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questions pédagogiques 133

transmettre à nos enfants. Il est temps de rendre la place, d’ouvrir tonte grande la porte aux sciences et de persuader à ceux qui doivent enseigner les certitudes scientifiques que ces trésors là sont sacrés, qu’il faut les garder avec piété, les grossir, s’il est possible.

Pendant que, sous l’effort, de ceux qui cherchent ou qui appliquent, les faits s’accumulent et que les théories s’organisent, la pédagogie des sciences reste à créer; il y avait, pour la culture gréco-latine, une longue tradition, qu’avaient perfectionnée d’admirables éducateurs, d’âge en âge. La plupart des sciences, en tant que sciences, datent d’un siècle. Aucune tradition, sauf pour la géométrie, et cette unique tradition semble caduque. Que de faits dont la mémoire des enfants ne peut s’encombrer, que de raisonnements abstraits dont ils ne peuvent devenir maîtres, avant que leur raison soit formée! Comment les intéresser, les habituer à regarder ce qu’ils doivent voir, à voir ce qui est essentiel, à réaliser quelques expériences, à mesurer patiemment, à grouper les faits, a saisir les analogies, à comprendre les lois, à ne pas se contenter d’en répéter machinalment l’énoncé, à en trouver l’application, à subir la certitude d’un raisonnement? Comment les faits, les lois, les théories doivent-ils être gradués, distribués suivant les âges? À coup sûr, les meilleurs programmes n’apportent à toutes ces questions que des réponses provisoires, appuyées sur des expériences insuffisantes, sur des conceptions a priori de savants qui ont oublié leur enfance, ou que leur enfance ne ressemblait pas à celle de leurs petits compagnons. C’est la génération des maîtres très jeunes, et de ceux qui se préparent à l’enseignement scientifique, dont on peut espérer qu’elle commencera d’apporter à ces questions quelques réponses précises. Ces jeunes gens sont prévenus; qu’ils ne sentent pas l’importance du rôle qu’ils auront à tenir, c’est impossible. Vraiment cette génération est bien digne d’envie, pour la beauté de l’œuvre qu’elle doit accomplir; mais « le beau est difficile ». On peut lui souhaiter un peu d’enthousiasme, qui la soutiendra.

S’il se crée una tradition dans la pédagogie des sciences, cette tradition sera mobile et changeante, puisque les sciences s’accroîtront continuellement. Il faudra, d’année en année, de siècle en siècle, faire pénétrer plus de choses et plus d’idées dans les éléments. Heureusement, cela est possible, parce que