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— 1549 —

sessione del 1853-54


N° III.

RIASSUNTO


STRADA DI FERRO VITTORIO EMANUELE


Situazione al 31 marzo 1854


Spese generali.


1° Interessi sulle azioni L. 171,411 75
2° Commissione di Banca » 250,855 55
3° Bollo francese e sardo sulle azioni. » 49,250 »
4° Cauzione versata » 4,329,073 55
L. 4,800,590 85
5° Spese di amministrazione e studi » 273,418 60
Totale L. 5,074,009 55
Cassa valori e crediti » 2,820,219 60
L. 7,894,229 15

Sottoscritto: Commissario T. Oldofredi.



N° IV.

Stato del personale e relativi stipendi della compagnia
della strada ferrata Vittorio Emanuele.

1° Consiglio di amministrazione a termini dell’articolo 18 degli statuti approvati colla regia ordinanza 23 marzo 1853, annue L. 72,000
2° Amministrazione centrale a Parigi:
Segretario, annue L. 4,800
Impiegato alle azioni » 2,700
Capo contabile » 3,600
Consiglio giudiziario. » 6,000
Garçon de bureau » 1,200
L. 18,300 18,300
8° Delegazione di Chambéry:
Delegato Barbier L. 12,000.
Impiegato segretario » 2,400
Copista » 1,200
Garçon de bureau » 1,500
L. 17,100 17,000
4° Servizio tecnico:
Ingegnere Newman, accettato in massima con lettera ministeriale 8 giugno 1853, numero 682 L. 40,000
Capo del materiale e sei ingegneri » 39,340
Assistenti » 42,000
L. 121,340 121,340
L. 228,740

Lettre de Charles Laffitte au comte Oldofredi, commissaire royal de la compagnie du chemin de fer Victor-Emmanuel.

Paris, le 15 mars 1854.

 Monsieur le comte,

Les complications européennes sont telles aujourd’hui que la guerre en paraît devoir inévitablement surgir.

La France et l’Angleterre, qui ont fourni au chemin Victor-Emmanuel presque tous ses souscripteurs, devront peut-être pendant assez longtemps consacrer toutes leurs forces vives à une lutte si sérieuse, et cela au détriment très-probable des entreprises industrielles où les deux pays sont engagés.

Le cours très-déprimé des effets publics offre d’ailleurs aux capitaux un attrait puissant, concurrence fâcheuse pour les actions des chemins de fer.

Ces observations se trouvent confirmées par ce qui se passe en ce moment sous nos yeux. C’est, d’une part, l’extrême empressement du public à souscrire l’emprunt de 250 millions, traité directement par le Gouvernement français, et de l’autre, l’échec regrettable des différentes grandes compagnies qui viennent de faire, même à de très-bonnes conditions, d’inutiles efforts pour se procurer les fonds nécessaires à leur service.

Ou est donc fondé à croire que l’appel d’un nouveau versement, adressé par la compagnie du Victor-Emmanuel à ses actionnaires, courrait grand risque de demeurer sans résultat, et pourrait par cela même compromettre l’avenir de l’entreprise.

C’est sous l’impression de ces circonstances que beaucoup de porteurs d’actions viennent sans cesse exercer la plus vive pression sur le Conseil administratif, pour le déterminer à ne pas donner suite à son traité avec le Gouvernement sarde, ainsi que vous avez pu, monsieur le comte, vous en convaincre par vous-mème.

Mais, si le Conseil prend en grand considération des intérêts qui ont de si justes droits à sa sollicitude, il n’oublie pas non plus ce qu’il doit à ses engagemens avec l’Etat; il est touché de l’extrème impatience de la Savoie, et des alarmes où la jetterait l’abandon d’un projet sur lequel se fondent ses meilleures espérances; il est pénétré de la situation du Ministère vis-à-vis des Chambres, et connaît, par l’exemple de ce qui s’est longtemps passé à Paris, les difficultés du régime parlementaire en de semblables transactions.

Pour satisfaire à la fois à tant d’intérêts essentiellement liés entre eux, mais momentanément divisés, le Conseil a cru devoir rechercher les moyens de faire l’usage le plus prompt et le plus avantageux possible des valeurs acquises à la compagnie.

Malgré quelques lenteurs et quelques embarras, qu’il était facile de prévoir du côté de la montagne de l’Epine, nous avions d’abord songé à commencer sur la ligne de Saint-Genix, et nous avions eu l’honneur de vous en entretenir, monsieur le comte. Nous connaissons les motifs politiques qui appelaient de ce côté les préférences du Ministère; mais nous avons reçu depuis une copie des plans adressés dès le 4 de ce mois à Turin par monsieur Newmann. Nous avons reconnu que, sur le parcours de cette section, se trouvaient deux souterrains ayant ensemble 6000 mètres à percer dans des conditions très-difficiles; que ces souterrains absorberaient probablement à eux seuls plus que le montant des sommes disponibles, exigeraient plusieurs années de travail, et, si la situation se prolongeait, dévoreraient les intérêts après le