Pagina:Goldoni - Opere complete, Venezia 1915, XX.djvu/379

Da Wikisource.

367


L’Europe dans la suite aux Barbares livrée
Des Beaux Arts oubliés avoit perdû les traces,
L’Italien sçavant en ranima l’eclat.

Prodigue de ses dons la sçavante Déesse
Se fixant aujourd’bui dans l’empire des Lys
Réunit dans Paris, Rome, Athene et Memphis.



Pantalon s’épuise en exclamations, en éloges, bat des mains, repete le dernier vers du Sonnet, et demande l’approvation de l’assemblée. Celio applaudit. Florinde loue tout haut Clarice, et tout bas en dit du mal à Petrone qui dit comme lui. Celio de son coté dit à Petrone que le Sonnet est un chef d’oeuvre, et Petrone en dit autant. Celio se sent de plus en plus penétré du mérite de Clarice. Pantalon est dans le plus grand étonnement de ce que Silvio ne dit rien; Silvio l’assure qu’il est l’admirateur de Clarice; mais que sa passion, c’est la musique. Pantalon lui repond, que s’il veut de la musique, il est bien aisé de le contenter; et il engage Angélique à chanter la musique quelle a faite sur la Cantate composée par Clarice, et qui a pour titre:

Le Poëte Italien qui demande à Apollon la grace de ne point échouer à Paris.

Pantalon ne se sent pas de joie. Florinde désapprouve tot bas le titre en parlant à Petrone qui le désapprouve aussi. Celio au contraire l’approuve aussi tout bas, et Petrone en fait de même. Angélique qui fait semblant de s’accompagner sur le clavecin, mais qui n’est véritablement accompagnée que par l’orchestre, chante ce qui suit:

CANTATA.

Sacro Nume di Pindo,
Tu che l’animo accendi
Di canora armonia, tu che rischiari
De’ mortali la mente,
Gran lume omnipossente
Degli uomini conforto, e degli Dei,
Presta orecchio pietoso ai voti miei.