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Mon cher ami!


Au Deserto, Sur la frontiére Suisse,
ce premier Avril 1857.



Je touche à la moitié de ma laborieuse besogne, et j’aime à m’arrêter, non à la guise d’un voyageur essoufflé qui vent reprendre haleine, mais comme un touriste, qui, arrivé sur un plateau élevé, suspend son ascension pour jouir des agréables perspectives qui se déploient à l’entour.

Jamais de ma vie histoire d’homme (je laisse de côtè celle de Dieu, supérieure à toute comparaison) n’offrit à mon imagination des horizons si vastes, si variés, si étonnans. Votre Colomb a frappé mon intelligence d’une manière ineffacable, parce qu’elle y a saisi des lumières dont se sont éclairés de vastes ordres d’idées, parcequ’il y a fécondé de précieuses intuitions, des convictious consolantes. Mais ce que votre Colomb a satisfait encore davantage en moi, c’est le cœur touché de tant de bonté, de tant de malheur.

L’homme qui lutte ainsi contre l’iniquité pour une sainte cause, et, dans un combat toujours renaissant, toujours fécond de déceptions et d’angoisses, non seulement ne se décourage jamais, mais tire parti de l’adversité pour croître en vertu, et poursuit sa marche avec sérénité au milieu des aboyemens de l’ignorance, et des morsures de la méchanceté, cet homme mérite d’être placé au premier rang des bienfaiteurs de l’humanité.

Aux yeux du philosophe que sont les conquérans dont le nom est devenu synonyme de gloire, de génie? des égoistes réussissans, qui se firent un marchepied de trônes renversés, de