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IV


O victoire, sauvage comme la cavale
65qui paît l’asphodèle dans le désert romain,
jeune comme Rome alors que la sombre aurore
fut traversée par le vol des douze vautours,
toi que je vis sur l’aridité sublime
bondir du roc d’Ardée
70et dans le bond resplendir toute au soleil
blanche comme la poitrine du héron,
ô Désirable, si jamais seul et anxieux
j’interrogeai tes vestiges
loin du peuple vêtu d’ignominie et de paix;
75si jamais à tes autels j’apportai mon offrande
tandis que sur tes palmes,
comme sur une litière pourrie,
l’astuce et la peur, vaches baveuses,
ruminaient le mensonge;
80si jamais en ton nom je reprochai son opprobre
à la Reine des Royaumes
corrompue et polluée par les mains des vieillards;
si jamals je fus ivre de ton regard changeant,
ô Vierge, accompagne mon message, affermis ma voix!