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céder à des inductions impliquent une élaboration préalable des concepts, tout un travail préliminaire destiné à débrouiller les choses — qu’on me passe cette expression vulgaire — : et un tel travail ne peut consister qu’en des observations portant sur les phénomènes économiques élémentaires, et en des déductions où ils figureront comme prémisses. Pour construire une théorie de l’intérêt inductivement, en se basant par exemple sur les données des statistiques, il faudrait s’être fait au préalable une idée de ce que c’est que le capital, de ce qui donne naissance à l’intérêt: et on n’y peut guère arriver que comme je viens de dire.

Négligeons la remarque précédente. Ce qui reste, c’est que la méthode inductive, telle qu’on l’entend, est assez inféconde en économique. Cette autre méthode donnera beaucoup plus de résultats qui part des faits élémentaires et familiers et s’en sert pour étendre déductivement la connaissance. Les phénomènes économiques se présentent à nous comme formant de vastes systèmes solidaires où tout s’enchaîne, où toutes les parties composantes agissent les unes sur les autres; ou bien ils sont les résultantes de cette énorme masse d’actions et de réactions: c’est ce qui empêche qu’observant les ensembles, ou les résultantes, on puisse se servir très utilement de l’induction. Mais en même temps les éléments des systèmes que je disais sont très simples; il se ramènent à un petit nombre de types; ils nous sont accessibles: nous pouvons donc, une fois que nous les avons saisis et notés, comprendre par le raisonnement déductif comment ces ensembles se construisent, et comment ces résultantes se déterminent dont je parlais tantôt.

3. L’école classique. — Il me faut maintenant mettre les conceptions de l’école autrichienne en comparaison avec celles de l’école classique, et d’une manière générale de ces économistes qui, usant de la déduction, n’ont pas donné autant d’attention que les Autrichiens à l’origine psychologique des phénomènes économiques. Mais je pourrai être bref sur ce point: car je pense avoir suffisamment montré, quand j’ai exposé les vues de l’école autrichienne, la supériorité de ces vues.

Les économistes que l’on appelle déductifs ont su tous que les phénomènes économiques procédaient d’une activité consciente de l’homme; ils ont tous mis à la base de leur