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dévelop. hist. des théories de la physique 283

le problème dans l’indétermination est non seulement le plus simple et le plus clair, mais encore le plus sûr.

Un jour ou l’autre certain phénomène nous amènera à choisir. Nous nous imaginerons que le choix est définitif jusqu’à ce que nous nous apercevions que les hypothèses licites sont encore en nombre infini, et que nous aboutissions à un nouveau concept mathématique qui rentre dans le premier.

Étudions un certain nombre d’exemples; nous vérifierons ainsi les propositions énoncées.

A la fin du 18me siècle, Laplace explique dans l’hypothèse des attractions les phénomènes capillaires, c’est-à-dire ceux qui dépendent de la surface libre des liquides, généralement des surfaces de contact entre liquides ou liquides et solides. Il arrive à ce résultat, facile à prévoir, que tout se passe comme si la surface libre était contractile et tendait à prendre une aire minima compatible avec les liaisons imposées. En effet si les parties constitutives du liquide quasi incompressible s’attirent entre elles, elles tendent à se rapprocher les unes des autres; leurs distances tendent à diminuer. Il est évident que, si rien ne l’empêche, le liquide se mettra sous la forme de sphère; on sait que la sphère est pour un volume donné la surface d’aire minima. S’il existe des empêchements, si par exemple la pesanteur intervient, le liquide ne prend pas la forme sphérique, mais tend à diminuer sa surface libre. Le résultat se généralise aisément pour des surfaces de contact avec d’autres liquides ou des solides.

Voilà le premier stade de la théorie; elle est, si l’on veut, concrète et physique.

Mais Gauss remarqua bientôt que la théorie de Laplace n’introduit aucune hypothèse particulière sur la nature des forces; il est par conséquent inutile de les expliciter; elles ne servent à rien. Les phénomènes capillaires sont incapables de rien nous apprendre sur la constitution des corps. Ne conservons donc que le résultat; bornons nous à dire: Les surfaces de discontinuité ont des énergies potentielles proportionnelles à leurs aires, caractéristiques du système des deux milieux en présence, fonctions de la température (et de la différence de potentiel). Tel est le principe suffisant et nécessaire qui explique les phéno-