Pagina:Leopardi - Epistolario, Bollati Boringhieri, Torino 1998, II.djvu/532

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Quant à vos mss. savants que j’ai heureusement tous apportés à Paris après les avoir eus sous la main de la censure de M-n, je pense toujours de mème, mais je n’ai encore rien pu faire. La librairie en tout pays et mème en Allemagne est aujourd’hui dans un triste état. P. ex. le libraire Hartmann qui devait imprimer le Pseudo-Callisthènes de mon ami Berger, a manqué. M. Passow5 a failli succomber à une seconde attaque d’apoplexie, et Niebuhr, notre excellent ami à tous les deux, est mort prématurément. Hélas, c’était précisément lui que j’espérais mettre à contribution pour trouver un libraire payant. - Voilà 4 mois d’absence de Paris pendant lesquels l’Estienne6 est resté suspendu. Si avant d’avoir repris cet ouvrage j’eusse écrit à mes amis en Allemagne, je courais risque de passer pour fanfaron. Il a donc fallu que je rédige, corrige, etc. pour mettre enfin notre première livraison à flot sur l’océan de la librairie. Aussi en voilà la publication très pro- chaine; je pense au mois d’Avril prochain, et cette semaine mème que voici, les feuilles 6 e 7 seront sous bande envoyées en Specimen à tous nos différents collaborateurs étrangers. Alors j’écrirai à tous ces Mes- sieurs et je parlerai de vous. Déjà j’ai écrit pour vous à Walz, et lui ai envoyé vos corrections de Théon, tout en lui faisant une note exacte de tout ce que dans vos mss. pouvait étre important pour sa collec- tion des Rhéteurs grecs, en me réservant toutefois de reprendre votre bien pour le réimprimer dans ces Adversaria projetés. La réponse de Walz ne peut guère tarder. - J’ai prèté votre Lettre sur Eusèbe à Letronne' que je verrai dimanche à ce sujet. Mais j’ai été étonné de ce que feu Niebuhr ne vous ait jamais cité dans les notes additionnel- les à son mémoire sur Eusèbe,8 imprimé pour la ièrc fois en 1819, mais inséré depuis p. 179 sqq. dans le 1" voi. des ses Opuscules histo- riques et philologiques, publiés à Bonn, en 1828. - Celui de vos mss. dont on pourra probablement tirer parti à Paris, c’est le Traité des Superstition vulgaires des anciens. J’espère le faire lire à Boissonade ' et autres.1" - Quant à la manière de publier les observations séparées, j’hésite beaucoup. Quelques allemands me disent que l’on n’aime plus les Adversaria, et quand je leur cite Porson et Wolf, ils me disent que ces deux hommes étant immensément connus pendant leur vie quoi- qu’ils n’aient presque rien publié, c’était la curiosité du monde savant qui a fait que l’on ait pu donner leurs ouvrages posthumes. Vous sen- lez bien que si réellement il en était ainsi, il faudrait faire insérer par- tiellement dans les journaux philologiques. Mais pour l’Allemagne c’est déjà un mauvais signe que les Annales de Jahn et la Bibliothèque cri-