Pagina:Gibbon - Storia della decadenza e rovina dell'Impero romano I.djvu/32

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(9) Edimboug, le 18 mars 1776.

Mon cher Monsieur, pendant que je suis encore à dévorer avec autant d’avidité que d’impatience votre volume historique, je ne puis résister au besoin de laisser percer quelque chose de cette impatience, en vous remerciant de votre agréable présent, et vous exprimant la satisfaction que votre ouvrage m’a fait éprouver. Soit que je considere la diguité de votre style, la profondeur de votre sujet, ou l’étendue de votre savoir, votre livre me parait également digne d’estime; et j’avoue que si je n’avais pas déjà joui du bonheur de votre connaissance personelle, un tel ouvrage dans notre sièole, de la part d’un Anglais, m’aurait donné quelque surprise. Vous pouvez en rire; mais comme il me parait que vos compatriotes se.sont livrés à-peu-près pour une génération entière, à une faction barbare et absurde, et ont totalement négligé tous les beaux arts, je ne m’attendais plus de leur part à aucune production estimable. Je suis sûr que vous aurez du plaisir comme j’en ai moi même à apprendre que tous les hommes de lettres de cette ville, se reunissent à admirer votre ouvrage et à désirer sa continuation avec sollicitude.

Quand j’entendis parler de votre entreprise, il y a dejà quelque tems, j’avoue que je fus un peu curieux de voir comment vous vous tireriez du sujet de vos deux derniers chapitres (XV e XVI). Je trouve que vous avez observé un tempérament trés prudent, mais il était impossible de traiter ce sujet de manière à ne pas donner prise à des soupçons contre vous, et vous devez vous attendre que des clameurs s’éléveront. Si quelque chose peut retarder votre succès auprès du public, c’est cela; car à tout autre égard, votre ouvrage est fait pour réussir généralement. Mais parmi beaucoup d’autres sigres de décadence, la superstition, qui prevaut en Augleterre, annonce la chûte de la philosophie et la perte du goût, et quoique