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l’école économique autrichienne 333


mençant par observer les faits élémentaires qui aideront à résoudre les problèmes étudiés, on courra le risque de négliger certains de ces faits; c’est ainsi par exemple que Böhm-Bawerk a négligé le fait que la capitalisation, normalement, dérange l’équilibre de la consommation dans les mofnents successifs du temps: fait très important pour l’explication de l’intérêt, parce qu’il est la cause principale qui limite la capitalisation. Il pourra arriver, en deuxième lieu, que l’économiste ne note par avec une exactitude ou avec une précision suffisante ces faits élémentaires qui seront comme la base de ses constructions. Il sera exposé, encore, à ne pas bien voir les rapports qui existent entre eux, à les combiner, à les enchaîner dans ses déductions d’une manière qui ne sera point conforme à la réalité. Il pourra, enfin, commettre des fautes de logique dans la construction de ses théories.

Mais imaginons qu’un auteur soit parvenu à édifier, sur une question donnée, une théorie parfaitement correcte. Cette théorie ne s’imposera pas aux économistes comme certaines découvertes de la physique, de la chimie, de la biologie s’imposent à ceux qui s’occupent de ces sciences. Les théories, les lois économiques sont abstraites, en un sens, plus que les théories, les lois physiques, chimiques ou biologiques: je veux dire que celles-là considèrent à part, dans le complexus de la réalité, des phénomènes qui ne sont pas isolables au même point que les phénomènes physiques, chimiques ou biologiques; l’abstraction qu’elles opèrent paraîtra donc plus arbitraire que l’abstraction physique, chimique ou biologique.

Et voici d’autres remarques — qui d’ailleurs ne sont pas sans se rattacher à la précédente — . Les théories économique-s ne sont guère susceptibles de recevoir une vérification expérimentale, pour cette raison que l’expérimentation, dans l’économique, est à peu près impossible. Elles ne pourront pas recevoir, notamment, cette vérification — d une certaine façon la plus convaincante — qui résulte de l’application, de l’utilisation pratique immédiate de la vérité spéculative. Elles pourront être vérifiées par l’observation? Difficilement, vu la complexité extrême de ces systèmes que forment les phénomènes économiques. Mais à quoi bon insister sur ce point? La vérification des théories économiques est difficile et on le comprendra sans peine — pour ces mêmes causes qui rendent la méthode purement inductive relativement inféconde