Pagina:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/127

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Monsieur,


Je ne puis répondre que par de vifs mais stériles remercimens à l’invitation pleine d’indulgence que vous avez bien voulu m’adresser. Quand même des raisons toutes-puissantes ne m’empêcheraient pas d’en profiter, le sentiment de ma faiblesse devrait suffire pour me le défendre.

Ce n’est pourtant pas que je demeure indifférent de coeur à l’admirable mouvement philosophique religieux dans lequel la Revue Européenne a une si noble part. Non obtusa adeo gestamus pectora Poeni. Je me félicite même d’avoir trouvé l’occasion d’exprimer directement ma reconnaissance de chrétien à quelques uns de ces hommes, qui, remplissent envers la religion une tâche pour laquelle on sent déjà que le titre d’apologistes n’est plus celui qui leur est dû.

Grâce à eux, grâce surtout à celui qui les a suscités, et qui voudra bien, je l’espère, les soutenir et les multiplier, ils sont déjà bien loin ces temps où des adorateurs de la vérité éternelle s’évertuaient à la légitimer auprés d’une philosophie de quelques jours et de quelques hommes, ces temps où l’on était aise et presque fier de prouver que l’Eglise se trouvait en réglo avec Locke; et tout en jouissant d’un progrès que l’on reconnaît, pour ainsi parler, chaque jour, on peut dire qu’ils sont déjà remplis les voeux de ceux dont la foi ferme et souffrante attendait