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de l'utilité scientifique des collections, ecc. | 393 |
Les primitifs essais de la sculpture grecque, ces bornes plus ou moins grossièrement équarries. images des dieux dont on voyait encore, du temps de Pausanias, des échantillons traditionnellement conservés dans les plus vieux sanctuaires de la Grèce, ces brutales et curieuses images, dis-je, nous les voyons reproduites sur les monnaies. A Byzance, Apollonie, Mégare, c’est un cippe allongé, la première image de l’Apollon des carrefours; à Pergé, à Iasos, c’est Artémis sous l’aspect d’une poupée enfantine affublée d’ornements.
Voici venir, à présent, des représentants des différentes écoles. Le premier sculpteur de l’ècole d’Egine, Smilis, avait exécuté pour l’Héraion de Samos une statue que nous montrent les monnaies de l’île. Un tétradrachme athénien nous donne quelque idée de ce qu’était la fameuse statue d’Apollon, érigée à Délos par Tektaios et Angelion. L’Athena Chalcioecos de Gitiadas, l’Apollon Didyméen, œuvre de Canachos, le Zeus Ithomatas du chef de l’école argienne, Ageladas; le groupe des Tyranoctones, exécuté en bronze par Anténor, au lendemain de la chute des Pisistratides, figurent sur des monnaies qui suppléent aux description des auteurs et nous aident à restaurer et à identifier les débris de sculpture épars dans nos musées. Vous y retrouverez pareillement les plus renommées des œuvres de Myron, de Polyclète, de Calamis, de Phidias, de Praxitèle, de Bryaxis. On a invoqué avec profit des types monétaires à l’appui des restitutions qui ont été tentées de la Vénus de Milo; et, quand sont venus au Musée du Louvre les débris de la Victoire de Samothrace, ce sont les beaux tétradrachmes de Dèmètrius Poliorcète qui ont donne une certitude scientifique à l’assemblage de cet admirable morceau et en ont fixé rigoureusement la date.
Que de monuments d’architecture seraient, sans les types monétaires qui les reproduisent, à la merci des restitutions fantaisistes de notre imagination! lei, nous voyons le temple d’Aphrodite à Paphos, avec son pylône, son parvis, son vaste péribole entouré d’un portique, et, au fond du sanctuaire, le bétyle, image de la déesse, autour duquel voltigent les colombes sacrèes; là, c’est le temple non moins fameux du mont Garizim, rival de celui de Jérusalem, sur les cendres