la damnation des enfants morts sans baptême, l’efficacité des indulgences, la primauté du siége de Rome, la hiérarchie, le droit des clercs et des moines aux biens temporels et à la juridiction, etc. Édouard III, dont il avait, défendu les prétentions contre le souverain pontife (1366), l’avait pourvu du riche bénéfice de Lutterworth (dans le comté de Leicester) ; en outre, l’Université, qu’il avait soutenue contre les moines, était pour lui. Néanmoins, Grégoire XI ordonna à l’archevêque de Cantorbéry et à évêque de Londres de l’arrêter. Cité devant un concile tenu à Lambeth, il réussit, par la protection du duc de Lancastre, à éviter une condamnation : les évêques, intimidés, se contentèrent de lui imposer silence ; mais il n’en continua pas moins à dogmatiser. Un 2e concile, tenu à Londres en 1382, condamna dix de ses propositions comme hérétiques et le força à quitter Oxford. Il se retira à Lutterworh, où il fut frappé d’apoplexie. On cite parmi ses ouvrages, un Traité de la vérité des Saintes Écritures (en anglais), le Trialogue entre la Vérité, le Mensonge et la Prudence, et une traduction anglaise de la Bible, qui n’a été imprimée en entier qu’en 1551. Wiclef suscita Jean Huss et prépara Luther : aussi l’a-t-on surnommé l’Étoile du matin de la Réforme. R. Vaughan a écrit sa Vie, Londres, 1831..

WICQUEFORT (Abraham de), diplomate, né à Amsterdam en 1598, m. en 1682, entra au service de l’électeur de Brandebourg, et fut chargé de le représenter en France, en 1626. Soupçonné en 1658 d’avoir abusé de sa position près de la cour de France pour faire aux États-Généraux de Hollande des révélations indiscrètes, il fut enfermé un an à la Bastille. Dès qu’il fut libre il passa en Hollande (1659), fut nommé par le grand pensionnaire Jean de Witt historiographe des États, et fut en même temps choisi par le duc de Brunswick pour son résident à La Haye. Chargé par la Hollande de traduire quelques papiers importants, il fut encore accusé de les avoir communiqués à l’ambassadeur anglais et condamné à un emprisonnement perpétuel (1675). Il s’évada de sa prison après quatre ans de détention et s’enfuit à Zell où il finit ses jours. On a de Wicquefort des Mémoires touchant les ambassadeurs, Cologne, 1676-79, l’Ambassadeur et ses fonctions, 1681, ouvrages qui lui firent une grande réputation, et une Hist. des Provinces-Unies.

WIDDIN, Vendemis, Viminiacum, v. fortifiée de Turquie (Bulgarie), ch.-l. d’eyalet, sur le Danube, à 695 k. N. O. de Constantinople ; 35 000 hab. Château fort et ouvrages détachés. Archevêque grec. Grand commerce (sel gemme, grains, vins). Cette ville, qui, au XVe s., appartenait aux Hongrois, fut vainement attaquée par les Turcs en 1443 et 1595 ; elle leur fut cédée par la Hongrie en 1690. - L’eyalet de W., le plus occid. de ceux qui ont été formés de la Bulgarie, contient les livahs de Nicopoli et de Tirnova. Passwan-Oglou s’y rendit indépendant en 1798.

WIDMER (Samuel), neveu d’Oberkampf, né en 1767 en Suisse (Argovie), assista son oncle dans la fabrication des toiles peintes, inventa la machine à graver les cylindres en cuivre destinés à l'impression des toiles, découvrit le vert solide, d'une seule application, et importa d'Angleterre la machine à ouvrer le coton. Ses facultés s'étant égarées, il se donna la mort, en 1821.

WIED, anc. comté de l'Allemagne, sur la r. dr. du Rhin, est partagé en Wied-Runkel et Neu-Wied. V. NEU-WIED.

WIELAND (Christophe Martin), célèbre écrivain allemand, né en 1733 à Holzheim près de Biberach (Wurtemberg.), m. en 1813, alla à Tubingue pour étudier le droit, mais s'y occupa presque exclusivement de littérature, passa deux ans à Zurich dans l'intimité de Bodmer, puis fut précepteur particulier à Zurich et à Berne, remplit la chaire de philosophie et de belles-lettres à l'Université d'Erfurt (1769-72), et finit par se fixer à Weimar. Il y dirigea l'éducation des princes de Saxe-Weimar, et s'y lia avec toutes les notabilités littéraires de l'époque, notamment avec Gœthe, qui prit sur lui un grand ascendant. On a nommé Wieland le Voltaire de l'Allemagne : il peut mériter ce titre par le nombre et la variété de ses écrits; on y trouve beaucoup de grâce, de finesse, d'élégance; il conte à merveille, et ne manque même pas d'une certaine originalité ; mais ce n'est pas un écrivain de premier ordre. Ses OEuvres ont été publiées à Leipsick en 42 vol. in-8, 1794-1801, et en 51 vol., 1824-27. Elles consistent en poëmes, romans et nouvelles, pièces de théâtre, morceaux de critique, mélanges philosophiques, traductions: nous citerons: 1° plusieurs poëmes : la Nature des choses ou le Monde plus parfait (6 chants), Obéron (14 chants), Musarion (3 chants), le Nouvel Amadis (18 chants); — 2° des romans philosophiques : Don Sylvio, l'Histoire des Abdéritains, Glycérion, les Trois Calenders, Agathon, Aristippe, Pérégrin Protée; — 3° des pièces de théâtre : Jeanne Grey, tragédie; Clémentine de Porretta, drame; le Choix d'Hercule, Alceste, Rosemonde, opéras; — 4° la traduction complète des OEuvres dramatiques de Shakespeare, diverses traductions d'Aristophane , de Lucien, d'Horace (celle-ci surtout est fort estimée). La plupart de ses ouvrages ont été trad. en français, notamment Obéron, par Aug. Jullien. Gruber a écrit sa Vie, Leipsick, 1827.

WIELICZKA, v. de Galicie (Bochnia), à 16 kil. S. E. de Cracovie; 3400 hab. Célèbres mines de sel, exploitées depuis 600 ans, elles produisent par an de 8 à 900 000 quintaux de sel.

WIENERWALD (c-à-d. Forêt de Vienne), Cetius mons, chaîne de montagnes boisées de l'archiduché d'Autriche (Pays au-dessous de l'Ens), fait partie du Kahlengebirge et donne son nom à deux cercles, le Wienerwald supérieur, ch.-l. St-Pœlten, et le Wienerwald inférieur, ch.-l. Traiskirchen.

WIESBADEN, Mattiacæ aquæ calidæ, capit. de l'ancien duché de Nassau, au pied du Taunus, à 9 kil. N. O de Mayence ; 15 000 hab. Évêché luthérien. Deux châteaux, palais ducal, bibliothèque; école Frédéric (pour la peinture, l'architecture et les mathématiques); imprimeries ; fabriques de chocolat, cire à cacheter, maroquin, meubles. Antiquités nombreuses. Eaux thermales très-fréquentées. Environs pittoresques.

WIESELBOURG, v. de Hongrie, dans le comitat de son nom, à 33 kil. S. de Presbourg; 4000 hab. Drap, teintureries, salpêtre. — Le comitat, dans le cercle au delà du Danube, entre ceux de Presbourg à l'E., d'Œdenbourg à l'O., de Raab au S., et l'Autriche au N. O., a 48 kil. sur 53 et 36 000 hab. ; ch.-l., Ungarisch-Altenbourg.

WIESLOCH, bg du grand-duché de Bade (B.-Rhin); 3000 hab. Mine de calamine; source minérale.

WIGAN, v. d'Angleterre (Lancastre), à 26 kil. N. O. de Manchester; 26 000 hab. École de sciences appliquées; exploitation de la houille, fabriques.

WIGHT (île de), Vectis insula, île d'Angleterre, dans la Manche, appartient au comté de Southampton, dont elle n'est séparée que par un étroit canal. De forme quadrangulaire, elle a env. 35 k. sur 20 et 35 000 hab. ; ch.-l., Newport. Climat salubre et doux; sol fertile, belles prairies, céréales ; nombreux bétail. — Cette île fut prise en 1377 par une flotte française et castillane.

WIGNEROD. V. AIGUILLON,

WIGTOWN, v. et port d’Écosse, ch.-l. du comté de Wigtown, à 160 kil. S. O. d’Édimbourg ; 2000 h. Port à l'embouchure du Bladnoch. Ville importante sous Robert Bruce. — Le comté, entre ceux d'Ayl au N., de Kirkudbright à l'E., s'étend le long de la mer d'Irlande; il a 60 kil. sur 22, et 40 000 hab.

WILBERFORCE (W.), philanthrope, né à Hullen 1759, m. en 1833, se lia dans sa jeunesse avec W. Pitt, entra à la Chambre des Communes en 1784, fit en 1787 sa première motion en faveur de l'abolition de la traite des noirs, et ne cessa de poursuivre l'adoption de cette mesure, qu'il fit enfin triompher après une longue lutte. Wilberforce était soutenu dans ses efforts par ses sentiments religieux; il avait, en outre, une éloquence persuasive et entraînante qui lui assura toujours une grande influence dans le Parlement. Il fut enterré à Westminster. Wilberforce a laissé un grand nombre de lettres, de discours et de brochures; on distingue dans le nombre : Discours sur l’abolition de la Traite, 1789; Apologie du dimanche, 1797; Coup d'œil sur les systèmes religieux professés en opposition avec le véritable christianisme, souvent réimprimé et traduit par Frossard, 1818. — Son fils, Isaac W., 1809-1857, entra dans l'Église anglicane, fut professeur à Oxford, puis archidiacre d'York, se convertit au Catholicisme en 1834 et publia, dans un livre sur l'Autorité de l'Église, les motifs de sa conversion.

WILDBAD, v. du Wurtemberg (Forêt-Noire), sur l'Enz, à 15 kil. S. de Neuenbourg ; 1800 hab. Eaux minérales renommées, recommandées contre la paralysie et les maladies nerveuses.

WILFRID (S.), moine anglo-saxon, né vers 634, m. en 709, bâtit les deux couvents de Staniford et de Ripon, fut évêque d'York en Northumberland, et eut part aux négociations qui remirent Dagobert II sur le trône d'Austrasie. Ayant fait naufrage sur les côtes de Frise, en 677, il fit dans le pays de nombreuses conversions qui lui ont mérité le nom d'Apôtre des Frisons. On le fête le 12 oct.

WILHELMINE, reine de Prusse. V. LOUISE-AUGUSTE.

WILHEM (Guill. BOCQUILLON, dit), fondateur des écoles populaires de chant en France, né à Paris en 1781, m. en 1842, fit dès 1820 entrer l'enseignement du chant dans les écoles mutuelles, simplifia les méthodes, et établit en 1833 les réunions de l’Orphéon, dans lesquels divers groupes, instruits séparément, se rassemblaient pour chanter en chœur, sans accompagnement instrumental.

WILIA (la), riv. de Russie, naît dans le palatinat de Minsk, passe à Vilna et se jette dans le Niémen, par la r. dr., à Kovno, après un cours de 630 kil.

WILKES (John), pamphlétaire, né en 1727 à Londres, m. en 1797, entra à la Chambre des Communes en 1757, se jeta dans l'opposition et créa le journal dit North-Briton, où il censurait hardiment les actes du pouvoir, fut par suite traduit devant la cour des plaids-communs, mais se fit acquitter. Poursuivi derechef pour un poëme intitulé Essai sur la femme, il passa en France (1764); mais en 1768 il put rentrer en Angleterre à la faveur d'un changement de ministère et se fit élire par le comté de Middlesex; il fut, bien qu'inviolable comme député, condamné en 1769 pour deux libelles à 22 mois de prison, se vit trois fois repoussé comme indigne par la Chambre, et fut trois fois réélu, sans pouvoir se faire admettre par ses collègues ; par compensation, il fut élu alderman du principal quartier de Londres, puis (1772) shérif pour Londres et le Middlesex, et enfin lord-maire (1774). En 1775, il entra à la Chambre sans opposition ; en 1788, il fit casser par la Chambre même la résolution par laquelle son élection avait été annulée. On a de lui une Histoire de l'Angleterre depuis la Révolution (de 1688), Londres, 1768, des Lettres et des Discours, qui ont été réunis en 1769.

WILKIE (David), peintre de genre, fils d'un ministre anglican, né en 1785 à Cultes (Fife), mort en 1841, se forma à Édimbourg, puis vint se fixer à Londres, exposa en 1806 les Politiques de village, qui commencèrent sa réputation, fut admis en 1811 à l'Académie royale, visita de 1826 à 1829 l'Italie et l'Espagne, composa dans ce dernier pays plusieurs tableaux d'après la manière de Vélasquez, et fut en 1834 nommé peintre du roi. Ses ouvrages représentent pour la plupart des scènes familières, tantôt grotesques, tantôt pathétiques : on cite l'Ouverture du testament, le Joueur de violon aveugle, les Petits garçons cherchant des rats, le Jeune Messager.

WILKINS (John), prélat anglais, né en 1614 à Fawsley (Northampton), m. en 1672, président du collège de Wadham, à Oxford, prit parti, dans la guerre civile, pour les Parlementaires, épousa une sœur de Cromwell, fut fait principal du collège de la Trinité à Cambridge (1659, perdit sa place à la Restauration, mais s'acquit la protection de Buckingham, et obtint une cure à Londres, puis l'évêché de Chester. Il est un des fondateurs de la Société Royale de Londres. Wilkins a laissé des Sermons, Londres, 1682, des ouvrages philosophiques et mathématiques (recueillis en 3 vol. in-8, 1708); on y remarque la Magie mathématique, ou Merveilles qu'on peut opérer par la géométrie, 1648, et un célèbre Essai sur la langue philosophique, avec un Dictionnaire, 1688, in-fol., ouvrage où il proposait une langue universelle à l'usage des savants.

WILKINS (Ch.), orientaliste, né en 1750 à Hartford, m. à Londres en 1836. Envoyé au Bengale comme employé civil de la Compagnie des Indes, il fut un des premiers à étudier le sanscrit : il traduisit en anglais le Baghavad-Gita (1785), l’Hitopadesa, recueil d'apologues de Vichnou-Sarma (1786), et donna une Grammaire (1808) et des Racines sanscrites (1815), et un Dictionn. persan, arabe et anglais (1829).

WILLAUMEZ (J. B. Philibert), vice-amiral, né en 1761 à Belle-Ile-en-mer, m. en 1845, était fils d'un chef de gardes-côtes. Il débuta comme mousse, se fit de bonne heure remarquer par son habileté et son courage, et devint 1er pilote. Laissé jusqu'en 1789 dans les rangs inférieurs, parce qu'il n'était pas noble, il obtint depuis un rapide avancement, eut part à toutes les expéditions importantes de la République et de l'Empire, se signala pendant l'expédition de St-Domingue en battant avec une frégate un vaisseau de ligne anglais (1803), fut à son retour créé contre-amiral; commanda une escadre de l'armée navale de Brest, et exécuta en 1806 et 1807 des courses hardies contre les Anglais, auxquels il fit éprouver de fortes pertes. Négligé sous la Restauration, il fut fait vice-amiral après 1830 et pair de France en 1837. Willaumez passait pour le meilleur marin praticien de son temps. On lui doit un bon Dictionnaire de marine, 1820, in-8.

WILLE (Jean George), graveur, né en 1715 à Kœnigsberg en Hesse, m. en 1807, vint dès l'âge de 19 ans se fixer à Paris, s'y fit bientôt une réputation européenne par sa manière brillante et variée et par l'art avec lequel il obtenait des effets sans teintes forcées, fut admis en 1761 à l'Académie et forma nombre d'élèves distingués, entre autres Bervic. Parmi ses œuvres on remarque les Musiciens ambulants, le Concert de famille, le Maréchal de Saxe. Il a laissé des Mém., publ. par Duplessis en 1857.

WILLEMAIN D'ABANCOURT (F. J.), homme de lettres, né à Paris en 1745, m. en 1803, a laissé des romans, entre autres Maria ou l'Enfant de l'infortune, des Fables, des pièces de théâtre et des poésies diverses, fort médiocres pour la plupart,

WILLEMIN (Xavier), graveur et antiquaire, né à Nancy en 1763, m. en 1833, vint jeune à Paris, entra dans l'atelier de Lagrenée, montra de bonne heure un goût très-vif pour les antiquités et fut nommé en 1821 membre de la Société des Antiquaires. Il a publié plusieurs grands ouvrages qui se distinguent par l'exactitude et l'étendue des recherches autant que par la beauté de la gravure : Choix de costumes civils et militaires des peuples de l'antiquité, d'après les monuments antiques, avec un texte, Paris, 1798-1802, 2 vol. gr. in-fol.; Monuments français inédits, pour servir à l'histoire des arts, des costumes civils et militaires, avec texte historique et descriptif par A. Pottier, 1806-39, 3 vol. petit in-fol; Monuments de l'antiquité et du moyen âge de la France et de l'Italie, 1825 (inachevé); Collection des plus beaux ouvrages de l'antiquité, statues, bustes, groupes..., choisis parmi les monuments des Étrusques, des Grecs, etc., 2 vol. in-4o.

WILLEMSTADT, ch.-l. de l'île de Curaçao, sur la côte S. O., sur la baie de Sta-Anna; 8000 hab.

WILLIAMS (John), prélat et magistrat anglais, né en 1582 à Aberconway, m, en 1650, fut chapelain de Jacques I, doyen de Salisbury et de Westminster, devint en 1621 garde des sceaux en remplacement de Franç. Bacon et en même temps évêque de Lincoln. Il perdit les sceaux sous Charles I par les intrigues de Buckingham, prit dès lors place dans l'opposition et appuya la Pétition des droits; fut condamné en 1636 par la Chambre étoilée à une amende de 10 000 liv. sterl. ainsi qu'à la prison comme coupable de paroles irrespectueuses envers le roi, et ne sortit de prison qu'en 1640. Néanmoins il se rallia au roi lorsqu'éclata la guerre civile et prit parti pour lui contre le Long-Parlement. Il fut élevé à l'archevêché d'York en 1641.

WILLIAMS (David), né en 1738 à Cardigan, m. en 1816, se fit un nom à Londres parmi les Dissenters par des prédications hardies, professa le pur déisme, créa à Chelsea une école où il donnait une éducation nationale et toute pratique, et où affluèrent les élèves bien qu'il prît fort cher, abandonna cet établissement en 1775 à la mort de sa femme, publia en 1782 des Lettres sur la Liberté politique qui eurent du succès et qui furent trad. en français par Brissot, reçut de l'Assemblée législative la titre de citoyen français et vint en France où il se lia avec les Girondins, mais s'empressa de repasser la Manche après la condamnation de Louis XVI. Il établit sous les auspices du prince de Galles le Fonds littéraire pour venir au secours des gens de lettres nécessiteux et en fut le président. Outre ses Lettres sur la Liberté, on a de lui un Traité d'Éducation, publié dès 1774, où il adopte les idées de J. J. Rousseau; des Lettres sur l'Éducation; des Leçons sur l'Éducation.

WILLIAMSBURG, v. des États-Unis (Virginie), à 80 kil. E. S. E. de Richmond; 2000 hab. Collège William-et-Mary, fondé en 1692. — Cette ville, fondée en 1682, était, avant l'indépendance, le siége du gouvernement anglais: elle fut la capit. de la Virginie jusqu'en 1779. — Autre v. des États-Unis, dans Long-Island, en face de New-York et presque contiguë au faubourg de Brooklyn; env. 50 000 h. Quinze églises de cultes différents; nombreuses manufactures.

WILLIBROD (S.), apôtre des Frisons, né en 658 dans la Northumberland, m. en 736, fut élevé dans le monastère de Ripon, récemment fondé par Wilfrid, vint avec onze autres moines dans la Frise pour convertir les habitants de ce pays, et fut fait évêque d'Utrecht par le pape Sergius en 695. Alcuin a écrit sa Vie. On le fête le 7 nov.

WILLOUGHBY (Franç.), naturaliste anglais, condisciple et ami de Ray, et membre de la Société royale de Londres, né en 1635, m. en 1676, visita en observateur la France, l'Espagne, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, etc. Il a laissé une Ornithologie (en latin), Londres, 1676, et une Histoire des poissons (en latin), Oxford, 1686. WILMOT (J.). V. ROCHESTER.

WILNA. V. VILNA.

WILSON (Richard), paysagiste, né en 1714 dans le comté de Montgomery, m. en 1782, se forma presque seul, voyagea en Italie, débuta très-heureusement à l'exposition de Londres, et entra à l'Académie de cette ville dès sa création. Son coloris est vif et naturel, sa touche facile et spirituelle. Ses compatriotes l'ont nommé le Claude Lorrain de l'Angleterre, quoiqu'il soit loin de cet artiste. On remarque surtout sa Vue de Rome prise de la villa Madama.

WILSON (Horace HAYMAN), orientaliste, 1785-1860, fut d'abord médecin au service de la Compagnie des Indes. Il fit à Calcutta une étude profonde du sanscrit, fut nommé secrétaire de la Société asiatique de cette ville, publia en 1813 une traduction en vers d'un poème de Kalidasa, le Megha-Duta, donna en 1819 un Dictionnaire sanscrit, fit paraître à Bénarès en 1820 son Théâtre hindou (1826-27), fut nommé en 1832 professeur de sanscrit à Oxford et y publia plusieurs traductions d'ouvrages indiens,notamment d'une partie du Rig-Veda (1850), ainsi que de savants écrits originaux : une Grammaire sanscrite et une Histoire de l'Inde anglaise de 1805 à 1835 (Londres, 1846). Il était associé de l'Institut.

WILTON, v. d'Angleterre (Wilts), au confluent de la Wily et de la Madder, à 6 kil. N. O. de Salisbury; 8000 hab. Anc. évêché. Jadis tapis et draps renommés. Aux environs est Wilton-House, magnifique château des comtes de Pembroke. Wilton fut la capit. des West-Saxons et la résidence du prince breton Carvilius. Cette ville eut au Xe s. un évêché qui fut transféré depuis à Old-Sarum. Robert, comte de Glocester, défit près de là Étienne de Blois.

WILTS (Comté de) ou WILTSHIRE, comté mérid. de l'Angleterre, a pour bornes ceux de Glocester au N., de Somerset à l'O., de Southampton et de Dorset au S., de Berks à l'E. : 70 kil. du S. au N. sur 54; 60 000 hab.; ch.-l., Salisbury. Nombreux canaux. Grains, légumes, fourrages, pommes de terre ; jambons, beurre et fromages renommés. Grande industrie: draps, lainages, cotonnades, gants, toile, coutellerie, etc. Antiquités druidiques.

WILTS-ET-BERKS (Canal de), canal qui part d'Abingdon, et joint le canal de Kennet-et-Avon, mettant la Tamise en communication avec le canal St-George.

WILTSES, peuple wende. V. WÉLATABES.

WIMILLE, bg du Pas-de-Calais, sur le Vimeux, à 5 kil. N. de Boulogne; 1900 hab. Minerai de fer. C'est là que tombèrent les aéronautes Pilastre De Rozier et Romain (1785).

WIMPFEN, v. du grand-duché de Hesse-Darmstadt, enclavée dans le Wurtemberg, sur le Neckar, à 10 kil. N. d'Heilbronn; 2400 hab. Mine de sel. Anc. ville libre impériale. Tilly défit à Wimpfen le margrave de Bade en 1622.

WIMPFEN (Félix de), général, né en 1745 dans la principauté de Deux-Ponts, m. en 1814, entra au service de la France, devint maréchal de camp en 1783, fut député aux États généraux en 1789 par la noblesse de Caen, commanda en 1792 la place de Thionville et repoussa l'offre d'un million qu'on lui fit pour qu'il rendît la place. Mis ensuite à la tête de l'armée des côtes de Cherbourg, il se prononça pour les Girondins et organisa après leur chute l'insurrection fédéraliste de la Normandie, mais il fut vaincu près de Vernon. Il réussit à se cacher pendant le règne de la Terreur et reprit son rang dans l'armée après le 18 brumaire.

WINCHELSEA, v. d'Angleterre (Sussex), l'un des Cinq-Ports, sur la Manche, à 3 kil. S. O. de Rye et a 15 k. N. E. d'Hastings ; 700 h. Jadis très-importante, elle fut détruite en 1287 par une inondation de la mer. Elle donne le titre de comte à la famille Finch.

WINCHESTER, Venta Belgarum, v. d'Angleterre (Southampton), sur l'Itchin et le chemin de fer du S. O., à 20 kil. N. N. E. de Southampton et à 100 k. O. S. O. de Londres; 11 000 h. Évêché anglican. Belle cathédrale, palais épiscopal; anc. couvent de Bénédictins, avec une célèbre école catholique. — Importante au temps des anciens Bretons sous le nom de Caer Gwent, Winchester a été pendant l'Heptarchie la capitale du royaume saxon de Wessex; elle devint celle de toute l'Angleterre sous Egbert; elle perdit ce rang au commencement du XIe s. Patrie de l'évêque Lowth.

WINCKELMANN (Jean Joachim), célèbre antiquaire, né en 1717 a Steindal (Brandebourg), m. en 1768, était fils d'un cordonnier et dut son éducation à la bienfaisance du directeur du collège de sa ville natale, qui avait remarqué son ardeur pour l'étude. Après avoir été précepteur dans plusieurs maisons, puis directeur d'école à Seehausen, il devint bibliothécaire du comte de Bunau à Nœtheniz, près de Dresde; mais, entraîné par un goût décidé pour les arts, il se rendit à Rome en 1756, après avoir embrassé le Catholicisme, y visita avec enthousiasme les monuments et les antiquités, passa de là à Naples, à Florence, entra en 1758 au service du cardinal Albani comme bibliothécaire et inspecteur de sa riche collection d'antiques, fut nommé en 1763 président des antiquités à Rome, puis bibliothécaire du Vatican, refusa les offres de diverses cours de l'Allemagne qui tentaient de l'attirer, mais alla cependant faire une tournée dans cette contrée, séjourna un peu à Vienne, puis reprit la route de l'Italie; il était à Trieste quand il périt assassiné par un misérable qui avait gagné sa confiance en feignant un grand amour pour les arts. Winckelmann a beaucoup écrit. Son principal titre à la célébrité est son Histoire de l'art chez les Anciens, en allemand, Dresde, 1764 (trad. en franç. par Huber, 1781, et par Jansen, 1798-1803), ouvrage non moins remarquable par l'enthousiasme et la sûreté de goût du connaisseur que par la science de l'érudit. On a de lui en outre des Remarques sur l'histoire de l'art ; des Réflexions sur l'imitation des ouvrages grecs dans la peinture et la sculpture ; un traité sur le Sentiment du beau dans les ouvrages de l'art ; une Lettre sur les antiquités d'Herculanum, le tout en allemand, et un recueil italien, Monumenti antichi inediti, Rome, 1767 (trad. en franç. par Fantin-Desodoards, Paris, 1819). Ses OEuvres complètes ont été rassemblées à Leipsick en 1820, 8 vol. in-8. Les ouvrages de Winckelmann ont exercé une influence immense sur les progrès de l'art et de l'esthétique au XVIIIe s. Son Éloge a été prononcé par Heyne (1778), et sa Vie écrite par Huber et par Gurlitt.

WINCKELRIED (Arnold de), paysan du canton d'Unterwald, se dévoua, à la bataille de Sempach, en offrant sa poitrine aux piques de la ligne autrichienne, et en les entraînant contre terre à l'instant où elles le perçaient; de là un vide dans les rangs : les Suisses s'y jetèrent et vainquirent, 1386.

WINDISCHGRÆTZ (Alfred, prince de), général autrichien, né à Bruxelles en 1787, m. en 1862, commandait à Prague en 1848 : ayant refusé d'armer la garde nationale, il vit éclater le 12 juin une insurrection terrible, mais il parvint à la comprimer et fut en récompense nommé feld-maréchal et généralissime. Il marcha sur Vienne, qui était au pouvoir des révolutionnaires, et prit la ville après quatre jours de combats. Envoyé bientôt après contre les Hongrois, il occupa Presbourg, Raab, Pesth; mais, ayant par ses lenteurs laissé le temps aux insurgés de se concerter, il perdit le fruit de ses premiers avantages et fut rappelé. Il publia en 1851 la Campagne de l'hiver de 1848-49.

WINDSOR, v. d'Angleterre (Berks), résidence ordinaire de la cour, sur la r. dr. de la Tamise, a 35 k. O. de Londres; 8000 hab. Superbe château royal gothique, situé sur une hauteur (avec murailles et fossés), fondé par Guillaume le Conquérant et augmenté par Édouard III et ses successeurs; belle terrasse de 575m de long, chapelle royale, chapelle St-George où sont reçus les chevaliers de la Jarretière, tour ronde d’où la vue embrasse 12 comtés ; forêt de 100 kil. de tour. À 3 kil. S. E. de Windsor se trouve Old-Windsor, où les rois saxons ont résidé.

WINIPEG, lac de l’Amérique anglaise, au N. O. du lac Supérieur, par 50° 30’-54° lat. N. et 98°-101° 30’ long. O., a 500 kil. sur 100, et communique par la Severn avec la baie d’Hudson. Belles cataractes.

WINSLOW (Jacq. Bénigne), anatomiste danois, né en 1669 à Odensée, m. en 1760, était neveu de Sténon. Il vint s’établir en France en 1698, fut converti par Bossuet, s’attacha au savant Duverney, et devint professeur d’anatomie au Jardin du Roi, interprète de la Bibliothèque royale, membre de l’Académie des sciences (1707). On a de lui : Exposition anatomique de la structure du corps humain, Paris, 1732, ouvrage estimé, et une Dissertation sur l’incertitude des signes de la mort, 1742.

WINTER (Guill. de), amiral hollandais, né en 1750, au Texel, m. en 1812, avait été obligé de s’expatrier en 1787 pour avoir pris part à une manifestation contre le stathouder. Il rentra dans son pays avec les Français en 1795, contribua à l’établissement de la République batave, et reçut le commandement de l’armée navale du Texel ; il fut, après une vigoureuse résistance, battu et pris en 1797 devant Camperduyn (Campredon) par l’amiral anglais Duncan ; il n’en conserva pas moins la confiance de ses concitoyens, qui le chargèrent encore d’importantes expéditions. Louis Bonaparte, devenu roi de Hollande, le nomma maréchal du royaume et commandant en chef des armées de terre et de mer.

WINTERTHUR, v. de Suisse (Zurich), sur l’Eulach, à 19 kil. N. E. de Zurich ; 5500 hab. Collège, bibliothèque, cabinet de médailles et d’antiquités. Cotonnades, mousselines, horlogerie, produits chimiques. Anc. ville libre et impériale ; elle appartient au canton de Zurich depuis 1467. — Près de là, au N. E., est Ober-Winterthur (2000 hab.), l’ancienne Vitodurum des Romains.

WINTZENHEIM, v. d’Alsace-Lorraine, à 6 kil. de Colmar ; 4116 hab. Filature de coton.

WIPPER, nom de plusieurs riv. d’Allemagne, entre autres : 1o un affluent du Rhin, qui naît en Westphalie, entre dans la prov. de Clèves-et-Berg, arrose Elberfeld et Barmen et s’unit au Rhin à 10 K. N. de Cologne, après un cours de 100 kil. ; — 2o un affluent de la Saale, qui naît dans l’Eichsfeld (Saxe prussienne), arrose la principauté d’Anhalt-Bernbourg, et se joint à la Saale un peu au-dessus de Bernbourg ; cours, 90 kil.

WISBY, v. forte de Suède, dans l’île Gothland, sur la côte O., à 170 k. S. E. de Stockholm ; 4500 h. Évêché luthérien, gymnase. Toiles, tabac, ouvrages en marbre. — Longtemps ville hanséatique, elle a donné son nom à un code maritime célèbre, qui, avec le Droit lubeckois, réglait au moyen âge le commerce de la Baltique.

WISCONSIN, un des États-Unis de l’Amérique du N., borné au N. par le lac Supérieur, à l’E. par le lac Michigan, au S. par l’Illinois, à l’O. par l’Iowa et le Minnesota ; 120000 kil. car. ; 800 000 hab. ; ch.-l., Madisson. Il est arrosé par le Mississipi et par le Wisconsin, affluent de ce fleuve, et sillonné par de nombreux chemins de fer. Sol fertile en blé, orge, riz, canne à sucre. Mines de plomb et de cuivre. — Le Wisconsin remplace l’anc. District Huron ; il fut organisé en Territoire en 1836, et admis dans l’Union en 1847. Le pouvoir exécutif est confié à un gouverneur élu pour 2 ans : le pouvoir législatif est exercé par une assemblée générale élective, composée d’un sénat et d’une chambre de représentants.

WISHART (George), sectaire écossais, un des propagateurs de la Réforme en Écosse, embrassa, dans un voyage en Allemagne, la doctrine de Luther. De retour dans sa patrie (1544), il se mit à prêcher contre les dogmes de l’Église romaine et compta bientôt beaucoup d’adhérents. Ayant méprisé les injonctions du cardinal Beaton, qui lui commandait de se taire, il fut traduit devant un synode à Édimbourg, condamné et brûlé vif en 1545.

WISIGOTHS, V. VISIGOTHS.

WISLOK (la), riv. de Galicie, sort du versant N. des Carpathes, arrose les comitats de Sanok, Iaslo, Rzeszow, et tombe dans la San, à 8 kil. N. E. de Gradisca, après un cours de 250 k.

WISMAR, v. forte dit grand-duché de Mecklembourg-Schwérin, sur la Baltique, à 30 kil. N. de Schwérin ; 12 000 h. Port de commerce peu profond, chantiers de construction. Navigation et commerce assez actifs. Fondée en 1229, cette ville fut possédée par la Suède de 1648 à 1803, époque à laquelle elle revint au Mecklembourg.

WISNOWIECKI (Michel KORIBUT). V. KORIBUT.

WISSANT, l’Iltius Portus des Romains ? bg du Pas-de-Calais, à 12 kil. N. E. de Boulogne ; 1000h. C’était jadis un des ports les plus fréquentés pour passer en Angleterre, mais il a été abandonné au XIVe s., les sables l’ayant envahi.’

WISSEMBOURG, Sebusium en latin, v. d’Alsace-Lorraine, sur la r. dr. de la Lauter et près, de la frontière bavaroise, à 59 kil. N. E. de Strasbourg par la route, à 67 k. par chemin de fer ; 6376 hab. Place de guerre de 3e classe ; trib., collège. On nomme Lignes de Wissembourg une ligne de fortifications qui s’étendait de Wissembourg à Lauterbourg, longeant le cours de la Lauter. — Ville ancienne, bâtie autour d’une abbaye fondée par Dagobert I ; elle fut reconnue ville libre impériale en 1247, et fut réunie à la France parle traité de Ryswyk (1697). Elle fut de 1719 à 1725 la résidence de l’ex-roi de Pologne, Stanislas Leczinsky. Prise en 1744 pour les Impériaux et en 1793 par Wurmser, qui força les lignes de Wissembourg. Le premier succès des armées allemandes, en 1870, y fut remporte le 4 août. — Pour les autres villes de ce nom, V. WEISSEMBOURG.

WISSOWATIUS (André), théologien unitaire, né en 1608 dans la Lithuanie, m. en 1678, était petit-fils par sa mère de Fauste Socin. Il étudia au collége des Unitaires de Rakow, desservit plusieurs églises de sa secte en Pologne et en Lithuanie, vécut toujours errant et poursuivi à cause de l’ardeur avec laquelle il propageait ses doctrines, et mourut en Hollande. On a de lui plusieurs écrits polémiques, entre autres ; Religio rationalis, et une thèse contre la Trinité, qui fut réfutée par Leibnitz. Il a en outre publié la Bibliotheca Fratrum polonorum, recueil des écrits des Unitaires.

WISSUNGUS, anatomiste de Padoue au XVIIe s., fut conduit par une remarque d’Hoffmann à découvrir dans le corps humain le canal pancréatique, qu’on appelle de son nom Canal de Wissungus.

WITEPSK, v. de Russie. V. VITEBSK.

WITIKIND, héros saxon, fut l’antagoniste de Charlemagne dans la grande guerre qu’il fit contre la Saxe. Il souleva, après la ruine d’Ehrensbourg, ses concitoyens contre les Francs (772), se retira en Danemark après deux expéditions malheureuses (774 et 776), revint à la charge en 778, poussa jusqu’au Rhin, menaça Cologne et Mayence, mais fut battu par Charlemagne à Buchholz sur la Lippe et forcé à retourner en Danemark ; reparut encore en 782, uni aux Slaves-Sorabes, battit les Francs a Schweinthal, et nécessita ainsi une nouvelle expédition de Charlemagne, qui cette fois fut impitoyable et vengea le sang des Francs et des missionnaires par le massacre de Verden. Witikind organisa alors une confédération générale des tribus germaines et slaves contre le conquérant, et livra deux grandes batailles, à Teutmold et sur la Hase ; mais il eut encore le dessous, et se vit enfin forcé d’entrer en accommodement avec le vainqueur, 786 : il vint trouver Charlemagne à Attigny-sur-Aisne, fit sa soumission définitive et reçut le baptême. Il fut alors nommé duc de Saxe. Depuis ce temps il se montra fidèle aux traités. Il fut tué en 807, en combattant contre le duc de Souabe. — Nombre de maisons allemandes, entre autres celle des princes de Waldeck, se prétendent issues de Wilikind. On a même dit, mais sans preuve, que Robert le Fort, tige des Capétiens, était son petit-fils.

WITOLD (Alexandre), grand-duc de Lithuanie, cousin de Vladislas Jagellon, fut baptisé avec ce prince en 1386. Créé en 1392 lieutenant du roi de Pologne en Lithuanie, il s'y rendit à peu près indépendant, repoussa les Chevaliers Teutoniques qui avaient envahi la Lithuanie (1394), pénétra en Livonie, prit Smolensk (1395), s'étendit beaucoup aux dépens du prince russe Vasili II, battit les Tartares de Crimée (1397), mais fut vaincu à son tour par Édiga, leur chef (1399), se rejeta alors sur les Russes (1406-08) et sur l'Ordre Teutonique, battit ces deux puissances, porta surtout un coup fatal à la dernière par la victoire de Tannenberg (1410), acquit la Samogitie par la paix de Thorn, prit sur les Russes Novogorod (1414), et soumit Pskov à un tribut. Il se préparait à faire ériger la Lithuanie en royaume quand la mort vint le frapper, en 1430.

WITT (Jean de), ministre hollandais, né à Dordrecht en 1625, fut dès 1650 pensionnaire de sa ville natale, devint deux ans après grand pensionnaire de Hollande, et signa avec Cromwell, en 1654, la paix de Westminster. Il fit déclarer par les États que nul prince de la maison d'Orange ne serait stathouder ou grand amiral de la République (1667) et n'épargna rien pour écarter des affaires la maison d'Orange, croyant par là préserver la Hollande de toute guerre européenne. Il eut cependant à en soutenir une, contre l'Angleterre (1664-66), et il le fit avec honneur; puis, ayant fait la paix avec cette puissance, il s'unit à Charles II d'Angleterre et à Charles X de Suède pour faire restituer la Franche-Comté par Louis XIV (1668); il forma, en 1670, avec l'Empereur et l'Espagne, une nouvelle coalition contre la France, mais il ne put pas prévoir la brusque invasion de 1672, qui rendit Louis XIV maître de la Hollande en trois mois. Le parti des Orangistes profita de l'occasion pour exciter une émeute épouvantable dans La Haye ; Jean de Witt et son frère Corneille, qui avait partagé le pouvoir avec lui, furent mis en pièces par la populace, et leurs cadavres traînés par les rues, puis suspendus à un gibet. Jean de Witt était un ministre patriote, intègre et habile; on ne tarda pas à regretter vivement sa perte. On a de lui des Mémoires, trad. en français, La Haye, 1709, et un recueil de Lettres et Négociations, également traduit, en 1728.

WITT (Terre de), partie de la côte N. O. de l'Australie, par 112°-128° 30' long. E., 11°-21° 30' lat. S., entre la terre d'Endracht au S. et celle de Diémen-du-Nord, au N., fut découverte en 1628, par un Hollandais nommé De Witt.

WITT (Mme Pauline Cornélis de), née Guizot (1831-1874), a publié une Histoire de Guillaume le Conquérant, et collaboré activement au dernier ouvrage de son père : Histoire de France racontée à mes puits enfants.

WITTELSBACH, anc. château de Bavière, près d'Augsbourg, bâti vers 1100 par Othon IV de Wittelsbach, qui a régné sur la Bavière ducale et le Palatinat, et qui porte encore auj. la couronne de Bavière. — La tige de cette maison est Luitpold, duc de Bavière, qui périt en 907, en combattant les Hongrois. Après la mort de son fils, Arnoul le Mauvais, en 937, le duché sortit de la maison de Wittelsbach, qui n'eut plus que le comté palatin de Bavière. En 1180 seulement, Frédéric Barberousse investit héréditairement du duché, alors très-restreint, Othon V de Wittelsbach, qui, comme duc, est nommé Othon I. V. BAVIÈRE et PALATINAT.

WITTEMBERG, v. forte des États prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, sur l'Elbe, à 90 kil. N. E. de Mersebourg, 10 000 hab. Anc. université, surtout fameuse pour la théologie, fondée en 1502 et réunie depuis 1815 à celle de Halle. Monument en l'honneur de Luther, érigé en 1821 ; autrefois on voyait son tombeau dans l'église de l'Université. — Wittemberg fut fondé par Bernard, fils d'Albert l'Ours, duc de Brandebourg. Cette ville fut le berceau de la Réforme (1517) : c'est là que Luther afficha ses fameuses propositions. Charles-Quint l'assiégea en 1547. Un incendie la détruisit en partie en 1640. Les Prussiens la prirent en 1756 et 1760, et les Français en 1806.

WITTENAGEMOTT, c-à-d. Assemblée de sages, assemblée nationale des Anglo-Saxons au temps de l’Heptarchie. Chacun des 7 royaumes avait la sienne.

WITTGENSTEIN, cercle des États prussiens (Westphalie), dans la régence d'Arensherg, a pour ch.-l., Berlebourg. Il doit son nom au château de Wittgenstein, près de Laasphe, et appartient à la maison de Sayn-Wittgenstein.

WITTGENSTEIN (SAYN-), maison d'Allemagne, fort ancienne, alliée a celle de Nassau, tire son nom des deux maisons de Sayn et de Wittgenstein, qui se fondirent au XIIIe s. par le mariage du comte Salentin-Sayn avec la comtesse Élisabeth de Wittgenstein, héritière du nom. Elle se divise en deux lignes: Wittgenstein-Berlebourg et Wittg.-Hohenstein.

WITTGENSTEIN (L. A. Pierre, prince de), général prussien au service de la Russie, 1769-1843, commanda en 1812 les troupes chargées de couvrir St-Pétersbourg et sauva cette capitale ; fut en 1813 nommé commandant en chef des armées alliées de Russie et de Prusse, prit une grande part aux journées de Bautzen, de Lutzen, de Leipzick, puis à la campagne de France, et reçut le titre de feld-maréchal en 1825. Chargé en 1828 de la guerre contre la Turquie, il la poussa avec trop peu de vigueur, et fut mis à la retraite. Il avait été créé prince en 1834 par le roi de Prusse. On attribue à ce général le plan de campagne qui sauva la Russie en 1812.

WITTICHIUS (Christophe), théologien protestant, né en 1625 à Brieg en Silésie, m. en 1687, enseigna à Duisbourg et à Nimègue, essaya de concilier la philosophie de Descartes avec la théologie (Consensus Scripturæ cum Cartesio, 1682), et réfuta Spinosa (Anti-Spinosa, 1690).

WITTSTOCK, v. murée des États prussiens (Brandebourg), à 80 kil. N. O. de Potsdam ; 6500 h. Dépôt d'indigents. Baner y défit les Impériaux en 1636.

WLADIMIR. V. VLADIMIR.

WOERDEN, v. forte de Hollande (Hollande mérid.), à 15 kil. O. d'Utrecht; 2000 hab. Le maréchal de Luxembourg y défit les Hollandais en 1672.

WOERTH-SUR-SAUER, bg. d'Alsace-Lorraine, entre le Sauer et le Sulzbach, à 20 kil. de Wissembourg; 1150 h. Victoire des Prussiens (6 août l870).

WOIVRE, Vabrensis pagus, petit pays de l'anc. France (Lorraine), avait pour villes principales St-Mihiel, Broussey-en-Woivre, Saux-en-Woivre, etc. Il est auj. compris dans le dép. de la Meuse (arr. de Commercy et de Verdun).

WOLA, vge de Pologne (Mazovie), à 4 kil. O. de Varsovie. C'est là que se tenait en plein air la diète polonaise pour l'élection des rois de Pologne.

WOLCOTT (J.), dit Peter Pindar, poëte lyrique, né en 1738 à Dodbrook (Devon), m. en 1819, acheva ses études en France, fut médecin du gouverneur de la Jamaïque, s'établit à son retour à Truro (Cornouailles), puis habita successivement Exeter, Londres, et Sommerston, où il mourut. Il a laissé des poésies, principalement de odes et des satires. Ses satires, dirigées contre les grands du jour, ne manquent pas de verve ni d'esprit, mais elles sont pleines d'allusions qui les rendent peu intelligibles. Il a publié lui-même une édition de ses poésies en 4 vol. in-24. On donna à ce poëte le surnom de Peter-Pindar parce qu'il avait publié ses premières poésies sous ce pseudonyme un peu ambitieux.

WOLF (Jean Chrétien), philosophe, né en 1679 à Breslau, m. en 1754, était fils d'un brasseur. Il se fit remarquer par sa précocité, s'adonna avec ardeur à l'étude des sciences, se forma surtout à l'école de Descartes et de Leibnitz, et conçut le projet de donner à l'Allemagne une philosophie nationale complète. Nommé en 1707 professeur de mathématiques et de physique à Halle en Prusse, il y obtint de grands succès, mais se vit accusé par quelques théologiens d'enseigner des doctrines qui portaient atteinte à la liberté de l'homme et à l'orthodoxie, et reçut brusquement du roi Frédéric I ordre de quitter la Prusse sous deux jours (1723). Il trouva un asile auprès du landgrave de Hesse-Cassel, qui le nomma professeur de philosophie à Marbourg et conseiller aulique. Au bout de quelque temps, le gouvernement prussien, honteux de sa rigueur, l'autorisa à rentrer dans le royaume, mais il n'y retourna qu'à l'avènement de Frédéric II, qui lui rendit la chaire de Halle, et le nomma vice-chancelier de l'Université. Wolf n'eut d'autre but que celui de coordonner les matériaux de la science, épars de tous côtés : il composa à cet effet un grand corps de philosophie, en 24 vol. in-4, rédigé en latin, et qui comprend la logique, la psychologie soit empirique, soit rationnelle, l'ontologie, la cosmologie, la théologie naturelle, la morale, le droit naturel, la politique, les mathématiques. Il a en outre traité presque tous les mêmes sujets dans sa langue nationale. Dans la métaphysique, il a surtout suivi Leibnitz, dont il s'attacha à vulgariser la doctrine; toutefois il contestait les facultés perceptives des monades et ne regardait l'harmonie préétablie que comme une hypothèse. En morale, il donna pour règle de tendre à la perfection. On reproche à Wolf une prolixité fatigante et un appareil pédantesque, résultant de la folle prétention d'appliquer à toutes les sciences la méthode géométrique. Son Corpus philosophiæ a paru à Francfort et à Leipsick de 1728 à 1746. On doit à Gunther Ludovici une Esquisse d'une Hist. complète de la philosophie de Wolf, Leips., 1737, et à J. Deschamps un Abrégé de la philosophie wolfienne, 1743.

WOLF (Fréd. Aug.), philologue célèbre, né en 1757 à Haynrode, près de Nordhausen (Saxe prussienne), m. en 1824, était fils d'un maître d'école. Il compléta ses études à l'Université de Gœttingue, et, après avoir été régent à Ilefeld, puis recteur de l'école latine d'Osterode, devint, en 1782, professeur à l'Université de Halle, où il resta jusqu'en 1806. Nommé en 1807 conseiller d'État en Prusse, il eut grande part à la création de l'Université de Berlin (1808), où il occupa lui-même une chaire. En 1824, sa santé l'obligea à faire un voyage dans le midi de la France; mais, à peine arrivé à Marseille, il y mourut. Il était membre de l'académie de Berlin et associé de l'Institut de France. Outre une Hist. de la littérature romaine (en allemand), Halle, 1787, on lui doit des éditions excellentes d'Homère (l’Iliade, Halle, 1794; les OEuvres complètes, Leips., 1804-7); de la Théogonie d'Hésiode, 1784, du Phédon, de l’Euthyphron, du Banquet de Platon, des Nuées d'Aristophane, de l’Histoire d'Hérodien, etc., la plupart avec notes ou commentaires. Ses Prolégomènes sur Homère (Halle, 1795) l'ont surtout rendu fameux : à l'exemple de Vico, il y soutient qu'Homère n'a jamais existé, que l’Iliade et l’Odyssée ne sont composées que de morceaux divers rassemblés après coup au temps de Périclès ; il a également contesté l'authenticité de plusieurs discours de Cicéron, notamment du Pro Marcello, paradoxes qui ont donné lieu à de vives disputes.

D'autres érudits allemands ont porté le nom de Wolf. Les principaux sont : 1° Jér. Wolf, 1516-80, principal du collège d'Augsbourg et bibliothécaire de la ville, qui a laissé de bonnes traductions latines de Démosthène, d’Isocrate, d’Épictète, de Suidas, de Zonaras, de Nicéphore Grégoras, etc., avec des commentaires estimés, etc. (presque tous imprimés à Bâle); — 2° Jean Christophe Wolf, né à Wernigerode en 1683, mort en 1739, professeur de langues orientales à Hambourg, puis recteur de l'académie de cette ville, qui a publié : Historia lexicorum hebraicorum, 1705; Origenis Philosophoumena, 1706; Bibliotheca hebræa, 1715-35. — 3° J. Chrétien Wolf, frère du préc., 1689-1770, prof. au gymnase de Hambourg, auteur des Monumenta typographica, Hambourg, 1740, et de deux recueils intéressants : Poematum octo fragmenta, grec-latin, 1715, et Mulierum græcarum quæ oratione prosa usæ sunt fragmenta et elogia, 1739; — 4° Pierre Phil. W., né en 1761 à Pfaffenhofen, m. en 1808, libraire à Leipsick et membre de l'Académie de Munich, à qui l'on doit une Hist. des Jésuites, Zurich, 1789-92, une Hist. du pontificat de Pie VI, 1793-98, et une Hist. de l'Église en France, 1802, ouvrages pleins d'érudition, mais gâtés par la partialité de l'auteur contre le Catholicisme.

WOLFENBUTTEL, Guelferbytum, v. du duché de Brunswick, ch.-l. de district, sur l'Ocker, à 14 kil. S. de Brunswick; 10 000 hab. Cour suprême, consistoire luthérien. Vieux château, jadis résidence des seigneurs de Wottenbüttel, auj. des ducs de Brunswick. Bibliothèque célèbre qui contient plus de 100 000 vol. et 10 000 manuscrits, et dans laquelle on voit un monument érigé à Lessing, qui en fut bibliothécaire. Guébriant battit les Impériaux près de cette ville en 1641.

WOLFFHART (Conrad), dit Lycosthène, savant philologue, né en 1618 à Rouffach, m. en 1561, était diacre de St-Léonard à Baie, où de plus il professait la grammaire et la dialectique. Il adonné des éditions de Julius Obsequens, de Ptolémée, etc., et a composé quelques ouvrages originaux, dont le plus curieux est Prodigiorum et ostentorum Chronicon, Bâle, 1557, in-f.

WOLFGANG (S.), né en Souabe, ami de l'archevêque de Cologne Brunon et de l'archevêque de Trêves Henri, vécut longtemps dans un couvent au fond des bois, refusant la prêtrise par modestie, fut enfin sacré par Udalrich, alla en 972 prêcher l'Évangile en Hongrie, fut promu en 974 à l'épiscopat de Ratisbonne, et m. en 994. On l'hon. le 31 oct.

WOLKONSKY, famille princière de Russie, issue de Rurik, tire son nom de la Wolkona, riv. du gouvt de Toula. Elle a fourni plusieurs hommes distingués : Théod. W., qui eut part au Code du czar Alexis; Michel W., gouverneur de Moscou sous Catherine; Grégoire W., diplomate contemporain.

WOLLASTON (W.), moraliste, né en 1659 dans le comté de Stafford, m. en 1724, entra dans l'Église anglicane, fut 2e maître dans l'école publique de Birmingham, recueillit en 1688 une succession qui le mit dans l'aisance, et passa le reste de ses jours à Londres, se livrant aux sciences et aux lettres. Son principal ouvrage est le Tableau de la religion naturelle, 1722 (trad. en français dès 1726) : il y fonde la morale sur la raison et assimile la bonté morale à la vérité, prétendant que toute mauvaise action suppose un mensonge intérieur, par lequel nous affirmons avoir quelque droit que nous n'avons pas dans la réalité.

WOLLASTON (W.), savant physicien, né en 1766, m. en 1828, descendait du précédent. Il exerça d'abord la médecine, mais, ayant peu de clientèle, il renonça à cette profession et se livra à l'étude des sciences naturelles. Il fut admis en 1793 à la Société royale de Londres, et devint en 1806 secrétaire de cette Compagnie. On lui doit plusieurs instruments ingénieux, le microscope à lampe, le goniomètre à réflexion; il perfectionna, la Camera lucida, chambre obscure périscopique, découvrit deux nouveaux métaux, le rhodium et le palladium, indiqua le curieux phénomène de la rotation des aimants, ainsi que le moyen de rendre le platine malléable. On a de lui plusieurs mémoires dans les Transactions philosophiques.

WOLLIN, jadis Julin, île des États prussiens (Poméranie), dans la régence de Stettin et le cercle d'Usedom-Wollin, est formée par les deux bras orientaux de l'Oder, le Frische-Haff et la Baltique, et est unie au continent par trois ponts ; 26 kil. sur 22 ; 6000 h.; ch.-l., Wollin (sur la côte E. ; 3000 hab.), anc. ville slave, ruinée par les pirates danois.

WOLSEY (Th.), cardinal, ministre de Henri VIII, né en 1471 à Ipswich, était fils d'un riche bourgeois d'Ipswich (et non d'un boucher, comme on l'a dit). Il dirigea d'abord une école, puis devint successivement précepteur des fils du marquis de Dorset, chapelain de l'archevêque de Cantorbéry, aumônier de Henri VII, et doyen de Lincoln; Henri VIII, dont il avait gagné la faveur par sa gaieté et sa souplesse, l'appela au conseil d'État (1510), lui donna plusieurs évêchés, puis le promut à l'archevêché d'York, le nomma grand chancelier du royaume (1515), et se laissa en tout diriger par lui. Wolsey fut nommé par Léon X cardinal et légat a latere en Grande-Bretagne, et à la mort de ce pape il tenta de se faire élire, mais il n'y put parvenir. En un temps où l'équilibre de l'Europe tenait à la ligne de conduite que suivrait l'Angleterre, Wolsey joua le rôle le plus important : d'abord favorable à Charles-Quint, avec lequel il conclut le traité de Bruges contre François I (1521), il se déclara ensuite pour François I, et réunit contre le premier les forces de la France et de l'Angleterre. Arrivé au faite de la puissance, Wolsey éprouva la plus éclatante disgrâce : il était commissaire pour l'affaire du divorce de Henri VIII avec Catherine d'Aragon; comme il ne hâtait pas la solution de cette affaire au gré du prince, il fut, à l'Instigation d'Anne de Boulen, accusé devant la cour du banc du roi de crimes imaginaires, se vit privé du sceau et de presque tous ses revenus, et éloigné de la cour. Il se retira dans son diocèse, où il se livra tout entier à l'accomplissement de ses fonctions épiscopales. Néanmoins, il fut mandé à Londres pour subir un 2e jugement, mais il mourut en route, à Leicester (1530), regrettant, disait-il, de n'avoir pas servi son Dieu avec le même zèle que son roi. Wolsey avait amassé d'immenses richesses : son revenu égalait presque celui de la couronne; il s'était construit à Hampton-Court un palais magnifique. Ce prélat s'était fait beaucoup d'ennemis par son caractère dur et superbe. Néanmoins, il fit quelque bien : il fonda le collège de Christ-Church à Oxford ainsi que plusieurs chaires. Sa vie a été écrite par G. Cavendish, Fiddes et Galt.

WOLTMANN (Ch. L.), historien, né en 1770 à Oldenbourg, m. en 1817 à Prague, fut professeur d'histoire à Goettingue et à Iéna, puis conseiller et résident du prince de Hesse-Hombourg à Berlin. On a de lui, outré des traductions estimées de Tacite et de Salluste, des Hist. de France, Berlin, 1797 ; — d'Angleterre, 1799 ; — de la Réforme, 1803; — de la paix de Westphalie, 1808 (trad. par Mailber de Chassat); — de Bohême, 1815.

WOLVERHAMPTON, v. d'Angleterre (Stafford), sur le chemin de fer du N. O., à 25 kil. S. de Stafford, à 18 k. de Birmingham; 72 000 h. (population quintuple de ce qu'elle était il y a peu d'années). Ville manufacturière : serrurerie, clefs, verrous, haches, poignées d'épée, ustensiles de tôle, de fer, de cuivre, d'étain. Aux env., mines de fer et de houille. Anc. abbaye, fondée en 996.

WOOD (Ant.), antiquaire et biographe anglais, né en 1632 à Oxford, m. en 1695, passa sa vie à explorer les archives d'Oxford, sa ville natale, et publia des ouvrages fort estimés pour leur exactitude : Historia et antiquitates universitatis Oxoniensis, 1686-90, 2 vol. in-fol. (en latin) ; Athenæ Oxonienses (histoire des écrivains, évêques, etc. d'Oxford), 1691-92, in-fol. (en anglais). Historien impartial, il n'a pas craint, lorsqu'il le fallait, de choquer les nobles familles intéressées dans ses récits.

WOOD (Robert), archéologue irlandais, né en 1707, m. en 1775, fit deux voyages en Orient, visita la Syrie, recueillit nombre de médailles, d'inscriptions et de manuscrits, et fut à son retour nommé secrétaire d'État. Il a laissé les Ruines de Palmyre, Londres, 1753; les Ruines de Balbeck, 1757 ; Essai sur le génie original et les écrits d'Homère, 1769, avec une comparaison de la Troade ancienne et actuelle.

WOODSTOCK, v. d'Angleterre (Oxford), à 12 k. N. O. d'Oxford; 8000 hab. Célèbre château royal avec un parc magnifique, construit par le roi Henri II pour la belle Rosemonde, sa maîtresse, et auj. détruit. Walter Scott, dans un de ses romans, a raconté l'histoire de ce château.

WOODSTOCK (Thomas). V. GLOCESTER.

WOODVILLE (Élisabeth). V. ÉLISABETH.

WOOLSTON (Thomas), écrivain, né en 1669 à Northampton, se livra au ministère évangélique, occupa une chaire au collège de Sidney (à Cambridge), mais la perdit à cause de la hardiesse de ses opinions. Il est surtout connu par ses Discours sur les miracles de J.-C. (1727-29), qui ont fourni des armes à Voltaire et aux incrédules : il y présentait ces miracles comme de pures allégories. Son ouvrage fut réfuté par plusieurs théologiens, entre autres par Sherlock; en outre, l'auteur fut déféré au tribunal séculier, condamné à l'amende et jeté dans une prison où il resta jusqu'à sa mort (1731).

WOOLSTONCRAFT (Mary). V. GODWIN.

WOOLSTROPE, bg d'Angleterre (Lincoln), à 48 k S. O. de Lincoln; 500 h. Patrie de Newton.

WOOLWICH, v. d'Angleterre (Kent), sur la r. dr. de là Tamise, à 14 kil. E. de Londres; 30 000 hab. Grand arsenal de la marine royale, école d'artillerie, hôpital des troupes de la marine; immenses chantiers de construction pour les vaisseaux de ligne (corderie, magasins, etc.), fonderie de canons. Cette ville n'était qu'un hameau avant Henri VIII.

WORCESTER, Branonium, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Worcester, sur la r. g. de la Saverne et sur le chemin de fer de Bristol, à 175 kil. N. O. de Londres; 28 000 hab. Évêché anglican; siège des assises, école latine. Cathédrale gothique du XIVe s., hôtel de ville, prison à la Howard. Cromwell y gagna en 1651 une victoire célèbre sur les Royalistes. — Le comté, entre ceux de Stafford, Warwick, Glocester, Hereford, Shrop, a 55 k. sur 30; 235 000 h. Sol fertile, climat sain, tempéré. Beaucoup d'industrie et de commerce. Ce comté est traversé par le canal de Worcester-et-Birmingham.

WORDSWORTH (W.), poëte anglais, l'un des astres de la pléiade des Lakistes, né en 1770 à Cockermouth (Cumberland), m. en 1850, voyagea en France, en Suisse et en Italie, et débuta en racontant en vers son excursion (1793); se retira de bonne heure à la campagne, d'abord à Alfoxton (Somerset), où il composa ses Ballades lyriques (1798) et où il se lia avec Coleridge, puis à Grassmere, près des lacs du Westmoreland, qu'il se plut à chanter (d'où le nom donné à son école) : il y vivait d'un modeste patrimoine et des émoluments d'un emploi de percepteur. Il donna en 1807 deux volumes de Poésies diverses, et, après quelque interruption, fit paraître depuis 1814 plusieurs petits poèmes : le Reclus, le Chien de Rylstone, Peter Bell, le Charretier, la Rivière de Duddon, la Visite à Yarrow. Son style, simple et naturel, est empreint d'une douce sensibilité; on lui reproche l'abus des descriptions. Wordsworth remplaça Southey comme poëte lauréat. Il a laissé des Mémoires, publ. en 1851 par son frère.

WORINGEN, Buruncum, v. des États prussiens (Prov. Rhénane), à 22 k. N. O. de Cologne; 1500 h. Innocent IV fit élire dans cette ville roi des Romains Guillaume, comte de Hollande, en 1245. Le duc de Brabant Jean I y remporta sur le comte de Luxembourg une victoire qui lui valut le Limbourg.

WORMHOUDT, ch.-l. de c. (Nord), à 20 kil. S. E. de Dunkerque; 3811 hab.

WORMIUS (Olaüs), antiquaire, né à Aarhuus en 1588, m. en 1654, voyagea en Allemagne, en France et en Italie, fut reçu docteur en médecine à Bâle, professa les belles-lettres, puis le grec et la médecine à Copenhague. Très-versé dans la connaissance des antiquités Scandinaves, il a publié sur ce sujet plusieurs ouvrages estimés : Historia norvegica, 1623 ; Fasti danici, 1643 ; Runiea, seu Danica litteratura antiquissima, 1643 ; Danica monumenta, 1643 ; Specimen lexici runici, 1651.

WORMS, Vangiones, Borbetomagus, puis Vormatia, v. du grand-duché de Hesse-Darmstadt, près de la r. g. du Rhin, à 34 kil. S. O. de Darmstadt ; 8500 hab. Murs en ruine, avec quelques tours, grande enceinte, jardins. Cathédrale gothique, hôtel des monnaies, hôtel de ville, église neuve. Tabac, acétate de plomb, tanneries. Bon vin dit Lait de Notre-Dame. — Fondée par les Vandales, cette ville fut conquise sur les Trévires par J. César et devint la capit. des Vangiones. Plus tard, elle fut la résidence de plusieurs rois carlovingiens et le siége de plusieurs diètes et conciles. C’est là que fut signé, en 1122, entre le pape Calixte II et l’empereur Henri V, le Concordat de Worms, qui mit fin à la querelle des investitures ; c’est là que se tinrent les diètes de 1495 et 1517, qui établirent la paix publique de l’Allemagne, ainsi que celle de 1521 devant laquelle Luther fut cité et où fut rendu l’Édit de Worms qui condamnait ce réformateur. Worms était jadis ville impériale et eut dès le VIe s. un évêché ; mais elle fut sans cesse en querelle avec ses évêques : aussi adopta-t-elle une des premières la Réforme de Luther. Les Juifs y ont toujours été fort nombreux. Cette ville souffrit beaucoup de la guerre au XVIIe s. ; en 1689 elle fut réduite en cendres par les Français. Il y fut conclu en 1743 un traité entre l’Angleterre, la Savoie et la Hongrie. Elle fut incorporée à la France en 1802 et attribuée à la Hesse en 1815.

WORONZOV (Michel Larionovitch, comte de), né en 1710 à St-Pétersbourg, mort en 1767, jouit de la faveur de l’impératrice Élisabeth qui le nomma grand chancelier, garda quelque temps ce poste sous Catherine II, mais fut disgracié pour avoir dissuadé cette princesse de se marier à Grégoire Orlof. — Son petit fils, Michel, prince W., né en 1782 à St-Pétersbourg, m. en 1856, représenta la Russie au congrès d’Aix-la-Chapelle (1818) et fut nommé en 1823 gouverneur de la Nouv.-Russie. Il transforma la Crimée, créa de vastes exploitations agricoles, construisit une belle route de Simphéropol à Sébastopol, donna à cette dernière ville un grand développement, et bâtit à Aloupka un magnifique château.

WOTTON (H.), né en 1568 à Broughton-Hall (Kent), m. en 1639, fut secrétaire du comte d’Essex, se réfugia à Florence lors de la chute de son patron, remplit pour le grand-duc de Toscane une mission diplomatique près de Jacques VI, roi d’Écosse, qui, devenu roi d’Angleterre, l’employa comme ambassadeur à Vienne, en Italie, en Hollande, en Allemagne, et mourut prévôt du collège d’Éton. Il a composé un grand nombre d’ouvrages de genres différents : État du christianisme, Éléments d’Architecture, et même des poésies, parmi lesquelles on remarque the Farewell, the Pilgrimage. Une partie de ses écrits a été recueillie sous le titre de Reliquiæ Wottonianæ, Londres, 1651.

WOTTON, associé du collège St-Jean de Cambridge, chapelain du comte de Nottingham, né en 1666, m. enl726, a laissé entre autres ouvrages: Hist. de Rome (de Marc-Aurèle à la mort d’Alexandre-Sévère), Londres, 1705 ; Linguarum veterum septentrionalium conspectus, 1708, et un recueil des Leges Wallicæ.

WOU-TCHANG, v. de Chine, ch.-l. de la prov. de Hou-pé, sur le Yang-tsé-kiang. par 111° 20' long. E., 30° 34' lat. N.: 600 000 hab. Thé de première qualité ; papier de bambou. Grand commerce.

WOUTERS (Franç.), peintre flamand, élève de Rubens, né en 1614, mort en 1659, cultiva le genre historique et le paysage, réussit surtout dans ce second genre, fut nommé peintre de l’emp. Ferdinand II, puis peintre et premier valet de chambre du prince de Galles (Charles II), et revint se fixer en Flandre où il fut nommé directeur de l’Académie d’Anvers. Il fut tué d’un coup de pistolet par une main inconnue. Excellent coloriste, il représente les forêts avec une vérité parfaite et y ménage des prairies à perte de vue.

WOU-WANG, 1er empereur chinois de la dynastie de Tchéou, reçut en héritage de Won-Wang, son père, le roy. de Tchéou, qui comprenait à peu près les trois quarts de la Chine propre, détrôna l’emp. Chéou-sin (1109), s’appliqua à effacer les traces de la tyrannie de ce prince, et donna une organisation nouvelle à l’empire, substituant à l’ancienne forme de monarchie pure un système féodal. Il m. en 1116.

WOUWERMANS (Phil.), peintre et graveur hollandais, né à Harlem en 1620, m. en 1668, eut pour principal maître Jean Wynants. Il ne quitta jamais Harlem et resta longtemps obscur malgré la supériorité de son talent. D’abord rival du Bamboche, il finit par le surpasser. Il a peint surtout des chasses, des marchés aux chevaux, des assauts de cavalerie, des paysages ; il excellait à peindre les chevaux. Chez cet artiste, le paysage n’est pour ainsi dire qu’un fond de tableau destiné à faire ressortir une action, comme le départ d’une troupe de seigneurs et de dames pour la chasse au lever du soleil, ou leur retour à la lumière du soir ; un bivac de soldats se préparant au combat, ou bien une partie de patineurs, une foire de chevaux, etc. Ses compositions se distinguent par une belle couleur, par une touche fine et moelleuse, par la transparence : des ciels et des lointains et par de spirituelles figures. C’est un des peintres dont les ouvrages sont le plus recherchés. Les musées de La Haye et d’Amsterdam possèdent chacun 9 de ses tableaux ; le Louvre en renferme 13. J. Moyreau a publié l’OEuvre de Wouwermans, Paris, 1737. — Ses deux frères Pierre et Jean ne manquèrent pas de mérite, mais furent loin de l’égaler.


WRANCZY (Ant.), Veranzio en Italien, diplomate, né en 1504 à Sebenico en Dalmatie, m. en l573, fut employé comme ambassadeur en Pologne, en Italie, en France, en Angleterre et en Allemagne par le roi de Hongrie Jean I (Zapoly), puis par la régente Isabelle, veuve de Jean, devint évêque de Cinq-Églises sous Ferdinand I, fut 2 fois envoyé en ambassade à Constantinople, en 1553 et 1567, conclut avec les Turcs la paix d’Amasieh, devint archevêque primat de Gran, vice-roi de Hongrie, et fut fait cardinal peu de jours avant sa mort. Il traduisit en latin la chronique anonyme turque dite Tarikhi-Ali-Osman ; cette traduction, dite Codex Veranzianus, n’a point été imprimée, mais elle a été consultée par Lœwenklau pour ses Annales sulthanorum Othmanidarum.

WRANGEL (Ch. Gustave), général suédois, né en 1613 à Skokloster dans l’Upland, m. en 1676, débuta sous Gustave-Adolphe et eut part à la bataille de Lutzen, servit avec distinction sous Barrer (1636), et fit partie du conseil de guerre qui, après la mort de ce général (1641), dirigea les opérations militaires, remplaça Torstenson dans le commandement en 1645 et malgré les Impériaux réussit à se retrancher dans la Hesse et à maintenir ses communications avec Turenne, remporta de concert avec ce général la victoire de Sommershausen (1648), passa le Danube, le Lech, et leva des contributions en Bavière, se signala de même pendant les campagnes suivantes en Suisse, Silésie, Bohême, Hesse, Franconie, Pologne, Danemark (1646-1658), et fut en récompense nommé successivement feld-maréchal, sénateur, enfin maréchal et président du conseil de guerre. Il s’était retiré en 1675 dans l’île de Rugen, apprenant que des vaisseaux ennemis se montraient devant l’île, il voulut malgré son âge aller les reconnaître ; mais cet effort lui coûta la vie.

WRATISLAS. V. VRATISLAS.

WRATISLAVIA, nom latinisé de BRESLAU. WRÈDE (Ch. Phil., prince de), feld-maréchal bavarois, né à Heidelberg en 1767, m. en 1838, fut de 1805 à 1813 à la tête des troupes bavaroises auxiliaires de la France, se distingua dans nos rangs à Abensberg, à Wagram et dans la campagne de Russie, et fut nommé par Napoléon comte de l'Empire. Obligé de combattre les Français quand la Bavière eut abandonné Napoléon, il fut battu à Hanau. Pendant les campagnes de 1814 et 1815, il obtint plusieurs succès. De retour dans son pays, il y fut comblé d'honneurs et de dignités; il représenta la Bavière au congrès de Vienne (1815).

WREN (Matthieu), homme d'État, né à Londres en 1585, d'une famille originaire de Danemark, m. en 1667, jouit de la faveur de Charles I, cumula les titres de recteur de Feversham, chanoine de Winchester, principal d'un des collèges de Cambridge, doyen de Windsor et de Wolverhampton, vice-chancelier et secrétaire de l'ordre de la Jarretière, prédicateur royal, prévôt de la cathédrale de Westminster, et occupa successivement les sièges épiscopaux d'Hereford, de Norwich et d'Ely; mais, lors de la réaction parlementaire contre Charles I, il fut mis à la Tour de Londres (1641) comme favorable au papisme; il y resta 18 ans, refusant constamment les offres de Cromwell, qui voulait le gagner à sa cause, et il ne recouvra la liberté et son siège épiscopal qu'en 1660, à la Restauration.

WREN (Christopne), architecte, neveu du préc., né en 1632 à Knoyle (Wilts), m. en 1723, construisit dès l'âge de 13 ans une machine représentant le cours des astres, fit à 16 ans des découvertes en astronomie, et fut nommé à 25 ans professeur de mathématiques à Oxford. Lors de l'incendie de Londres en 1666, il proposa un plan général de reconstruction de la ville : ce plan ne fut adopté qu'en partie, mais il le fit connaître avantageusement et lui valut le titre d'architecte du roi (1668). Il dirigea depuis la construction d'un grand nombre d'édifices publics : la basilique St-Paul, l'église St-Étienne, la douane du port de Londres, le palais royal et le palais épiscopal de Winchester, l'hôpital de Chelsea, le Monument, la colonne destinée à perpétuer le souvenir de l'incendie de 1666, etc. Il est regardé comme un des premiers architectes de son siècle : l'église St-Paul, son chef-d'œuvre, qu'il commença en 1675 et qu'il put achever, est, malgré ses défauts, un des plus beaux édifices de ce genre après St-Pierre de Rome. J. Elmy a publié des Mém. sur la vie et les ouvrages de Chr. Wren, Londres, 1823.

WRIGHT (Jos.), peintre anglais, né à Derby en 1734, m. en 1797, visita l'Italie, s'établit à Bath, puis à Derby, vécut dans une retraite presque perpétuelle et n'en jouit pas moins d'une vogue extrême. Ses paysages le disputent à ceux de Wilson et l'ont fait assimiler par ses compatriotes à notre Claude Lorrain; rien non plus n'est mieux touché que ses petits sujets historiques : sa Mort du soldat est le plus célèbre.

WRINGTON, bg d'Angleterre (Somerset), à 20 k. S. de Bristol; 1200 h. Patrie de Locke.

WRONSKY (Hoëné), savant polonais, né en 1775 à Posen. m. en 1853, servit quelque temps sous Kosciusko, se retira avec le grade de lieutenant-colonel d'artillerie, et vint se fixer à Paris, où il se livra à de nombreux travaux sur les parties transcendantes des mathématiques et de la philosophie. Ces travaux, remarquables selon les uns par leur originalité et leur profondeur, ne se distinguent, selon les autres, que par leur bizarrerie et leur obscurité affectée. Un singulier procès que Wronsky eut en 1818 avec M. Arson, auquel il s'était engagé à révéler l'absolu, le fit accuser de charlatanisme. Parmi ses écrits, on cite : Introduction à la Philosophie des mathématiques, 1811 ; Philosophie de l'Infini, 1814; Philosophie de la Technie algorithmétique, 1815-17; le Sphinx, qui parut par numéros de 1818 à 1819; le Messianisme, 1831-39, qui devait constituer la philosophie absolue par l'union finale de la philosophie et de la religion. Wronsky prétendait réfuter la Théorie des fonctions analytiques de Lagrange et la Théorie des fonctions générales de Laplace. Montferrier a résumé ses doctrines dans son Encyclopédie mathématique, 1836.

WULFRAN (S.), archevêque de Sens, un des apôtres de la Frise au VIIe s., était fils d'un officier de Dagobert, et avait vécu d'abord à la cour de Clotaire III. Il se retira dans l'abbaye de St-Wandrille, où il m. en 720, On l'hon. le 20 mars. La ville d'Abbeville l'a pris pour patron.

WUNSIEDEL, v. de Bavière (Hte-Franconie), à 53 k. E. de Bayreuth ; 3000 h. Patrie de Jean Paul Richter, auquel un monument a été élevé dans la ville.

WURMSER (Dagobert Sigismond, comte de), général au service de l'Autriche, né en Alsace en 1724, m. en 1797, avait fait ses premières armes en France. Nommé en 1778 lieutenant général, il fut envoyé en 1793 contre les Français sur le Rhin, obtint quelques avantages sur Custine, emporta les lignes de Wissembourg, et fit capituler la garnison du Fort-Louis; mais fut battu à Freischweiler, et contraint de faire une retraite, précipitée et meurtrière, Il n'en eut pas moins en 1795 le commandement de l'armée du Ht-Rhin, puis fut envoyé en Italie contre Bonaparte pour réparer les désastres de Beaulieu (1796); mais il perdit les batailles de Castiglione, Montechiaro, Lonato, Roveredo, fut repoussé de Vérone et réduit à s'enfermer dans Mantoue, où il capitula le 2 février 1797. Il mourut la même année, en se rendant dans la Hongrie dont il venait d'être nommé gouverneur.

WURSCHEN, v. de Saxe (Lusace), à 12 kil. E. de Bautzen. Château fort. Victoire de Napoléon sur les Prussiens et les Russes, 21 mai 1813.

WURTEMBERG (Royaume de), un des 2 royaumes de l'Allemagne du Sud, borné à l'O. par le grand-duché de Bade, au N., à l'E. et au S. par la Bavière, entre 6° et 8° long. E., 47° et 50° lat. N.; 420 k. sur 318; 1 720 708 hab.; capit., Stuttgard. Il est divisé en 4 cercles : Necker, Iaxt, Forêt-Noire, Danube. Montagnes assez hautes, lacs; climat un peu froid, sol assez fertile, agriculture bien entendue. Pâturages, bétail, abeilles. Beaucoup de fer; albâtre, marbre, chaux, houille, alun, craie, terres à porcelaine et à potier. Eaux minérales et thermales; salines importantes (à Wilhemsgluck et Friederickshall). Industrie et commerce actifs; draps, toiles, cuirs, gants, nankin, papiers, horlogerie, bijouterie, coutellerie, bimbeloterie, faïence, glaces, verres; forges. Instruction très-répandue, université florissante à Tubingue. La religion évangélique domine; mais la tolérance est illimitée. Le gouvernement, monarchique et représentatif, repose sur la constitution du 25 sept. 1819 : il y a deux chambres (déjà depuis trois siècles les États partageaient de fait la souveraineté avec le prince). La dynastie régnante n'a point changé depuis le XIIe s. Le Wurtemberg avait le 6e rang dans la Conféd. germ. et 4 voix à la diète générale. — La famille de Wurtemberg tire son nom d'un ancien château du pays, voisin de Ganstadt. Elle prétend descendre d'un maire du palais de Clovis, nommé Émeric; elle n'avait encore au XIIe s. que des domaines peu importants; elle les augmenta beaucoup aux XIIIe et XIVe s. Après plusieurs partages, une réunion de tous les domaines eut lieu en 1496, et depuis ce temps il n'y a plus eu de séparation. En 1495, le Wurtemberg, qui jusque-là n'avait été que comté, fut élevé au rang de duché par l'empereur Maximilien. Sous Ulric V (I comme duc) eurent lieu 3 graves événements : 1° introduction de la Réforme; 2° dépossession momentanée du duc, 1519-1534 (il fut rétabli par l’intervention protestante, après la bataille de Laufen, en dépit de la maison d'Autriche qui avait occupé le pays pendant 15 ans); 3° capitulation perpétuelle du duc avec les assemblées d'États, auxquelles il reconnut des droits exorbitants à condition qu'elles se chargeraient de ses dettes. L'ordre de choses ainsi introduit subsista jusqu'à 1806. À cette époque, l'empereur Napoléon éleva au rang de roi le duc Frédéric, et augmenta considérablement ses domaines. Le comté de Montbéliard, après avoir formé à diverses fois apanage pour des lignes cadettes de la maison de Wurtemberg (depuis son acquisition par mariage en 1397), avait été définitivement réuni au duché en 1631; mais il fut de nouveau perdu en 1792, la France en ayant alors pris possession.

Liste des princes de Wurtemberg.
Comtes.
Ulric I, vers 1250 Eberhard III 1392
Eberhard I, l’Illustre, 1265 Eberhard IV 1417
Ulrich II, 1325 Louis I et Ulrich IV 1419-41
Eberhard II, le Hutin, avec Ulrich III, son frère 1344-61
Séparation en 2 comtés.
A Urach: A Neuffen (Stuttgard) :
Louis I, 1441 Ulric IV, 1441
Louis II, 1450 Eberhard VI, 1490-96
Eberhard V, 1457-95
Ducs.
Eberhard V (I comme duc), 1495 Eberhard III, 1628
Eberhard VI ou II, 1496 Guillaume-Louis, 1674
Ulric V (comme duc), 1498 Eberhard Louis, 1677
Christophe, 1550 Charles-Alexandre, 1733
Louis, le Pieux, 1568 Charles-Eugène, 1737
Frédéric, de Montbéliard, 1593 Louis-Eugène, 1793
Jean-Frédéric, 1608 Frédéric I, 1705
Frédéric II, 1797-1806
Rois.
Frédéric I (le même que Frédéric II), 1806 Guillaume, 1816
Charles I, 1864

WURTEMBERG (Maison de). Les princes les plus connus de cette maison sont : Ulric I, le premier qui se soit intitulé comte par la grâce de Dieu. Il commença à régner vers 1250, et fut reconnu prince immédiat de l'Empire. Il était devenu maître de presque toute la Souabe à la mort de l'infortuné Conradin. Il mourut en 1265. — Eberhard I, l'Illustre, fils du préc., le remplaça en 1265, fit la guerre à plusieurs princes de l'Empire, à Rodolphe de Habsbourg et à ses successeurs, Adolphe de Nassau et Henri de Luxembourg, et prétendit un moment à l'empire en même temps que Conrad de Weinsberg. Mort en 1325. — Eberhard V, 1er duc, succéda en 1457 à son frère Louis II, réunit en sa personne les possessions de la ligne d'Urach et de la ligne de Neuffen ou Stuttgard et déclara le territoire Wurtembergeois désormais indivisible. Il fonda les assemblées d'États, protégea les lettres et fonda l'Université de Tubingue en 1477. L'empereur Maximilien le fit déclarer duc à la diète de Ratisbonne en 1492. Il mourut l'année suivante sans postérité. — Ulric V, 3e duc, né en 1487, m. en 1550, fut élu à 11 ans par les États du duché après la déposition de son oncle Eberhard VI, épousa Sabine de Bavière, nièce de l'empereur Maximilien, lequel lui confia le commandement de plusieurs de ses armées; fut mis au ban de l'empire pour meurtre (V. HUTTEN) , puis chassé de ses États par la révolte d'une partie de ses sujets; resta quinze ans exilé en Saxe et dans le duché de Brunswick, mais finit par rentrer dans ses États à la faveur des troubles qui survinrent en Allemagne à l'occasion de la Réforme, remporta en 1534, avec l'aide de François I et du landgrave Philippe de Hesse, la victoire décisive de Lauffen, et fut confirmé par l'empereur dans la possession de ses domaines héréditaires, sous la condition que le Wurtemberg relèverait de l'Autriche. Il prit part à la ligue protestante de Smalkalde, vit ses États ravagés par les troupes du duc d'Albe, et n'obtint la paix qu'à des conditions très-onéreuses. — Eberhard-Louis de W., né en 1676, succéda dès l'année suivante à son père Guillaume-Louis. Pendant sa minorité, la régence fut dévolue à son oncle Frédéric-Charles, qui servit activement l'empereur contre la France, et fut défait à Pforlzheim, 1692. Eberhard commanda lui-même les armées impériales au commencement de la guerre de la succession d'Espagne, prit part aux affaires les plus importantes de cette guerre, en Allemagne, sur le Rhin et dans les Pays-Bas, commanda en chef l'armée de Souabe en 1710 et 1711, fut ensuite employé en Hongrie contre les Turcs et en Italie contre l'Espagne. Il mourut en 1133. — Frédéric II, duc, puis roi de Wurtemberg, né en 1754, succéda en 1797 à son père Frédéric I, se signala dès le commencement de son règne par son opposition aux idées libérales, reçut en 1803 de l'empereur d'Allemagne la dignité électorale; fit alliance en 1805 avec Napoléon, reçut de lui en 1806 le titre de roi, et accéda à la Confédération du Rhin; en même temps il cassait les États de Wurtemberg et s'aidait de la puissance de Napoléon pour établir le pouvoir absolu. Ce prince prit part aux campagnes des Français contre l'Autriche (1809), puis contre la Russie (1812), mais il commença en 1813 à se détacher de la France, et finit par signer à Fulde un traité avec l'Autriche (8 novembre). Mécontent du Congrès de Vienne en 1814, il quitta brusquement l'Autriche et se rendit à Stuttgard où il publia une charte qui rétablissait le gouvt constitutionnel (15 mars 1814). Il mourut en 1816, Frédéric avait donné une de ses filles à Jérôme (Bonaparte), alors roi de Westphalie. — Son fils Guillaume, né en 1781, lui succéda.

WURTZ (Paul, baron), général allemand, né à Husum (Slesvig), d'une famille obscure, servit successivement Ferdinand II, Gustave-Adolphe, Christian IV qui le fit feld-maréchal, et se fit un nom par la défense de Stettin, dont il força l'électeur de Brandebourg à lever le siège; prit ensuite du service dans l'armée des Provinces-Unies menacées par Louis XIV, mais ne put garantir ces provinces de la rapide invasion de 1672, ni empêcher le roi de franchir le Rhin à Tolhuys. Traversé dans ses projets et humilié par le jeune stathouder Guillaume III, il envoya sa démission aux États généraux (1674). Il mourut en 1676. C'est de lui que Boileau dit, dans son épître IV :

Ah ! grand roi, quoi héros, quel Hector que ce Wurtz!

WURTZBOURG, Herbipolis en latin moderne, v. de Bavière, ch.-l. du cercle de Basse-Franconie, sur le Mein, à 266 kil. N. O. de Munich; 28000 hab. Évêché, université catholique dite Julia, gymnase, séminaire normal, institut orthopédique, école d'industrie, école vétérinaire, école de clinique, etc.; cabinet d'histoire naturelle, amphithéâtre anatomique, jardin botanique, muséum, bibliothèque. Beau pont, forteresse de Marienberg ou Frauenberg; cathédrale de St-Kilian, palais royal (imité de celui de Versailles), belles promenades. Draps, chapeaux, miroirs, tabac, salpêtre, ouvrages en laque, cartes à jouer, etc. Aux env., vins estimés. — On place au VIIe s. l'origine de cette ville. S. Boniface y fonda un évêché en 741. Il s'y tint en 1138 une diète célèbre, dans laquelle Henri le Superbe fut dépouillé de ses États par l'empereur Conrad. En 1610, les États catholiques d'Allemagne signèrent à Wurtzbourg une Ligue pour résister à l’Union protestante de Hall : Maximilien de Bavière en fut le chef. Cette ville fut prise en 1630 par le roi de Suède Gustave-Adolphe, et en 1793 par les Français, qui l'occupèrent jusqu'en 1796. Donnée à la Bavière en 1802, elle fut occupée de nouveau par les Français en 1806. Elle a été rendue à la Bavière en 1814.

WURTZBOURG (Évêché de), jadis État d'empire, compris dans le cercle de Franconie, borné a l'E. par l'évêché de Bamberg, à l'O. par la commanderie de Mergentheim, avait 496 kil. carrés et 250 000 h. Cet évêché fut sécularisé en 1803 par la paix de Presbourg et donné, avec titre de grand-duché, à l’archiduc Ferdinand, ex-duc de Toscane, en échange de la principauté de Salzbourg, qui fut cédée à la Bavière. Ferdinand ayant recouvré la Toscane, le territoire de l’évêché retourna à la Bavière.

WYATT (Thom.), poëte anglais, né en 1503 dans le comté de Kent, m. en 1541, fut très-aimé de Henri VIII, puis tomba dans la disgrâce et fut mis à la Tour de Londres ; il rentra enfin en faveur auprès du roi qui avait reconnu son innocence et fut nommé ambassadeur en Espagne, mais il mourut au moment de s’embarquer. Ses poésies consistent en odes, sonnets, ballades, satires, etc. Ce poëte a donné plus de souplesse et d’harmonie à la langue anglaise, mais ses poésies pèchent par affectation et obscurité. Elles ont été publiées avec celles de Surrey en 1557 et 1812, et à part en 1855, par R. Bell. — Son fils, nommé aussi Thomas Wyatt, zélé protestant, joua un des premiers rôles dans le complot de Suffolk contre la reine Marie, et se vit un instant à la tête de 15 000 hommes ; mais, abandonné des siens, il fut pris et périt de la main du bourreau (1554).

wyatt (Jacq.), architecte, né à Burton en 1743, mort en 1813, visita l’Italie à la suite de l’ambassadeur anglais, prit place parmi les premiers architectes de son pays et succéda à West comme président de l’Académie. On lui doit la construction du panthéon de Londres, du palais de Kew, du château de Windsor, etc. Il se distingue par un style grandiose et harmonique, par un goût pur et correct. Catherine II lui fit en vain des offres brillantes.

WYK, v. de Hollande (Utrecht), situé au point où le Rhin et le Leck se séparent, à 22 k. S. E. d’Utrecht ; 2000 hab. Nombreuses ruines. — Tout auprès était jadis Wyk-Duurstède, l’ancienne Batavodurum, détruite par les Normands au IXe s. Cette ville avait 12 kil. de tour et 55 églises paroissiales. La ville actuelle fut bâtie sur ses ruines en 1300.

WYKEHAM (W. de), ministre d’État, né en 1324 à Wykeham (Hampshire), m. en 1404, fut successivement intendant des constructions royales d’Édouard III (1347-56), doyen de la chapelle de St-Martin le Grand à Londres, garde du sceau privé, secrétaire du roi, évêque de Winchester, gouverneur du grand conseil, chancelier. Le parti de Lancastre le fit éloigner du pouvoir en 1371, mais il y revint à l’avénement de Richard II (1377), et y resta jusqu’en 1390, puis il se retira dans son diocèse. Il avait créé à ses frais un collège à Oxford et l’école Ste-Marie à Winchester. Ce prélat avait un talent remarquable pour l’architecture.

WYNANTS (Jean), peintre hollandais, né en 1600 à Harlem, m. vers 1677, se consacra au paysage, forma Wouvermans et Van der Velde, et produisit un grand nombre d’ouvrages où l’on trouve une touche ferme et vigoureuse unie à un pinceau délicat et moelleux ; nul n’a su mieux que lui rendre les


dunes sauvages qui bordent la mer en Hollande. Malheureusement, il s’adonna à la débauche, ce qui nuisit à sa fortune et à sa réputation. Le musée d’Amsterdam et celui de Bruxelles possèdent chacun 3 de ses tableaux de grande dimension ; le Louvre en renferme trois, un grand et deux petits.

WYNDHAM (sir W.), ministre d’État, né en 1687 à Orchard-Wyndham (Somerset), m. en 1740, fut de bonne heure admis à la Chambre des Communes, devint chancelier de l’échiquier en 1713, fut écarté des affaires à la mort de la reine Anne, entra dès lors dans l’opposition, fut même arrêté en 1715 comme complice du comte de Mar, chef de la révolte d’Écosse, mais ne fut point mis en jugement. — Un autre W. Wyndham, de la même famille, né à Londres en 1750, m. en 1810, fut l’ami de Burke, siégea d’abord avec lui à la Chambre des Communes parmi les Whigs les plus ardents, puis se rapprocha de Pitt, devint en 1795 secrétaire d’État de la guerre, soutint les insurgés de la Vendée, combina l’expédition de Quiberon, se retira du ministère en 1801 avec Pitt, lors de la paix d’Amiens, et eut grande part à la rupture de cette paix. Il rentra au ministère en 1806, avec lord Grenville, mais y resta peu de temps. Les Anglais le placent au rang de leurs hommes d’État les plus distingués et de leurs orateurs les plus éloquents : il maniait surtout le sarcasme avec un rare talent.

WYSS (J. Rodolphe), écrivain, pasteur et professeur de philosophie à Berne, né à Berne en 1781, m. en 1830, s’est fait un nom par son Robinson Suisse, livre d’éducation, devenu populaire, qui fut traduit dans toutes les langues de l’Europe (notamment en franç. par Mme de Montolieu et par Mme Voïart), et auquel il donna lui-même une continuation en 1827.

WYTTENBACH (Daniel), philologue, né à Berne en 1746, m. en 1820, était fils d’un professeur de l’Université de Berne. Il se forma à l’école de Ruhnkenius et de Valckenaër, professa la littérature au collège des Remontrants d’Amsterdam, puis la philosophie à l’Illustre Athénée (dans la même ville), fit en 1775 un voyage à Paris où il se lia avec Larcher, Ste-Croix et Villoison, et fut nommé en 1799 professeur de littérature grecque et bibliothécaire à Leyde. On lui doit une excellente édition des Œuvres morales de Plutarque, grec-latin, avec variantes, notes critiques, commentaires et index, Oxford, 1795-1821, 8 vol. in-8. On a encore de lui une logique extraite des meilleurs auteurs latins (Præcepta philosophiæ logicæ, Amst. 1781), un Compendium Theologiæ moralis, 1754, une intéressante Vie de Ruhnkenius (en latin), et un grand nombre d’Opuscula, publiés à Leyde, 1821. Il rédigea de 1777 à 1807, avec Ruhnkenius et quelques autres savants, une Bibliothèque critique, qui exerça une grande influence sur les progrès de la philologie en Allemagne. Wyttenbach a formé des philologues distingués, entre autres Lennep, Creuzer, Van Heusde.



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