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Mon cher Ami!


Au Deserto, sur la frontière Suisse, ce 29 Aoùt 1856

summo mane.



S’il plaît a Dieu les chaleurs suffocantes sont passées! Je profite de la fraîcheur qu’une abondante pluie a laissée pour courir en tous les sens les environs de cet hermitage, où, il ya deux ans, je compulsais le dossier original du procès de la Signora di Monza, où l’été passé j’ai compilé les Mémoires inédits de Jérôme Morone (c’est un livre dont je yous suis encore débiteur).

D’ordinaire je pars d’ici le matin pour y revenir le soir du landemain, poussant pédestrement tantôt à droite, tantôt à gauche, et prenant pour but de mes excursions des sanctuaires pittoresques, des presbytères hospitaliers, des couvens où m’attire la sympathie, des villas où on convie l’amitié.

Cette semaine, remplie pour moi de mouvement, l’a été encore davantage d’idées sérieuses: j’ai joui en mème temps des plus gracieux tableaux de la nature, et des plus émouvantes révélations de l’histoire. J’avais dans mes courses un compagnon inséparable, Cristophe Colomb... Vous devez être fier de l’avoir connu el révélé! c’est une épopée que Vous venez de chanter, mieux qu’une épopée; puisque les magnifiques tableaux qui s’y déroulent sont scrupuleusement vrais, puisque les enseignemens salutaires et frappans que chacun peut en tirer, laissent bien loin les beautés poétiques les plus vantées. Votre œuvre est mieux encore qu’un beau livre; elle est une bonne action. Colomb aspirant à découvrir le Nouveau Monde, dont il avait la perception mysthérieuse et certaine, se proposa pour but et pour récompense le salut des âmes, et la gloire de Dieu: Vous, en rétablissant la vérité si malignement et obstinément