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la parthénogénèse expérimentale etc. 89

statant que l’eau de mer concentrée est active, et l’action des charges électriques des ions en constatant que les solutions sucrées hypertoniques sont suffisantes. Toutes ces conclusions sont d’ailleurs trop absolues: il est inexact que la nature et les proportions des sels constituant la solution hypertonique soient indifférentes; d’autre part, on n’a jamais fait développer un œuf dans une solution sucrée dépourvue d’électrolytes1. Contre cette intervention exclusive du facteur hypertonie se dressent les expériences de Yves Delage (confirmées par Garbovski) qui obtient jusqu’à 100% de parthénogénèses expérimentales, chez les Astéries, au moyen d’eau de mer chargée de CO2 diluée et rendue hypotonique par l’addition de 15% d’eau distillée. Loeb lui même a obtenu des blastules chez le Chætoptère avec de l’eau de mer rendue hypotonique et additionnée de KCl. L’action spécifique des ions est indéniable. Reste à définir ce terme de spécificité qui, tel quel, n’explique rien.

En 1902, Loeb émet l’idée ingénieuse que les ions actifs des solutions agissent comme catalyseurs, en accélérant la segmentation (qui commence tardivement dans l’eau de mer naturelle) et en lui permettant de se produire avant que l’œuf se désintègre et meure.

En 1903, Matthews, assure que les agents chimiques parthénogénisants sont ceux qui liquéfient le protoplasma. Le centrosome pourrait être une parcelle d’un enzyme liquéfiant produite, ainsi que cela a été observé chez les Levures, par un commencement d’asphyxie. Cette hypothèse demanderait à être appuyée sur des faits plus nombreux et plus précis.

Enfin Loeb, en 1906, rejetant toutes ses théories antérieurs, attribue aux solutions hypertoniques le rôle d’un agent oxydant. Il se fonde sur ce que, en l’absence d’oxygène, ces solutions sont inefficaces. Il y a longtemps que l’on sait que l’oxygène est nécessaire à la plupart des processus physiologiques; ses expériences le montrent une fois de plus, mais elles ne prouvent nullement que les solutions hypertoniques agissent uniquement comme agents d’oxydations. On pourra admettre sa nouvelle théorie quand il aura montré que l’oxygène détermine la parthénogénèse en dehors de l’intervention des solutions hypertoniques2.


  1. J’y ai réussi depuis.
  2. Dans de récentes expériences j’ai montré que, au moins chez les Astéries, la présence de l’oxygène était non seulement inutile, mais gênante,