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Pagina:Sonetti romaneschi III.djvu/389

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Sonetti del 1834 379

voulu que les béats se montrassent reconnaissants de l’honneur qu’on leur avait fait; ils veulent qu’avant d’obtenir de l’avancement, ils prouvent leur habilité dans leurs fonctions et qu’ils fassent de nouveaux miracles. Les miracles pour la sanctification doivent toujours avoir une date certaine et être postérieurs à la béatification. Un béat qui, après sa nomination, reste au paradis sans rien faire, ne peut espérer de Rome aucune nouvelle faveur.- S’il s’agit de béats solennellement déclarés, il suffit de deux miracles; mais s’il s’agit de ces vieux béats par équivalence, c’est-à-dire déclarés béats en chartre privée et sans procès, il en faut quatre. Les nouveaux miracles discutés et approuvés dans les formes que nous avons indiquées pour la béatification, le Pape, dans un consistoire secret, annonce à ses vénérables frères le projet qu’il a de faire un saint; les cardinaux repondent: placet, et le Pape ordonne la réunion du consistoire public dans lequel les avocats du consistoire pérorent sur le nouveau saint. Le Pape écoute tous ces discours et déclare que, quant à lui, il serait content de compter ces messieurs parmi les saints, mais qu’il s’agit de choses graves pour lesquelles il veut conférer avec les évêques et les cardinaux; il ordonne aux fidèles des prières pour obtenir l’assistance de Dieu; on fait des prières publiques dans toutes les églises; beaucoup d’évêques sont appelés à un consistoire semi-public, où on parle de nouveau du béat ou des béats qui veulent obtenir la sanctification. Le Pape se montre toujours bien disposé à leur égard, mais il témoigne cependant quelque hésitation avant de se décider, les consistoires se répètent et on continue de prescrire des prières aux fidèles. Enfin, quand le Pape est ennuyé de cette comédie, il fixe le jour de la cérémonie. Nous disons comédie, car ces consistoires ne sont pas autre chose et la cérémonie en est le dernier acte. Du moment que les miracles ont été reconnus postérieurs à la beatification, il n’y a plus de doute que le béat sera sanctifié: à quoi bon alors et ces prières et ces consistoires, pourquoi ces hésitations? Le résultat n’est certes pas celui qu’en attendent les prêtres; ils veulent surprendre la bonne foi des fidèles, nous croyons au contraire que l’aveu solennel de cette hypocrisie effrontée, démasque toujours mieux le sacerdoce romain. Passons maintenant à la cérémonie. Dès le début de la cérémonie, on fait autour de la sainte Basilique de Saint-Pierre une grande procession, à laquelle prennent part les cardinaux, les évêques, le clergé de Rome, les confréries, les collèges; ils entrent enfin dans l’église magnifiquement parée et vont prendre place; le Pape est sur son trône, l’avocat consistorial s’agenouille sur les