Pagina:Leopardi - Epistolario, Bollati Boringhieri, Torino 1998, II.djvu/665

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Ora appunto ricevo una lettera del nostro Giordani, a cui riscriverò. Intanto ringraziatelo infinitamente per me. Ho ria- perto questa per aggiungere questa poscritta.

1740. Di Louis de Sinner.
Paris, rue des Saints Pères, N° 14, le 26 Avril, 1832

Mon très cher et excellent ami, J’aurais répondu depuis longtemps à votre aimable lettre du 21 Février si je n’avais pas craint de vous causer des nausées en vous com- muniquant toujours de nouveaux plans sans réalité pour vous faire con- naitre au delà du Rhin. Je ne suis pas encore parvenu à grande chose, c’est vrai; mais c’est dumoins un commencement. Vous recevez par le courrier d’aujourd’hui sous bande quatre numéros d’un journal alle- mand, der Hesperus,1 dans lequel vous étes produit en Allemagne comme poète et comme philosophe italien. Il y a là deux morceaux d’introduction. Le premier est de M. Notter, aujourd’hui rédacteur en chef du Hesperus, que j’ai beaucoup connu à Paris l’année dentière. Je ne suis pas content du tout de ce morceau; le brave homme, en alle- mand religieux a cru devoir vous adresser à la religion, ce que je trouve absurde, pour vos ouvrages s’entend. Vous serez plus content du second morceau qui est de mon ami M. Henschel, jeune Prussien établi à Paris depuis un an et que j’aime beaucoup et pour ses qualités morales et pour son érudition solide et variée. Malheureusement le correcteur de l’Hesperus a encore trouvé apropos de changer et de tronquer quel- ques phrases de M. Henschel, et d’y faire des intercalations. Ainsi la phrase où il est question de l’influence délétère de vos profondes études sur votre santé est toute entière du correcteur de Stuttgart. Soyez philosophe, mon excellent ami, et moquez-vous de ces incon- gruités allemandes. Du reste vous n’avez qu’à vous louer de ces Mes- sieurs; ils vous veulent beaucoup de bien. Le morceau de Henschel surtout est parfaitement bien écrit en allemand; il y a à la fois de la profondeur et de la clarté. Après cela vous trouverez il sogno, très bien traduit en vers par Notter, et puis il Canto del Gallo silvestre traduit par Henschel. - Ce n’est qu’un commencement vous dis-je; mais en donnant tous les renseignements à Henschel je crois avoir préparé les