Canti (Sole)/A Montecassino

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Ad una gentile giovinetta nel giorno delle sue nozze Il cocchio
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A MONTECASSINO1




O d’aquile e d’eroi vetusto nido,
     O rocca di filosofi e di santi,
     Faro, che irraggi da securo lido
     Le torbide del tempo onde sonanti;

Scoglio battuto dal reflusso infido5
     Di quattordici età gravi di pianti,
     Che del naufragio nel terribil grido
     Immoto echeggi di celesti canti,

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Sacro asilo, che ai re mai non si aprio,
     Se non ponesser pria l’acciar temuto,10
     Lare di un popol benedetto e pio;

O altare per l’azzura aria perduto,
     Sì lontano da noi, sì presso a Dio,
     Salve, Monte Cassino, io ti saluto!

Note

  1. Di questo sonetto, Marco Monnier, nel suo famoso libro L’Italie est-elle la terre des morts? (Paris, 1860, pag. 285-6) ci racconta l’origine così: Nous descendions à pied da monastère, les yeux encore pleins des beaux marbres et des riches manuscrits que nous avions vus. L’un des nôtres se tenait en arrière; il marchait la tête baissée et les mains derrière le dos. Il était français et faisait des vers. Au bout d’un quart d’heure, il rejoignit la bande et lui récita ce qui suit:

    Vieux nid d’aigles et de héros,
         Château fort des saints et des sages,
         Phare éclairant les matelots
         Sur l’océan brumeux des âges;


    Rocher qu’ont battu de leurs flots
         Quatorze siècles pleins d’orages,
         Et dans ton éternel repos
         Seul debout parmi les naufrages;

    Humble asile, où sans jeter bas
         Son épée, un roi n’entre pas;
         Foyer d’une famille élue;

    Autel dressé dans le ciel bleu
         Si loin de nous, si prés de Dieu:
         O Mont Cassin, je te salue!

    Les Italiens crièrent bravo de confiance. Niccola Sole confessa qu’il n’avait rien compris, et il disait vrai, car comme beaucoup d’auteurs, il lit notre langue, mais il ne l’entend pas. Il pria donc le rimeur français de lui écrire la poèsie.

    Nous nous assîmos sur le parapet de la route, et le sonnet fut écrit séance tenante, au crayon.

    «Je le comprends à present, et je vais vous l’expliquer en italien, dit Sole à ses compatriotes.»

    Et sur le champ, à première lecture, il traduisit le sonnet vers par vers, sans hésitation, ni reprise.

    J’ai conservé cette traduction et je la transcris ici telle quelle. On y verra ce que l’ampleur italienne ajoute à la précision un peu sèche de nos vers.