Pagina:D'Annunzio - Canti della guerra latina, 1939.djvu/26

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VI


Voici ton jour, voici ton heure,
Italie; et, pour cette heure
des années merveilleuses,
la plénitude de tes allégresses!
110L’ai-je annoncée avec les bûchers et avec les hymnes?
l’ai-je appelée dans la vigile et dans l’attente?
l’ai-je hâtée par la rancune et par l’amour?
Les pieds graves du Destin
se transmuent en ailes soudaines;
115et sur son front marmoréen
s’allume la flamme à deux cornes
que portait le Libérateur
au-devant du champ couvert de rosée.
C’est le signe! c’est le signe!
120Choisis d’être souveraine ou serve,
choisis de monter ou descendre,
choisis de vivre ou périr.
Je te montre le signe.
Malheur à toi si tu doutes,
125malheur à toi si tu hésites,
malheur à toi si tu n’oses jeter le dé.