Pagina:Giovanni Magherini Graziani Masaccio ricordo delle onoranze.djvu/26

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science des derniers instants, entrevit sur les murs pontificaux l’épanouissement, par la main du second, de cet art parfait et magnifique dont il avait rêvé d’opérer le miracle, après en avoir offert au monde étonné l’ébauche sublime, presque incomprise?

Aimons-le, admirons-le, illuminé par l’auréole commune à toutes les jeunes et grandes destinées brutalement tranchées. Aimons, admirons sa terre natale, et la divine suite de prodiges dont elle a donné au monde le spectacle et l’exemple longtemps renouvelés! Répétons, du fond d’un coeur plus ému, ces terze rime, hommage approprié, où s’épanche la fervente adoration d’un poète récent:

Toi qui d’un passé sombre illuminant les cimes,
Emportais l' âme humaine en ton divin essor,
O fille du soleil, mère d’enfants sublimes!
Les peuples abondaient autour de ta beauté,
Pleins d’amour, allumant leur pensée à tes flammes,
Emportant ton parfum qui leur était resté!
Comme ils ont écouté tes mille épithalames!
Comme ils ont salué ce long enfantement,
Cet essaim glorieux de magnifiques âmes!
Qui donc a su tenir, d’une puissance telle,
Trempé dans le soleil, ou plus proche des cieux,
Le pinceau rayonnant et la lyre immortelle?
Abeille, qui n’a bu ton miel délicieux?
Reine! qui n’a couvert tes pieds d’artiste et d’ange
Dans un transport sacré, de ses baisers pieux?