Pagina:Leopardi - Epistolario, Bollati Boringhieri, Torino 1998, II.djvu/823

Da Wikisource.

J’ai vu enfin M. Cobianchi, et je vous remercie cordialement du plaisir de cette intéressante connaissance. Mais Dieu sait quand on pourra vous envoyer ses livres. J’ai pour vous de Thilo, le Codex apo- cryphus N. Test.' t. i, de Gros2 deux dissertations, de Walz une item, de moi mes 7 bouquins, et enfin 6 exemplaires de vos Excerpta. J’attends l’occasion. Notre S. Chrysostome s’est miraculeusement relevé: en véritable Phénix il ressuscite de ses cendres, et je suis plus occupé que jamais. On continue en mème temps que l’on réimpresse. J’ai parcouru ad hoc dcrnièrement vos schedulae: vous avez lu Chrysostome. Mais pas tout; n’est ce pas? Vous jugerez un peu de mon travail par le petit Specimen que je vous enverrai. Il y aurait un moyen presque sur pour moi de venir à Naples: il me faudrait apprendre qu’il y a de bons mss. soit de S. Basile, soit de S. Athanas. Pardonnez mon ignorance. Le catalogne qu’Andrès avait annoncé dans un Prodromus, a-t il jamais paru?3 Connaissez-vous un petit livre intitulé Frane. Fuoco, Metodo gra- duale per pronunciare e comprendere la lingua italiana, t. 1° Napoli, 1820? Cela m’a paru bon autrefois, mais je n’ai pu me le procurer depuis. Que pensez-vous du Viaggio per la Tauride de M. de Mourawieff- Apostol?'1 Cet homme spirituel est à present à Vienne. Quant à moi je ne suis guère content de ma position. Mardi pro- chain j’aurais accompli ma 35° année, et par conséquent franchi l’équateur. Vraiment je serais tenté de résoudre en un certo, le forse qui termine d’une manière si mélancolique et si profonde votre chant du berger nomade, Canto 21 éd. de Florence. Je croyais partir pour Tubingue; mais on a tellement réduit les conditions pécuniaires que je ne puis accepter. De Genève on me fait les yeux doux; mais ils ont déjà leur professeur in petto. Ainsi je reste a Paris, trainant la charme chrysostomique, expédiant 20 pages tous les jours, et une feuille d’im- pression en sus, et cela sans gioire, n’étant pas nommé sur le titre, et collaborant avec un animai, Fix, qui dans le temps je vous présen- tai comme mon ami. Je serais quelquefois tenté de m’appliquer cer- tains beaux vers du Camoens, de l’été qui finit en conservant les der- niers feux de l’àge. Mais je suis trop nul pour faire une pareille comparaison. Lorsqu’en 1830 vous disiez avec Petrarque la mia favola breve...5 au moins il y avait de la consolation dans ce désespoir. Moi