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vante résumant l’opinion dominante: «La vue de ce titre (Les cristaux liquides) procurera à quelques lecteurs une douce gaîté et ils se demanderont, en passant mon article, comment une revue sérieuse peut elle insérer une élucubration si contraire au bon sens. Pour me disculper, je répondrai comme l’écolier pris en faute: je n’y suis pour rien, adressez vous à l’auteur de cette bizarre dénomination, le docteur Lehmann de Carlsruhe».

Il fallut en effet 25 ans de travail assidu, de recherches les plus minutieuses pour arriver à battre en brèche les idées préconçues, et à convaincre le monde savant que les corps cristallisés peuvent présenter tous les degrés de cohésion. La découverte de M. Lehmann est certainement une des plus importantes du siècle dernier; ses conséquences sont nombreuses et de premier ordre et elles permettent en particulier de préciser nos connaissances sur la structure des corps cristallisés. Mais avant d’aborder l’objet de cet article, il est nécessaire de rappeler, en deux mots, les idées admises sur la structure des corps cristallisés solides, pour montrer qu’elles ne sont nullement en contradiction avec l’existence des liquides cristallisés.

Haüy et ses prédécesseurs ont reconnu, grâce à de nombreuses observations, que les faces des formes cristallines satifaisaient aux lois suivantes, qu’il est inutile d’expliquer ici:

loi de la convexité des angles dièdres;
loi de la constance de ces angles dièdres;
lois des indices rationnels;
loi de symétrie.

Haüy rechercha la structure susceptible d’expliquer ces lois, et pensa la trouver dans la considération des plans de clivage, mais la structure admise par lui reste impuissante devant les particularités des formes cristallines dites mériédriques. Il fallait donc modifier cette hypothèse, sans lui faire perdre ses avantages; c’est ce qui fut fait de la façon suivante par Bravais, dont l’hypothèse repose sur la considération des réseaux. Je rappelerai donc qu’un réseau est un ensemble de trois systèmes de plans, les plans de chaque systèmes étant parallèles et équidistants. Un tel réseau divise l’espace en parallélépipèdes juxtaposés, que l’on nomme les mailles du réseau, tandis que les sommes de ces mailles s’appellent les nœuds, et les plans passant par trois nœuds ont