1667. |
Di Louis de Sinner. |
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Paris, rue des Saints Pères, N° 14 le 24 Oct. 31. |
Mon cher et excellent ami,
Certes il faut que je compte beaucoup sur le patronage de Madame
la Css<: Lenzoni, pour oser vous écrire enfin après un si long silence.
Vous, m^lade, vous m’adressez trois lettres de suite sans que j’y
réponde. Sottise à moi, certainement; je ne voulais vous écrire que
lorsque j’aurais pu vous annoncer que tei ou tei de vos mss. fut [.vie]
placé avantageusement; sottise véritablement, parce que par mon
silence, je me privais de votre commerce épistolaire si doux si agréa-
ble pour moi. Eh bien apprenez, mon excellent ami, que quoique j’aie
gardé un silence de 7 mois votre souvenir ne m’a jamais quitté. Comme
M.c Lenzoni vous aura dit, je suis parti pour un voyage en Allema-
gne et dans les Pays bas, le 30 Juillet. Je suis de retour à Paris depuis
8 jours. Partout vos Canti et vos Operette m’accompagnèrent. je me
suis donne toutes les peines imaginables pour piacer vos MSS. philolo-
giques. Partout on m’a dit: «volontiers, mais attendez que le cholera
soit sorti de l’Allemagne». Or ce fléau avance semaine par semaine;
nous ne pourrons cependant l’avoir à Paris qu’avant 3 ou 4 mois. Dès
que je le verrai en France je ferai mes dispositions testamentaires, parce
que je puis ètre du nombre des victimes. Alors, si vous le voulez, je
mettrai un article qui dira vos mss. vous soient renvoyés tous? En atten-
dant cette triste perspective voici ce que j’ai fait pour vous en Alle-
magne. M. Bothe que vous connaissez comme philologue, va publier
un Journal qui doit servir d’archives historiques et littéraires des temps
actuels. Dans ce Journal Bothe réimprimera quelques uns de vos Canti
et moi j’y mels une introduction en allemand, sur votre vie, vos étu-
des, vos mérites comme auteur italien. Dans une note je mettrai un
mot sur vous comme philologue. L’honoraire, s’il y en a, je vous l’en-
verrai conscienscieusement de mème que le N° du Journal. J’ai donné
à Bothe un des exemplaires des Canti que M.° Lenzoni m’avait
donné. Un troisième je l’ai donné à mon ami Notter qui a commencé
à vous traduire en allemand. Le 2e ex. de l’ancienne édition intitulé
Canzoni je Pai donné à Dielz pour les mèmes fins. Tout ceci ménera
je crois à vous faire avantageusement connaitre. A Bonn, ou feu Nie-
buhr avait beaucoup parlé de vous, tout le monde vous connaissait,