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Pagina:Goldoni - Opere complete, Venezia 1923, XXII.djvu/195

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LE BOURRU BIENFAISANT 187


M. Dalancour. N’ai-je pas entendu ce qu’a dit mon oncle? Il m’aime, il me plaint, il va chez son notaire; il vous a donne sa parole d’honneur. Je vois bien ce que vous avez fait pour moi. Je suis l’homme du monde le plus heureux.

Dorval. Ne vous flattez pas tant, mon cher ami. Il n’y a pas le mot de vrai de tout ce que vous imaginez-là.

M. Dalancour. Comment donc?

Dorval. J’espère bien, avec le temps, pouvoir vous étre utile auprès de lui; et désormais, j’aurai même un titre pour m’intéresser davantage en votre faveur: mais, jusqu’à présent...

M. Dalancour. (Violement) Sur quoi a-t-il donc donné sa parole d’honneur?

Dorval. Je vais vous le dire... C’est qu’il m’a fait l’honneur de me proposer votre sceur en mariage...

Dorval. Si vous en êtes content.

M. Dalancour. J’en suis ravi; j’en suis enchanté. Pour la dot, vous savez mon état actuel.

Dorval. Nous parlerons de cela.

M. Dalancour. Mon cher frère, que je vous embrasse de tout mon coeur!

Dorval. Je me flatte que votre oncle, dans cette occasion...

M. Dalancour. Voilà un lien qui fera mon bonheur. J’en avois le plus grand besoin. J’ai été chez mon procureur, je ne l’ai pas trouvé.

SCÈNE VIII.

Madame Dalancour, monsieur Dalancour, Dorval.


M. Dalancour. (Apercevant sa femme) Ah! madame Dalancour...

Mde. Dalancour. (A Dalancour) Je vous attendois avec impatience. J’ai entendu votre voix...

M. Dalancour. Ma femme, voilà monsieur Dorval que je vous présente en qualité de mon frère, d’époux d’Angélique.