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aspect.7 Il s’est tenu d’autre part, depuis un peu plus de vingt ans, tout un cortège de congrès, colloques et autres symposiums où les historiens de la montagne ont eu l’occasion de se connaître, d’échanger savoirs et questions. Des rencontres dont les unes ont eu un caractère très général, tandis que d’autres se concentraient davantage sur une thématique particulière. Au bout du compte, elles ont même été si fréquentes qu’il ne fut plus possible à chacun d’entre nous de participer à toutes, ni même d’en être informé. La plupart ont gardé un caractère presque confidentiel, ou ne pouvaient accueillir qu’un nombre restreint de participants, sélectionnés au hasard des contacts déjà noués.

De ces rencontres (c’est-à-dire de celles dont j’ai pu avoir connaissance), je retiendrai le vaste congrès de Milan déjà évoqué, Le Alpi et l'Europa (4— 9 octobre 1973), qui rassembla surtout des politiciens régionaux (l’initiative venait de la Région lombarde et de son président Piero Bassetti), des économistes, géographes, sociologues, etc.; il avait une finalité prospective (les conditions d’aménagement de l’arc alpin et son insertion dans l’espace européen) et n’était certes pas exempt d’intentions politiques, sinon idéologiques; mais il réserva une place généreuse à la dimension historique des problèmes abordés.8 Ce congrès connut une seconde édition à peine plus modeste, sous les mêmes auspices mais à Lugano cette fois (14— 16 mars 1985) sous le titre programmatique légèrement modifié Le Alpi per l'Europa, toujours avec une honorable part faite à l’approche historique.9 Puis il y eut en août 1986 le IXe Congrès de l’Association internationale d’histoire économique à Berne, avec une section A («Débats et controverses») sur les économies de montagne10 - d’ailleurs préparée par des colloques tenus à Berne (1984)11 et à Graz (1985).12 Je pense en outre aux colloques plus modestes que j’avais eu le plaisir d’organiser à Zurich en 1979 (Journée nationale des historiens suisses),13 puis de nouveau en 1990 (Colloque international de la Fondation Latsis),14 et à Ascona (1993, avec Pier Giorgio Gerosa).15 Ou encore à ceux tenus à Munich par Uta Lindgren,16 à Brigue par le Forschungsinstitut zur Geschichte des Alpenraums constitué autour des archives Stockalper,17 les rencontres régulièrement organisées par le groupe d’études sur les Walser (Fondazione Enrico Monti, animée par Enrico Rizzi et Luigi Zanzi); et bien d’autres encore. Autant d’occasions précieuses d’affiner nos méthodes, d’enrichir nos problématiques, de préciser nos questions, de nuancer nos réponses. Mais des occasions ponctuelles, trop souvent confidentielles, et sans lendemains...


BERGIER: DES ALPES TRAVERSÉES AUX ALPES VÉCUES 15