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ne dort qu’autant qu’il ne s’adapte plus. La mère ne dort pas pour son enfant malade couché auprès d’elle puisqu’elle entend ses moindres murmures. Le fait que les impressions monotones (c’est-à-dire qui ne réclament aucune adaptation) et les choses sans intérêt nous endorment, prouve aussi que le sommeil est cet état qui survient lorsque l’intérêt pour l’entourage n’est pas stimulé. — Lorsque les stimuli dont nous avons parlé agissent, ils suscitent ce désintérêt (à moins que l’intérêt provoqué par l’entourage ne soit plus fort que le désintérêt provoqué par les stimuli du sommeil, auquel cas l’animal restera éveillé, conformément à la Loi de l’intérêt momentané). Le sommeil consiste donc en une inhibition de la réactivité. Dans le sommeil, ce n’est pas la sensibilité qui est affaiblie, comme on l’a prétendu (si c’était le cas, le sommeil partiel ne serait plus possible), mais c’est la reactivité1. — Le sommeil survient par conséquent, soit lorsque l’entourage monotone ou ennuyeux n’exige aucune réaction, ce qui réalise la condition même du sommeil, — soit lorsque cette réactivité est suspendue par l’action de stimuli qui agissent en vertu de raisons biologiques, pour frapper l’animal d’inertie avant qu’il soit parvenu au stade d’épuisement. — Je n’insiste pas ici sur le côté physiologique de ce processus, que nous pouvons sans doute considérer comme rentrant dans les inhibitions actives.

c) Mais, pouquoi donc cet état d’inertie dans lequel est plongé l’animal l’empêche-t-il de parvenir à l’épuisement? Et surtout, comment restaure-t-il? — Ces questions nous amènent à dire quelques mots du «mécanisme final», de l’action réparatrice du sommeil.

Le sommeil doit restaurer tout d’abord par le fait même de l’inertie qu’il provoque. Cette inertie, en supprimant le travail musculaire, diminue l’usure des tissus et la production des substances ponogènes. Dans cet état, l’élimination de ces déchets est plus rapide que leur accumulation. Mais ce n’est pas tout, car nous savons que le sommeil restaure beaucoup plus qu’un simple repos, c’est-à-dire que la simple immobilité.

  1. Kronthal a récemment défendu une idée analogue à la Société berlinoise de Psychiatrie: le sommeil apparait, dit-il, lorsque les réflexes sont empêchés, lorsque les cellules ne réagissent plus. «Der Mensch müsse in Schlaf geraten, wenn die Reflexmöglichkeiten vermindert sind». (Centralblatt f. Nervenheilk., 15 Déc. 1906, p. 964).