Pagina:Leopardi - Epistolario, Bollati Boringhieri, Torino 1998, II.djvu/608

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et vous, trouvez de charitables célébrités qui vous font bàiller! C’est bien quelque chose. Continuez à m’en parler, je vous prie, et croyez bien que tous les détails que vous me donnerez, sur vous, sur la manière dont vous passez votre tems, me seront très agréables. Je pense que vous faites des promenades; je les trouve très interessantes à Rome; j’espère que votre santé vous permettra d’en profiter, et que Mon- sieur Ranieri, ne vous donnera plus aucune inquietude. La M.sc Len- zoni, que j’ai vue derniérement, m’a dit avoir re?u une lettre de vous. Ma Cousine Juliette2 qui a vu le professeur Rosini me dit qu’il a fait beaucoup d’exclamations en apprenant votre départ pour Rome. Vous étes bien aimable et bien bon de me demander des détails, sur la manière, dont je passe mon tems. Depuis le départ de ma sceur,’ je me retrouve bien triste, et bien seule, et je ne la sais point encore arrivée à Rome, ce qui m’inquiète. J’espère que vous irez la voir, elle en sera charmée; donnez-lui de mes nouvelles, et dites bien des choses pour moi au petit Joseph. -4 Depuis quelques jours, le mauvais tems m’empèche de promener; je lis Clarisse.5 Je trouve que c’est bien long: j’ai tant a lire, que je ne sais par quel ouvrage com- mencer; d’ailleurs, je ne lis plus pour apprendre, car je suis trop vieille, et j’ai perdu la mémoire, mais je lis, pour tuer le tems, et je cherche des livres amusants. - ètes-vous dans une veine de lecture actuelle- ment? ou vous contentez-vous de rnédìterì vous devriez écrire; on m’a dit que vous reveniez bientòt à Florence, est-ce vrai? Comme vous me rappelez, (je ne sais pourquoi,) que vous n’avez dit adieu à personne, je suis bien aise de vous donnei- un dementi, et de vous apprendre que vous avez fait une exception en faveur de la M.sc Sacrati6 n’est-ce pas vrai? - Je vous recommande la lettre de M. de Chateaubriand, en réponse à Béranger, elle est dans les journaux de Paris. Je ne sais si vous vous rappelez la messenienne, de Casimir Delavi- gne, sur le général Foy; Il la composa à Rome, à la villa Paolina, en se promenant dans le jardin; la tour qui s’y trouve lui plaisait, et elle l’inspira. Je voudrais savoir si vous avez revu Tenerani, et si vous avez été content de lui, ce que vous m’en dites est charmant, et je le trouve bien heureux, si sa conversation vous semble répondre à l’idée que ses ouvrages vous ont donnée de son esprit. - Voila bien des que- stions, répondez-y, et soyez persuadé de mes sentimens. Charlotte