Pagina:Leopardi - Epistolario, Bollati Boringhieri, Torino 1998, II.djvu/547

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ait pas d’argent à recevoir, parce que ce livre se publie à l’imprimerie royale qui ne paie pas un sous à Boiss. cependant j’ai cru devoir pas- ser là dessus, parce que cela ne peut manquer d’avoir de fort heureu- ses conséquences pour vous que de vous voir cité par B. et mème publié en partie par lui. Cela aménera des libraires payants quand les circon- stances commerciales se seront améliorées. Mon projet de traduction de vos ouvrages italiens n’a point encore été effectué. En fran^ais cela ne se peut pour le moment, parce qu’on n’imprime ici que de petites brochures politiques. En allemand cela se fera, mais il faut vous tra- duire dans le mètre originai et avec inspiration, et mon ami Anders qui fera cela est très maladif. Ainsi nous devons encore nous patien- ter. Vous voyez au moins que je me donne du mouvement pour par- venir à quelque chose. Pour le Porphyre je vais prier Hase* de l’exa- miner et d’en écrire à Creuzer, qui doit le republier dans son Plotin compiei. Pour le Saggio sur les erreurs populaires il faut le publier arrangé en fran^ais, sans y mettre de nom peut-ètre, mais pas du tout le vendre pour le publier sous celui d’un autre. C’était là une idée dese- spérée, mon excellent ami; ce livre quelque incomplet qu’il soit et bien que trop peu travaillé, est toujours mille fois trop bon pour en faire un pareil usage. Grégoire, Pottier l’ont lu avec le plus grand intérét. Boissonade a été si étonné aujourd’hui en en voyant la richesse des citations qu’il avait de la peine à croire que vous eussiez trouvé tout cela vous mème, étant alors si jeune. Enfin je prévois avec assurance que je vais vous faire de la réputation. Pour l’argent cela dépend mal- heuresement plutòt des circonstances du commerce que de moi. Fix est fàché que vous supprimiez vos deux Anacréontiques. Pour le 8è après à8óve<; ce n’est pas qu’il soit mal placé après le second mot, pui- sq’on peut le mettre mème après 5. mots, ce que vous verrez dans notre Thesaurus, mais Fix croyait qu’un autre emplacement eut été plus aisé. Pour l’indifférence de la iÈre syllabe du vers dans la poésie lyrique, Fix me dit que l’on peut bien mettre un spondée au lieu d’un jambe, mais qu’on ne peut changer un anapest en crétique. Vous savez que moi, àne fieffé en métrique, je ne fais que vous répéter l’assertion de Fix, sans savoir comment elle est fondée. D’après l’indication que vous m’avez donnée de vos morceaux insé- rés dans le Spettatore, je suis parvenu à réunir la plupart en achetant des Numéros chez Fayolle. Il me manque la Dissertation sur Moschus, la ie, 2e, 5e-8e Idylle, le Moretum; mais je les fais copier, pour vous