Pagina:D'Annunzio - Canti della guerra latina, 1939.djvu/36

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II


15O face de l’ardeur, ô pitié sans sommeil,
courage qui jamais n’écarte le calice,
force qui fais avec tes chairs ton sacrifice
et ta libation avec ton sang vermeil!
 
Sur quel bûcher, sous quel signe, pour quel réveil,
20à quel Avent ta foi chantait dans le supplice?
Plus haut que l’alouette à l’aube du solstice,
on vit soudain ton cœur bondir vers le soleil.
 
Car toute entière en toi lève la bonne race.
Là-bas, d’entre les neuf preux, sourit à ta grace
25mâle, par les barreaux de l’armet, Duguesclin.
 
Tu as communié, dans ta sainte vêture,
sous l’espèce du sol. Mais, couronné de lin,
ton front semble souffrir d’une étoile future.