Pagina:Ferrero - Leonardo o dell'arte, 1929.djvu/30

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peut, entre ce qu’il juge accident et ce qu’il juge substance, entre la «forme» et le «fond», entre la conscience et l’automatisme, entre la circonstance et le dessein, entre la «matière» et «l’esprit». Or c’est précisément la grande habitude, la liberté acquise de ces échanges, l’existence dans l’artiste d’une sorte de commune mesure cachée entre des éléments d’une extrême différence de nature, c’est la collaboration inévitable et indivisible, la coordination à chaque instant et dans chacun de ses actes, de l’arbitraire et du nécessaire, de l’attendu et de l’inattendu, de son corps, de ses matériaux, de ses volontés, de ses absences même — qui permettent enfin d’adjoindre à la nature considérée comme source pratiquement infinie de sujets, de modèles, de moyens et des prétextes, quelque objet qui ne peut se simplifier et se réduire à une pensée simple et absstraite, car il tient son origine et son effet d’un système inextricable de conditions indépendantes. On ne peut pas résumer un poème comme on résume... un «univers». En d’autrès termes, toute philosophie implique parmi