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analisi critiche e rassegne 339

assouvie. «Heureuse circonstance, conclut M. Enriques, pour la société des hommes, devant qui s’ouvre une perspective indéfinie de progrès!» (p. 32).

M. Enriques débute par une critique de l’absolu et de l’objectivité (pp. 17-44). Il ne faut pas, dit-il, opposer radicalement l’absolu au relatif. De même que l’infini mathématique ne doit pas ètre entendu en un sens actuel, mais seulement en un sens potentiel ou génétique, de même l’absolu n’est qu’une limite que nous poursuivons sans jamais l’atteindre. Pareillement, l’élément subjectif et l’élément objectif de la connaissance ne sont pas irréductibles l’un à l’autre. «Ce sont plutôt deux aspects différents de la connaissance, qui proviennent de la confrontation de celle-ci avec d’autres connaissances, appartenant soit à une même personne, soit à des personnes différents, et se rapportant à un même objet, ou à des objets différents» (p. 17). Ainsi la représentation subjective est, pour la connaissance, une condition de progrès. La science vise à une objectivité de plus en plus complète; mais elle se développe en construisant des systèmes d’images, des modèles, qui provoquent dans notre esprit de nouvelles associations et deviennent ainsi un instrument de découverte (p. 49).

L’analyse critique que nous venons d’esquisser infirme à la fois, dans la pensée de M. Enriques, le Kantisme et le Positivisme.

En effet, le Kantisme commet l’erreur d’attribuer un sens transcendant à la distinction (toute relative) du sujet et de l’objet (pp. 32-34).

Quant au Positivisme, il traite la Métaphysique de science vaine parce que, dit-il, elle a pour objet l’absolu, et que l’absolu est inconnaissable. Mais, répond M. Enriques, — en premier lieu, l’absolu est un symbole dépourvu de sens: donc le positiviste concède trop à la métaphysique lorsqu’il accorde l’existence de son objet (encore qu’il le tienne pour inaccessible). Et, d’autre part, il fait fausse route lorsqu’il refuse de reconnaître l’intérêt que présentent les systèmes métaphysiques (ontologiques) regardés comme des représentations psychologiques (pp. 48 et sqq.).

Pour M. Enriques, au contraire, ces représentations offrent un intérêt capital, et c’est pourquoi sa théorie de la science (Gnoséologie positive) consiste principalement en une étude de la genèse psychologique des différents concepts scientifiques. C’est d’ailleurs ce même point de vue psychologique que M. Enriques (dans son chapitre IV sur la Géométrie) oppose à son troisième adversaire, le «néo-nominaliste français». Pour ce dernier (pp. 266 et sqq.), la science serait un système de conventions arbitraires: à quoi M. Enriques répond (p. 300): «Nonostante l’arbitrarietà che rimane alla costruzione geometrica, sta in fatto che l’intui-