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dable, des Ames qu’elle rend sensibles à certaines combinaisons de lignes et de couleurs ou de sons ou de mots, à certains aspects extérieurs de l’univers ou à certains aspects intérieurs de la pensée, ou à certains rapports des actions humaines avec les lois de la conscience morale. L’artiste, le compositeur, l’écrivain, ceux qui les admirent, le savant qui saisit quelque harmonie secrète de la Nature, l’homme intelligent qu’une ligne de paysage ou un effet de lumière arrètent, l’homme généreux qui se passionne pour une cause noble et juste, jouissent tous, à différents degrés, de l’unique beauté, Elle ne se livre tout entière qu’au grand poète. Elle rayonne sur le fond de son Ame comme sur un miroir où les images du monde de la matière et les images du monde de l’esprit paraissent tour à tour dans sa divine clarté. Les emotions que lui donnent la beauté physique et le beauté morale sont de méme nature. Les poètes inférieurs à qui ce don divin a été refusé sont mal venus de ne pas se contenter du lot, souvent fort respectable, qui leur est échu, de s’imposer à la Beauté en qualité d’amants en titre, lorsqu’elle a bien voulu se montrer aimable avec eux, mais pas s’en faire des maitres. Son maître futur l’arrachera du premier coup à ses incommodes galants comme, dans la légende, Tristan arrache