Pagina:Rivista di Scienza - Vol. I.djvu/240

Da Wikisource.
230 rivista di scienza

mène. Mais nous pouvons conclure de suite que la petite quantité d’eau ajoutée a suffit pour détruire la répartition réticulaire sans modifier les propriétés optiques. Revenons aux cristaux isolés, obtenus par solution dans l’alcool; ils se prêtent à toute une série d’expériences intéressantes.

Tout d’abord, si l’on déforme un cristal, en le courbant, en le tordant, en le comprimant, dès que l’action mécanique cesse de s’exercer, le cristal reprend de lui-même sa forme primitive et son homogénéité, comme l’indique l’unité d’extension. Mais le fait le plus important consiste en ce que si la déformation est régulière, si par exemple on étire un cristal perpendiculairement à sa direction d’allongement, toutes les parties du cristal continuent à s’éteindre simultanément: on peut ainsi étirer un cristal en une longue bande homogène.

Si l’on sectionne l’un de ces cristaux, on voit immédiatement chacune des extrémités, provenant de la section, se modifier de façon que chaque fragment reprenne la forme du cristal primitif: des particules, faisant déjà partie de l’édifice se déplacent de façon à venir occuper la place des particules déficientes et à compléter le cristal qui se trouve simplement raccourci. Le cristal ainsi réparé est parfaitement homogène, et il ne reste pas trace du trouble momentané, que l’action mécanique a pu introduire dans sa structure.

En second lieu, lorsque deux cristaux se trouvent en proximité, on les voit tourner sur eux-mêmes de façon à devenir parallèles, puis se souder et se fusionner en un seul, qui en lumière polarisée se montre absolument homogène. Le mouvement de rotation, d’abord assez lent, devient si rapide que l’œil a peine à le suivre; il faut donc admettre que les deux cristaux exercent l’un sur l’autre une action d’orientation très énergique. C’est là un point d’une importance capitale qui nous permettra d’expliquer les principales propriétés des corps cristallisés liquides. Mais il est un cas où les deux cristaux ne se fusionnent pas, c’est celui où leurs directions d’allongement, leurs axes, sont à peu près perpendiculaires: on voit alors les cristaux s’orienter de façon que leurs axes soient rigoureusement à angle droit, et les cristaux se pénétrer de façons à constituer une macle. Les cristaux ne se fusionnent pas, dans leur partie commune, comme on peut le constater grâce au polycroïsme: quand l’un est jaune l’autre est incolore.

Les cristaux d’oléate que nous venons de décrire, s’ob-