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quelles vies et quelles morts fictives nous sont communiquées, imposées par les artifices du compositeur. Parfois, le dessin et la modulation sont si conformes aux lois intimes de nos changements d’état qu’ils font songer d’en être des formules auditives exactes, et qui pourraient servir de modèles pour une étude objective des phénomènes subjectifs les plus subtils. Aucune description verbale ne peut approcher dans ce genre de recherches des images produites à l’ouïe, — car elles sont des transformations et des restitutions des faits vitaux eux-mêmes qu’elles transmettent, — quoiqu’elles se donnent — puisqu’il s’agit d’un art — pour des créations arbitraires de quelqu’un.

On voit par ces exemples comme des figures et des enchaînements de sensations auditives peuvent se raccorder aux modes supposés les plus «profonds» — c’est-à-dire: les plus éloignés du langage — de la pensée philosophique. On voit comment ce qu’elle peut contenir ou percevoir de plus précieux, et qu’elle ne peut communiquer que si impar-