Pagina:Leopardi - Epistolario, Bollati Boringhieri, Torino 1998, II.djvu/776

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que des romans nouveaux, et que les collections de Molini et plus encore de Buttura étaient toujours dans le commerce. Pour entrer dans l’Instruction publique il faut une protection spé- cial d’un homme influent de FUniversité. Cette protection s’obtient ici de deux manières. On se fait recommander par une personne placée encore plus haut que ces parvenus de 1830, ou bien on rend quelques services personnels à ces derniers. Rossi est arrivé à quelque chosc parcc que M. de Broglie l’exigeait1 et Orioli a été porté par les nombreux ennemis de Raoul-Rochette. - A la mort de Champollion jeune on voyait bien qu’il n’y aurait guère que Rosellini pour le remplacer. On a laissé la chaire vacante, parce qu’il fallait un Francis, et plùtót de la donner à un étranger on en faira une chaire d’antiquités en général. Permettez moi de vous citer mon propre exemple. Je vous ai dit bien souvent que dans toute la sincérité de mon cceur je reconnais votre supériorité sur moi. Je n’ai pas de genie, peu d’esprit, et seulement quelque savoir positif, mais je suis un homme consciencieux et exact à remplir mes devoirs. Je crois encore aujpurd’hui que j’ai les avanta- ges nécessaires pour réussir comme vous le disiez si bien nella superfi- cialissima, presuntuosissima e ciarlatanissima Francia. Le Baron Pa- squier et toute sa famille me protège, le Ministre Guizot me veut du bien personellement. J’ai revu les notes d’un volume de Platon de Cou- sin, et toutes mes rectifications ont été adoptées. J’ai choisi les sujets de versions grecques pour le concours général de l’année dernière et Villemain’ s’est richement orné de mes plumes. J’ai donné des édi- tions médiocres du Coq de Lucien, des Nuées d’Aristophane et de la Médée d’Euripide que l’on a trouvées très bonnes dans cette Béotie. - Eh bien j’en suis encore à mon traitement fixe de mille fr. par an comme examinateur des livres de classes. Je veux bien croire qu’un jour, à cinquante ans, je serai quelque chose. Mais cet en attendant est dur. On m’employe à tori et à iravcrs. J’ai été chargé des examens des classes élémentaires des colleges de Paris, et j’ai rédige le rapport au Ministre. Je suis depuis 8 jours professeur suppléant de l’histoire de la Littérature grecque à l’Ecole Normale. Mais Dieu sait quand je serai titulaire inamovible. Lorsque l’automne passé, ayant le choix de 2500 fr. à Berlin et de 1000 ici je me suis décidé à rester à Paris, c’est mon coeur, le vif et profond attachement que je porte à quelques uns de mes chers élèves de l’Ecole Normale, qui me conduisait. Peut-ètre je serais aujourd’hui professeur à l’Université de Berlin. Toutefois, mon meilleur ami, je ne veux pas du tout que ces tristes Biblioteca Ccnronale Dan Dan ino di Sarra FONDI