sur son trône, le Pape reçoit les présents, que l’on nomme l’offerte, et qui sont présentés pour chaque saint par trois cardinaux, un évêque, un prêtre et un vicaire accompagné de l’éminentissime procureur. Nous voyons que dans une canonisation, on offrit à Boniface VIII, un pot d’une valeur de cent ducats d’or, un veau, vingt-quatre chapons, vingt-quatre poulets, vingt-quatre pigeons, et deux pièces de vin. A la canonisation de St. Nicolas de Tolentino, on offrit à Eugène IV: deux pièces de vin de Salerne, plusieurs faisans, poulets, poules, oies, tourterelles, des pigeons, et une génisse. Cette coutume d’offrir des volailles au Pape a été vivement discutée par les auteurs ecclésiastiques; ils se sont divisés en deux camps, les défenseurs des oiseaux et ceux qui s’y opposaient. Pour quoi, disaient les derniers, offrir des oiseaux au Pape? en ce qui touche l’or, le vin, les veaux, cela se comprend, mais que signifient les oiseaux? En faisant des recherches, on a vu que l’origine de cet usage remontait à la canonisation de sainte Brigitte; cette circonstance a donné lieu à beaucoup de commentaires. Ces oiseaux avaient été offerts dans des cages dorées, et on soutenait que puisque cela avait été fait dans cette circonstance, on pouvait maintenir l’usage pour les autres saintes, mais qu’il n’y avait pas de raison quand il s’agissait des saints; quelques Papes ont protesté contre cet usage; parmi les plus récents, Benoît XIII, Benoît XIV, Grégoire XVI, n’en ont pas voulu pour les canonisations qu’ils ont faites pendant leur pontificat. Mais si les Papes renoncent aux oiseaux, ils ne renoncent pas aux autres présents, qu’ils reçoivent pour le compte des saints. C’est à coup sûr un grand honneur pour celui qui se trouve en paradis comme simple béat, d’être déclaré saint par le Pape, mais, pour le Pape, c’est une bonne affaire. Pour la canonisation de quatre saints, Clément XII reçut 12,000 écus romains, environ 70,000 francs. On fait pour les canonisations des dépenses d’apparat considérables, car tout doit être neuf, et tandis que les chanoines de Saint-Pierre s’emparent des ornements, des banquettes, etc., le Pape garde, ou vend à son profit, tout ce qui lui a servi pour la cérémonie. Nous trovons dans le Dictionnaire de Moroni une note, rédigée probablement à propos de la sanctification faite par Gregoire XVI, dans laquelle on lit: "Les ornements dignes d’une mention particulière sont: manteau pontifical d’officiant, étole et chape pour l’évêque assistant, manteau, chasuble et étole, manipule, voile et bourse du calice, trois tuniques, une étole et deux manipules et franges d’or pour les diacres latins; deux tuniques pour le diacre et le sous-diacre grecs,