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Pagina:Goldoni - Opere complete, Venezia 1915, XX.djvu/385

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Celio et Silvio impatientés de son obstination, disent qu’il n’y a qu’a le laisser là et aller persuader à Camille de l’oublier. Arlequin montre alors toute sa passion et les arrete en les assurant qu’il va être raisonnable. Petrone de son coté l’excite à suivre son conseil, mais il ennuie Arlequin. Celio qui voit sa foiblesse, juge que c’est un bon moment dont il faut profiter pour faire venir Camille; Florinde va avec lui pour cela et Petrone les suit. Silvio avertit Arlequin de l’arrivée de Camille, et il sort. Arlequin voudroit aussi sortir, mais il trouve dans Camille une espece de magie qui l’enchante, et qui le retient.

SCENE II.

Arlequin, Camille.

Camille, à part, se plaint de la cruauté d’Arlequin, en disant qu’il meriteroit bien qu’elle le renvojat. Arlequin ne veut pas l’aborder, ni lui parler le premier. Camille en dit autant. Arlequin veut sortir; Camille tousse, il se retourne. Ils se saluent l’un et l’autre poliment, mais fierement, et chacun est toujours dans la resolution de ne point faire les premiers pas. Arlequin se détermine enfin a sortir sans la regarder: alors Camille accablée de douleur se laisse tomber sur un fauteuil. Arlequin se ressouvient du fil et du ressort des marionnettes, il s’approche de Camille et lui demande ce qu’elle a. Elle lui répond qu’il voit là les tristes effets de sa passion. Il s’attendrit et veut l’aider à se lever. Camille essaye en effet de se lever, et elle retombe dans le fateuil. Arlequin la prend alors par les deux mains pour la mieux aider. Elle se leve encore une seconde fois, mais elle retombe encore et entraine avec elle Arlequin qui tombe par terre. Des qu’elle le voit en cet état, elle se leve avec légèreté, et sans la moindre peine, et va demander à Arlequin s’il ne s’est point fait de mal. Arlequin de son coté lui demande si elle est guerie. Elle dit qu’oui. Arlequin dit qu’il l’est aussi, et ils se parlent tous deux amoureusement. Camille demande à Arlequin s’il l’epousera; il lui promet qu’oui. Et