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l’école économique autrichienne 331


doctrine des notions, des faits d’ordre psychologique. Ils ont eu cependant une tendance tâclieuse — si l’on excepte les Autrichiens et ceux qui après eux se sont inspirés de leur enseignement — à oublier trop vite que l’explication des phénomènes économiques doit être toujours, en dernière analyse, psychologique; ils sont tous plus ou moins tombés dans la faute de traiter ces phénomènes comme des phénomènes physiques. J’ai dit qu’en conséquence de cela leurs théories n’expliquaient qu’incomplètement les faits auxquels elles se rapportent, et que souvent inertie elles étaient entachées d’erreur. J’ai cité des exemples; il est facile d’en trouver d’autres. Parmi les erreurs les plus fâcheuses où les économistes classiques sont tombés, il convient de compter d’une part celles que l’on trouve dans leurs théories de la monnaie, et d’autre part celles que l’on trouve dans leurs théories du commerce international. Les premières procèdent de Passiinilation inexacte de la monnaie aux marchandises ordinaires; les autres de l’assimilation des nations qui échangent aux individus. Ces erreurs sont nées de ce que les classiques n’ont par cherché à se représenter d’une manière exacte le mécanisme des opérations où la monnaie ligure, ni le mécanisme du commerce extérieur: ils n’ont pas analysé assez ces opérations, ils n’ont pas pris la peine de remonter jusqu’aux mobiles des gens qui y participent et d’embrasser du regard tout cet enchaînement par lequel elles se rattachent a ces mobiles et en dérivent.

J’ai parlé déjà de certaines théories incomplètes et inexactes des grands classiques sur la valeur. Une comparaison plus instructive encore est celle qu’il convient de faire de la théorie de l’utilité-limite, telle qu’elle se trouve chez les Autrichiens, et de cette même théorie, telle qu’elle se trouve chez d’autres économistes. On sait que la theorie de l’utilite-limite avait été exposée une première fois par Gossen, en 1854, sans être remarquée par personne. Elle devait être présentée au public, plus tard, presque simultanément par Menger, Jevons et Walras. Mais de ces trois auteurs, c’est Menger qui lui a donné la forme la plus satisfaisante. Jevons, après avoir dit que l’utilité des biens décroissait quand la quantité en augmentait, tire immédiatement de là la loi selon laquelle les marchandises s’échangeront les unes contre les autres; il ne prend pas assez la peine de nous faire comprendre pour-