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L'AVARE FASTUEUX 343

Chateaudor. Une fille héritière, et cent mille écus de dot.

Le Marquis. Tant mieux, tant mieux. Voilà qui est bien. J’en suis ravi; laissez que je vous embrasse. Je vous fais mon compliment de tout mon cœur. Et qui est- elle cette heureuse demoiselle?

Chateaudor. Vous connoissez madame Araminte?

Le Marquis. Sans doute.. c’est ma voisine. Sa maison de campagne est tout près de mon chàteau 1.

Chateaudor. Et bien, monsieur, c’est sa fille que je vais épouser.

Le Marquis. (Faìsant des efforts pour cacher sa surprise) Mademoiselle Léonor?

Chateaudor. C’est-elle précisément. Mais vous me paroissez interdit.

Le Marquis. (En se contraignant)2 Point du tout. Ma joie augmente; je suis comblé,... comblé....

Chateaudor. Vous voyez, monsieur, que dans un jour, comme celui-ci, je n’ai pas beaucoup de tems à moi. Si vous pouviez différer à me communiquer votre affaire....

Le Marquis. Oui, oui. Cela sera pour une autre fois.

Chateaudor. Ce n’est pas que je ne3 désire....

Le Marquis. Allez, allez sans façon, allez vaquer a vos affaires.

Chateaudor. Si vous me le permettez...

Le Marquis. (Avec transport) Oui, oui, allez. Voilà qui est bien, partez.

Chateaudor. Oh, oh, vous me chassez de chez moi.

Le Marquis. C’est que je suis dans le délire de la joie. C’est qu’il me tarde de vous voir content.

Chateaudor. Je suis pénetré de tant d’amitié, monsieur le Marquis. Sans adieu. A ce soir. (à part en s’en allant) Je me suis tiré d’affaire pour l’instant. Je tâcherai d’éviter les tête-à-tête 4 avec lui. (il sort)

  1. Queste parole (Sa maison ecc.) furono cancellate dall’autore.
  2. Parentesi aggiunta dall’autore.
  3. Questo ne fu aggiunto poi.
  4. Manoscritto: tête a tête.