Pagina:Gibbon - Storia della decadenza e rovina dell'Impero romano I.djvu/31

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distrait, elle prêta l’oreille à la voix de la vérité et de la passion; et je puis me flatter de l’espérance d’avoir fait quelque impression sur un coeur vertueux. À Crassi, a Lausanne, je me livrai à l’illusion du bonheur: mais, à mon retour en Angleterre, je découvris bientôt que mon pêre ne voudrait jamaïs consentir k cette alliance, et que, sans son consentement, je serais abandonné et sans espérance. Après un combat pénible, je cédai à ma destinée. Je soupirai comme amant, j’obéis comme fils. Insensiblement, le tems, l’absence et l’habitude d’une nouvelle vie guérirent ma blessure. Ma guérison fut accélérée par un rapport fidèle de la tranquillité et de la gaieté de la demoiselle elle même; et mon amour se convertit peu-à-pen en amitié el en estime. Ivi.

(7) Tout considéré, je puis appliquer au premier fruit de ma plume, les paroles d’un artiste bien supérieur, passant en revue les premières productions de son pinceau, Après avoir examiné quelques portraits qu’il avait peint dans sa jeunesse, mon ami, Sir Josué Raynolds, convint avec moi, qu’il était plus humilié que flatté de la comparaison avec ses ouvrages actuels; et qu’après tant de tems et d’application, il s’était imaginé que ses progrès étaient beaucoup au-dessus de ce qu’il reconnaissait qu’ils etaient en effet. Ivi.

(8) C’est à Rome, un 15 octobre 1594, que révant, assis au milieu des ruines du capitòle, pendant que nus-pieds les moines chantaient vépres daus le temple de Jupiter, l’idée de tracer le déclin, et la chûte de cette ville, vint pour la première fois se saisir de mon esprit. Mais mou plan était borné d’abord à la decadence de la capitale plutôt qu’à celle de l’Empire; et quoique mes lectures et mes réflexions commençassent à se diriger vers cet object, quelques années s’ecoulérent, et bien des diversions survinrent, avant de m’engager sérieusement dans l’exécution de ce laborieux ouvrage