Pagina:Verri - Osservazioni sulla tortura, Milano 1843.djvu/64

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tilien, le plus sage et le plus éloquent des rhéteurs, dit, en traitant de la question, que c’est une affaire de tempérament: un scélérat vigoureux nie le fait: un innocent d’une complexion faible l’avoue. Un homme est accusé; il y a des indices, le juge est dans l’incertitude, il veut s’éclaircir: ce malheureux est mis à la question. S’il est innocent, quelle barbarie de lui faire souffrir le martire? Si la force des tourmens l’oblige à déposer contre lui même, quelle inhumanité épouvantable que l’exposer aux plus violentes douleurs, et de condamner à la mort un citoyen vertueux, contre lequel il n’y a que des soupçons? Il vaudrait mieux pardonner à vingts coupables, que de sacrifier un innocent. Si les loix se doivent établir pour le bien des peuples, faut-il qu’on en tolère de pareilles qui mettent les juges dans le cas de commettre méthodiquement des actions criantes, qui révoltent l’humanité? Il y a huit ans que la question est abolie en Prusse: on est súr de ne point confondre l’innocent et le coupable, et la justice ne s’en fait pas moins. Così parla, così attesta uno de’ più grandi uomini che sta sul trono. In Prussia, nel Brandeburghese, nella Slesia e in ogni parte della dominazione prussiana non si dà più tortura di veruna sorta, e la giustizia punisce i rei, e la società vi è sicura.

Nell’Inghilterra già da molto tempo non si tollera più la tortura: la legge condanna a un genere di morte il reo che ricusa di rispondere al giudice: questa si chiama la peine forte et dure, ma a torto chiamerebbesi tortura, poiché finisce colla morte, e non è veritatis indagatio per tormentum. Veggasi sul proposito dell’Inghilterra il barone di Bielfed1. «Dacché l’esperienza fa vedere che nell’Inghilterra e nella Prussia i delitti si discoprono e si puniscono, che la giustizia si esercita, e la società non ne soffre, ella è cosa quasi barbara il non abolire l’uso della tortura. Chiunque ha viscere, ed abbia una volta veduto commettere una tal violenza alla natura umana, non può, cred’io, essere di un parere diverso;» così egli: Depuis qu’on voit en Angleterre et en Prusse que tous les crimes se découvrent, qu’ils sont punis, que la justice est rendue, que la société n’en souffre point, il est presque barbare de ne pas abolir l’usage de la question. Quiconque a des entrailles, et a vu une fois faire cette violence à la nature humaine, ne saurait s’empêcher, je pense, d’être de mon sentiment. Che nell’Inghilterra sia affatto abolita la tortura, lo attesta anche il presidente di Montesquieu2. Anche nel regno della Svezia non si usano torture, se crediamo a Ottone Tabor3. Nei regni d’Un-

  1. Instit. polit., Tom. I, Cap. VI, §. 34.
  2. Vedi la nota retro alla pag. 49, ed in seguito al Lib. XXIX, Cap. 2.
  3. De tortura et indiciis delictorum, Tom. II, §. 18.